[e-med] (4) L'infusion de plantes, arme contre le paludisme

Bonjour,

Un poster sur 300 et une information réduite à de la communication ...
Plusieurs points méritent d'être soulignés et discutés quand à cette brève sur l'infusion de plantes.
Tout d'abord, on doit souligner le lien entre le relais dont bénéficie cette nouvelle dans la presse et le message d'e-med sur le marketing pharmaceutique sur les banc de la fac. Jusqu'à quel point l'information scientifique est-elle de la communication et du marketing ? Cette question se pose fréquemment à la lecture de la presse médicale. Par exemple dans le quotidien du médecin du 20 septembre, vous trouverez un article sur les ARV d'Abbott, article rédigé à la suite d'un voyage de presse organisé par cette société et effectué par l'auteur. Cet article peut être lu à l'adresse suivante : http://195.101.157.185/DocumentRoot/qdm/Iss11380/Pag89032/QDM7804_016-017.pdf. Il illustre très bien ce problème. Heureusement que la Revue Prescrire est là.
La question posée par Jean Loup Rey au sujet de la dépêche de libération est : est-ce de l'information ? Oui si l'on considère que l'article est publié dans un quotidien généraliste, il ne peut pas viser à influencer les prescriptions des médecins, et informe sur des résultats d'étude. Est-ce du marketing ? Si c'est le cas, qui cherche à vendre quoi ? On peut supposer également que le chercheur ne vend rien sinon sa renommée, ce qui rejoint alors les discussions sur l'éthique de la recherche et la multiplication des publications de peu d'intérêt à des fins de stratégie universitaire.

Quoi qu'il en soit, il serait intéressant de savoir pourquoi cette information émerge du congrès de Marseille et pas une autre .

Un autre point qui mérite d'être discuté est celui du degré de précision de l'article, et le message de Pascal Millet souligne le problème en précisant les problèmes posés par les infusions. D'autres abonnés d'e-med pourraient peut être nous faire par de leur remarques ou de leurs pratiques en la matière.

Voilà, ce ne sont que quelques remarques d'un non-médecin/non-pharmacien
Cordialement,

Marc Dixneuf
Rapporteur
Conseil national du sida
25/27 rue d'Astorg
75008 Paris
01 40 56 68 58
marc.dixneuf@sante.gouv.fr
www.cns.sante.fr

Au delà de l'aspect de marketing pharmaceutique, la naturopathie et le
traitement par les produits naturels sont actuellement à la mode. Tout
article sur ces aspect est donc intéressant pour assurer la vente d'un
quotidien généraliste.

Par contre, concernant le traitement des maladies infectieuses
potentiellement mortelles, nous recevons régulièrement, dans nos hôpitaux,
des personnes ayant séjourné dans des pays impaludés, qui arrivent dans un
état de santé déplorable après s'être traitées par des plantes sur la foi
d'articles de revues généralistes et du bouche à oreille.
Ce constat dessert la médecine traditionnelle, qui ne fait donc l'objet
d'aucun financement pour une recherche clinique rationnelle.

Les efforts sont pourtant développés par les industriels pour
l'identification de principes actifs, dont plusieurs ont servi de base pour
la mise au point de médicaments très efficaces. Mais pourquoi donc n'arrive
t'on pas à trouver un compromis entre les médicaments très chers et une
pharmacopée traditionnelle efficace répondant à des normes qualité et
sécurité de base pour les populations à faible revenu ?

Pascal Millet
Université Victor Segalen Bordeaux2
pascal.millet@u-bordeaux2.fr