Sept pays, dont la France, s'élèvent contre la politique du médicament en UE
Le Monde.fr avec AFP | 25.09.2014 à 16h39 Mis à jour le 25.09.2014 à
17h29
http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/09/25/politique-du-medicament-la-
france-s-associe-a-une-fronde-europeenne_4494562_3214.html
La France et six autres pays de l'Union européenne se sont ralliés à une
fronde lancée par la Belgique contre le rattachement prévu des produits de
santé au secteur des entreprises, a indiqué, jeudi 25 septembre, le
ministère de la santé belge.Lors d'une rencontre avec ses homologues en
début de semaine à Milan, la ministre belge, Laurette Onkelinx, a demandé
que cette décision de réorganisation du fonctionnement de la future
Commission Juncker soit annulée. La France, Chypre, l'Autriche, la Grèce,
la Bulgarie, la Slovaquie et la Lituanie lui ont apporté leur soutien.
Selon Mme Onkelinx, le risque est que « toute la politique de santé en
matière de médicaments et de produits de santé soit menée en privilégiant
les intérêts économiques sur les intérêts de santé publique ». Elle l'a
souligné, lors de la réunion de Milan :
« Les patients ne sont pas des clients, les médecins ne sont pas des
entreprises, et les médicaments et produits de santé ne peuvent pas être
considérés comme de simples marchandises. »
Seul le ministre polonais, compatriote d'Elzbieta Bienkowska, la
commissaire désignée à l'industrie, a pris la parole pour défendre la
mesure. Dans la foulée, Mme Onkelinx a adressé un courrier à M. Juncker,
une intiative qui doit être relayée par ses homologues mobilisés à ses
côtés, a précisé son ministère.
L'INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE SALUE L'INITIATIVE
La politique des produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux)
et l'Agence européenne du médicament (AEM) avaient été soustraites en 2009
à la compétence de la direction générale Entreprises et industrie et
rattachées au département Sanco (santé et consommateurs) de la Commission.
Si elle a été saluée par l'industrie pharmaceutique, la décision de M.
Juncker de revenir sur cette réforme alimente de nombreuses critiques. La
revue française Prescrire, le British Medical Journal (BMJ) et le Bureau
européen de défense des consommateurs (BEUC) ont notamment dénoncé un
retour en arrière nuisible à la santé européenne.
La controverse se fait jour alors que plusieurs pays européens, emmenés
par la France, se sont mobilisés contre le coût jugé excessif des nouveaux
traitements contre l'hépatite C. Ce dossier illustre les délicats
arbitrages entre défense de l'industrie et maîtrise des budgets de santé.