[e-med] (3) Transmisison mystérieuse du VIH à une jeune fille

La découverte d'une infection à VIH sans que le mode de contamination soit révélé par l'interrogatoire est une situation fréquente. En France cela représente près de 10% des déclarations de SIDA.
En Afrique on conclut souvent à une cause simple comme les relations hétérosexuelles même sans preuve.
Chez cette jeune fille très immunodéprimée l'infection peut être ancienne.
Il est difficile (mais pas impossible) d'admettre l'idée d'une contamination à la naissance (23 ans sans symptômes c'est exceptionnel).
La virginité "vérifiée" par un gynécologue n'est pas une preuve et ne tient pas compte de la possibilité de rapports différents (buccaux, anaux).
Il est difficile de penser qu'une jeune fille de 23 ans n'ai jamais eu d'injection (autre que le vaccin anti méningococcique) qui pourraient constituer une voie de contamination.
La plupart des modes de contamination restés inconnus ne sont que le reflet des insuffisances de l'interrogatoire bien connues des meilleurs cliniciens.
Parfois c'est après plusieurs consultations que les choses se révèlent quand la mémoire "revient" ou que la confiance qui s'est installée entre le médecin et son patient permettent à certaines choses d'être dites.
Surtout n'imaginons pas des modes de contamination nouveaux.
salutations.

Dr Jacques Moreau
CISIH Marseille-nord
Jacques Moreau
jacques.moreau51@wanadoo.fr

L'anecdote de la jeune fille a en réalité assez peu d'intéret en soi ou pour sa prise en charge mais permet de rappeler plusieurs points :
  1- La sodomie devient une pratique de plus en plus répandue chez les jeunes filles dans les milieux où la "virginité" se confond avec un hymen plus ou moins intact ... ou réparé.
  2- L'une des principales appréhensions du patient qui vient se dépister est justement de devoir subir un interrogatoire et de devoir "avouer" ce qu'il souhaite garder secret...En réalité il est souvent peu utile de vouloir à tout prix obtenir du patient un "aveu" de son mode de contamination. Il est évidemment important d'amener à sa conscience l'importance de dépister ses partenaires, mais ceci ne devrait jamais conduire à une enquête telle qu'elle risque de nuire à la relation de confiance indispensable à un bon suivi. Cette recherche ne devrait donc débuter qu'après l'instauration de la relation de confiance...
  Non ?
   
Edouard Guévart
guevart_edouard@yahoo.fr

J'appuie les reflexions de notre ami Edouard. En
effet, le plus important à l'heure actuelle est
d'assurer sa prise en charge.
adrien kisi
adrienkisi@yahoo.fr