[e-med] (2)Artemisia : une tisane contre le paludisme

Bonjour

Ce sera surement le meilleur moyen de favoriser les résistances aux dérivés de artemisia

Dr Jean Loup Rey, santé publique

Bonjour

je ne partage pas le point de vue du dr Jean-Loup Rey ; je soutiens celui d'une utilisation rationnelle et efficiente de toutes les ressources (locales et importées) et au niveau approprié de la pyramide sanitaire. Il faut tenir compte de l'accessibilité géographique (surtout en période d'hivernage), la disponibilité, l'accessibilité financière, l'acceptabilité (culturelle).

Je viens de rentrer ce matin de Dakar où se tenaient les journées scientifiques des départements pharmaceutiques de l’Université CAD en même temps que la conférence des doyens des facultés francophones. A la table ronde (pharmacopée africaine et phytothérapie), nous avons regretté la diffusion d'un tel concept de la "résistance".

C'est pourquoi, je suggère que ReMeD cherche des partenaires pour l'organisation proposée par Millet, de la concertation des différents courants sur utilisation des "simples" et des produits dérivés des mêmes ressources végétales.

M Koumaré

Bonjour Pr Koumaré

J'ai lu avec intérêt votre message
Mon regret à moi c'est que nous n'avons pas accès aux résultats des réflexions sur ces journées, sous quelques formes que ce soit: communiqués, tirés à part, que sais-je?
 journées scientifiques des départements pharmaceutiques de l’Université CAD en même temps que la conférence des doyens des facultés francophones. A la table ronde (pharmacopée africaine et phytothérapie),

Avec mes respectueuses salutations
Dr Soumana KARIMOU
Niamey, Niger

Chers e-mediens,

(i) Je m'excuse, mais, par rapport au risque de résistances, je me
permet de ne revenir sur le fait que je ne suis pas d'accord: Dans la tisane
d'Artemisia annua, la ou les molécules actives ne sont pas utilisées en
monothérapie... au contraire, elles sont bien protégées par un ensemble
d'autres molécules, actives ou non. Par ailleurs, si je ne me trompe pas, il
n'y a jamais eu de résistances pendant tout le temps que le paludisme, au
Viêt-Nam, in China et ailleurs, a été traité avec la tisane de la plante ou
avec ses les extraits totaux... Les résistances ont été signalées à partir
de l'utilisation de l'Artémisinine in monothérapie. D’où les recommandations
pressantes de l'OMS de l'utilisation en trithérapie, avec les CTA.

(ii) Cependant, je ne suis pas aussi d'accord avec la stratégie de
diffuser la culture et l'utilisation communautaire d'Artemisia annua au
niveau des villages africaines... Car il s'agit d'introduire une plante
nouvelle, inconnue par les tradithérapeutes et les communautés locales.
Surtout, si les conditions de culture in loco ne sont pas connues et le
relatif contenu en principes actives n'est pas précisé… Par ailleurs, dans
mes activités de développeur, je me suis toujours demandé, quand j’étais en
train d’apprendre quelque chose de nouveau aux communautés, s’il n’y avait
pas le risque de leur faire oublier quelque chose d’important… c'est-à-dire
les connaissances locales sur les plantes antipaludiques.

(iii) Je pense, enfin, qu’il est possible et utile de promouvoir la
contrôlée d’Artemisia annua dans le cadre de la production de
phytomédicaments antipaludiques. Cependant, pour ce faire, il faut d’abord
standardiser les conditions de culture et définir les procédures de contrôle
de qualité physique, chimique et pharmacologique… Pour pouvoir être certains
d’avoir une matière première végétale sûre, efficace et de qualité.

Cordialement.

Dr Sergio Giani
Chargé des Programmes d'Aidemet Ong
tél: +223.76131273
Site Web: www.aidemet.org