(Remerciements au Pr. Toumi qui a transmis la question posée par Frank Biayi à la Directrice Générale de la DPM de la Tunisie qui a fait la réponse suivante afin d'éclairer les e-mediens sur cette problématique. CB)
Cher Pr Toumi, chers membres de e-med
Le signalement des problèmes d’approvisionnement par le bout de la chaine de distribution , qu’il parvienne du secteur public ou du secteur privé, reste important pour permettre un système de veille et de suivi des ruptures de stocks de médicaments.
Certes ce suivi peut permettre de remédier aux ruptures ou de réduire leur durée mais ne permet pas de les éviter. En effet, il faut travailler en amont et par conséquent le plus important est de mettre en place des notifications obligatoires de la part des fournisseurs à des délais qui permettent aux structures concernées de réaliser les approvisionnements nécessaires à temps.
En Tunisie, un observatoire des médicaments et vaccins a été crée par arrêté ministériel en 2008
et il est chargé notamment de :
- collecter les informations relatives aux conditions d'approvisionnement et à la consommation locale de médicaments et de vaccins
- Étudier les difficultés immédiates et circonstancielles dans la commercialisation de ces produits
- Proposer les recommandations nécessaires pour prendre les décisions appropriées.
Il s’agit d'un comité au niveau duquel sont représentées toutes les parties prenantes intervenant dans la chaine de distribution : la Pharmacie Centrale de Tunisie, pharmaciens hospitaliers (CHU, centres spécialisés, hôpitaux de circonscription de 1ère ligne…), grossistes répartiteurs, pharmaciens d’officine, fabricants locaux, Ordre des médecins et celui des pharmaciens
Le secrétariat est assuré par Direction de la Pharmacie et du Médicament. L’observatoire se réunit tous les 2 mois et traite toutes les réclamations de ruptures de stock émanant des hôpitaux ou du secteur privé et propose des solutions pour pallier aux ruptures ou proposer des alternatives thérapeutiques aux professionnels de santé.
Actuellement, nous travaillons sur l’amélioration de la communication autour des actions mises en oeuvre en vue d’encourager les notifications. Par ailleurs, l’obligation de notification par les fournisseurs des éventuelles ruptures de stock a été intégrée au niveau du projet de révision de l’arrêté relatif à l’enregistrement des médicaments.
Il serait intéressant de développer un échange d’informations à l’échelle internationale qui permettrait d’améliorer la lutte contre les pénuries des médicaments et nous comptons sur l’aboutissement du travail de l’OMS dans ce cadre.
Cordialement,
Pr. Ines Fradi, Pharm. D, Ph. D
Professeur de chimie analytique, Faculté de Pharmacie de Monastir
Directeur de la Pharmacie et du Médicament, Ministère de la Santé