[voici un article complémentaire sur le sujet...le secteur privé fait de la résistance...CB]
Sida : des labos font de la résistance
Cameroon Tribune (Yaoundé)
13 Janvier 2006
Publié sur le web le 16 Janvier 2006
Marguerite Estelle Etoa
Contrairement aux instituts publics, les structures privées tardent à
appliquer les nouveaux tarifs des examens biologiques.
Afin de permettre un meilleur accès des personnes malades du sida aux
traitements, le gouvernement réduisait le 27 décembre dernier le coût des
examens biologiques, qui passait de 16 000 à 3000 Fcfa par personne et par
semestre. Selon un communiqué du ministre de la Santé publique, ce nouveau
tarif entrait en vigueur dès le 1er janvier.
Seulement depuis la décision, seuls les laboratoires des hôpitaux publics et
des unités de prise en charge (UPEC) la mettent en application. A l'hôpital
central de Yaoundé, 57 malades ont déjà bénéficié de cette nouvelle mesure,
et à l'hôpital gynéco-obstétrique c'est pratiquement le même succès. Mais
les laboratoires privés, ne l'entendent pas de cette oreille. Ou mieux, ne
se sentent pas concernés. Avec l'aide du Fonds mondial, l'Etat prend en
charge, en tous cas en ce qui concerne les laboratoires publics, les 18.000
Fcfa sur les 21.000 F du coût réel des examens.
Il est clair que si au départ de la politique de prise en charge des malades
du sida, les structures privées n'ont pas été associées, il s'avère
impératif, qu'elles y adhèrent.
Pour bon nombre de laboratoires privés, les responsables ne voient pas
l'avantage de cette nouvelle réduction des prix des examens biologiques.
Pour le Dr Alain Detchoua, propriétaire d'un laboratoire dans la ville, les
charges et les taxes des structures privées ne sont pas les mêmes que celles
d'un hôpital public ou d'un centre subventionné : " Il est clair que nous
tournerons à perte, si l'on n'a pas de compensation. Il nous faut un
contre-poids sur la balance ", lance-t-il. En attendant que les autorités
trouvent une solution pour intégrer les laboratoires privés dans leur
politique, seuls les édifices publics de santé, et les laboratoires privés
intégrés dans les unités de prise en charge (UPEC), proposent les examens
biologiques à 3000 F.
Pour le Dr Thérèse Nkoa, chef de laboratoire à l'hôpital gynéco-obstétrique,
il sera question pour son ministère de tutelle de trouver des formes de
contrats avec les laboratoires privés, afin qu'ils y trouvent une certaine
compensation. Avec l'élaboration du futur réseau de laboratoires, les privés
pourront déjà compter sur une facilité d'accès aux réactifs et d'achats des
équipements de qualité.