[e-med] (3)Artemisia : une tisane contre le paludisme

Merci d'avoir proposé sur E-med ce sujet très intéressant, dans lequel il ne faut surtout pas mettre en opposition les traitements thérapeutiques à base d’ACT et les traitements par les produits issus de la phytothérapie. Je laisserai donc de côté dans mon commentaire le biais politique et économique autour des lobbies de l’industrie pharmaceutique.

Je comprends bien l’attitude des organismes internationaux, qui tentent depuis plusieurs années d’organiser le dépistage et le traitement du paludisme en instaurant les tests de diagnostic rapides et les ACT dans un cadre de santé adapté à chaque situation sanitaire. Cette approche fonctionne, surtout si les gouvernements des pays intègrent cette stratégie dans un programme global d’activité de soins. Dans les zones géographiques où les patients restent négligés, il faut bien qu’ils trouvent des solutions adaptées et les plantes représentent souvent l’unique solution efficace en accompagnement de l’immunité antipaludique dont l’activité doit être associée à l’efficacité thérapeutique dans les régions où la transmission est élevée.
Il est certain que reconnaitre l’activité d’extraits de plantes sans en avoir défini précisément les modalités de production et les limites des posologies dans l’ensemble des lieux de production, entrainera obligatoirement une désorganisation de l’approche thérapeutique, des échecs au traitement, et la multiplication de petites entreprises locales dont il sera impossible de contrôler la qualité de leur production.

Par contre, il est à mon avis très important de pouvoir avancer sur le potentiel thérapeutique constitué par l’ensemble des complexes moléculaires présents dans les plantes, certains ayant des activités anti-infectieuses indéniables, d’autres facilitant l’absorption et le métabolisme des principes actifs, et d’autres permettant d’éviter l’évolution des résistances.

Plutôt que de stigmatiser les promoteurs de l’utilisation de la phytothérapie, je proposerais plutôt aux instances internationales d’organiser un premier congrès scientifique autour des artemisia et de l’artémisinine, où les différents courants pourront confronter leurs résultats, et où il serait peut être possible d’engager un dialogue permettant d’avancer sur un consensus permettant à la recherche médicale d’avancer.

Pascal Millet
Université / CHU de Bordeaux

Merci beaucoup à Pascal pour ce point de vue auquel j'adhère à 100%. Il
suffit de consulter les travaux des Pr Sofowara du Nigeria, Jean-Louis
Pousset DE LA France et Ake Assi pour se convaincre que plusieurs plantes
pourraient sauver des vies..

Cordialement

SOSTHENE DOUGROU
Technical Specialist Health System Strengthening
Nom de l’entrepriseUnited Nations Population Fund (UNFPA)
West and Central Africa Office, Dakar (Senegal)

Chers E- Médiens, très Cher Pascal,

Ça faisait longtemps que nous nous sommes parlés, ayant gravité autour
de la santé publique et des déterminants de la santé puis de la santé
mentale chez les miniers artisanaux clandestins et enfin les études
d'impacts environnementaux sociaux et sanitaires puis les personnes
affectées par les projets miniers et leurs pertes de repères dans le
déracinement et l'ancrage traditionnelle et coutumier. Me revoici, moins
jeune de quelques années, mais plus apaisé.

Si je reprends l'article du Monde il est précisé en ses dernières lignes
ceci :

( ...) "Pour Pamela Weathers l’avenir est dans la convergence des
médecines. « Notre objectif est de fusionner l’histoire millénaire de la
médecine traditionnelle avec la rigueur de la science moderne pour fournir
un produit thérapeutique solide, fondé sur des données probantes, qui
puisse être produit de façon constante et fiable, comme on le ferait pour
un médicament chimique pur. Nous sommes sur la bonne voie pour le faire »,
conclut celle qui appelle les laboratoires à soutenir les études cliniques
sur « ce traitement simple, mais apparemment efficace ». Le débat reste
ouvert.

Je crois en cette fusion de l'histoire millénaire de la médecine
traditionnelles avec la rigueur scientifique de la science moderne
également.
Nul ne peut affirmer ou infirmer totalement que l'effet placebo est une
réalité tangible; Nul ne peut rejeter que les autochtones ayant pris
racines à l'entrée et à la sortie des Villages et ne tenant plus a
retourner dans le maquis, sont atteints de maladies auxquelles ils n'étaient
pas exposés jusqu'à ce jour , se soignant de décoctions de plantes et de
racines de la forêt vierge;

Nul ne peut dire avec exactitude l'effet de l'homéopathie ; Nul ne peut
évaluer l'effet des croyances qui soignent ou accroissent les défenses
immunitaires par une meilleure connaissance de soi-même ..
J'en veux pour preuve, ces expériences qui se déroulent dans le Monde
entier jusqu'au pays Masaï sur la pratique du Yoga , lequel est pratiqué
dans de nombreux univers carcéral et ou les détenues et détenues souffrent
de VIH/SIDA (soignés également et forcément avec des thérapies modernes);
Nul ne peut rejeter totalement que des personnes atteintes de Sida ou
d'autres de scléroses en plaques sont capables de trouver en eux
suffisamment d'énergie vitale pour tenir un jour, un mois, une année ,
quarante années.

Je suis bien obligé d'éviter ici de parler de "croyances" mais de faits
avérés constatés de visu dans la forêt et dans des villages reculés en
Afrique, j'ai vu des amis recouvrer force et résilience pour affronter la
douleur et l'empêcher de prendre le dessus sur la désespérance.
C'est le désespoir qui entraîne la dépression et la perte d'appétence dans
la vie, c'est la connaissance de l'énergie de son corps qui permet de
contribuer a renforcer son immunité, sinon inversement pourquoi
éviterions nous de parler de maladies auto-immunes et iatrogènes.
Restons humble.

Nous avons un rôle de "passeur" , aussi ne passons pas à côté.

José manuel BOUDEY
Expert international

06 84 528 550 France Le Bouscat

Bonjour

Je n'ai pas l'intention de dénigrer la médecine traditionnelle et j'ai
travaillé avec JL Pousset pour inciter les uns et les autres à évaluer
rigoureusement cette tradimédecine mais ce qui est proposé est très
différent.
Dans les années 90 nous avions évoqué, d'ailleurs, la possibilité d'utiliser
des "tisanes" d'artemisia ; projet vite abandonné devant les risques.

Actuellement il y a un consensus international sur l'utilisation de ces
dérivés et avec le financement du fonds mondial on constate les résultats
très positifs.
Encourager aujourd'hui les tisanes d'artemisia serait irresponsable voir
criminel.

Les dérivés d'artemisia sont la base actuelle majeure du traitement du
paludisme mais ces dérivés sont sélectionnés, évalués, qualifiés et
contingentés par la communauté scientifique internationale.

D'autre part cette communauté, pour préserver l'activité, impose que ces
dérivés soient utilisés exclusivement en association avec un autre antipaludique.

Les tisanes vont à l'encontre des ces 2 principes, si leur utilisation
augmente on ira vers des résistances aux dérivés d'artemisia.

Comme Pascal je sais qu'il y a d'autres plantes qui ont une activité
antipathogène et, ce sont elles qu'il faut défendre et promouvoir pas
artemisia qui n'est plus à découvrir ou faire connaitre!!

Pas de récupération mais de l'innovation!!

Bonne soirée

Jean loup Rey, santé publique

Je m'excuse... Mais le pense que dans une tisane d'artemisia, où le principe
actif est entouré de plusieurs molécules, le risque de provoquer des
résistances est infime... Tandis qu'on commence à voir au niveau de la
littérature internationale des communications sur l'apparition des
résistances du Plasmodium au CTAs... où le principe actif "principal" est
protégé seulement par une autre molécule...

Bon courage à nous tous!

Dr Sergio Giani
Chargé des Programmes d'Aidemet Ong
tél: +223.76131273
Site Web: www.aidemet.org

Je suis tenté de poser la question qui à ceux qui soutienne que encourager
la tisane d'artémesia est criminel, ce qu'ils proposent aux populations qui
n'ont accès à presque rien et pour lesquelles la tisane est le quasi seul
recours ?

Cordialement

*Dr Sosthène DOUGROU, PhD-MPh*

*Expert en Politiques et Programmes de Santé*
*Spécialiste en Renforcement des Systèmes de Santé*
*Diplomate Humanitaire, Spécialiste Santé en Situation de Crise*
*Santé Maternelle /VIH Sida et Santé Communautaire*
*Communication Pour Une Meilleure Santé*

*Tél.: 00221 77 426 44 40*