[e-med] Assurance maladie universelle au Burkina Faso

Assurance maladie universelle au Burkina Faso : Le
processus est en bonne voie

dimanche
24 mars 2013

Le jeudi 21 mars 2013, dans
les locaux de la banque mondiale, s’est tenu un dialogue sur le thème de
« l’assurance maladie universelle ». Ce dialogue, organisé par la
banque mondiale, a été animé par le secrétaire permanent du comité de pilotage
assurance maladie universelle, Saïbou Seynou. L’objectif était de faire un
bilan d’étape sur le processus de mise en place de l’assurance maladie universelle
(AMU) au Burkina Faso et d’en connaître les perspectives.

Les enjeux de la mise en place
d’un système national d’assurance maladie sont énormes. Il faut en effet
permettre un accès équitable de tous les burkinabè à des soins de santé de
qualité et protéger les populations contre le risque de basculer dans la
pauvreté du fait de la maladie. Il faut également renforcer le capital humain,
consolider la paix sociale, créer les conditions d’un développement durable
d’après Saïbou Seynou, afin d’accélérer l’atteinte des OMD (objectifs
millénaire du développement).

Débutées en 2009, l’étude et la
construction de la mise en place de l’AMU au Burkina Faso sont aujourd’hui en
partie exécutées. Le comité a déjà travaillé sur le cadrage du processus, son
organisation. Actuellement, selon les assertions de M Seynou, la mobilisation
sociale, le plaidoyer auprès des acteurs du système et des partenaires
techniques et financiers sont en cours. Aussi, le gouvernement a-t-il mis en
place des instances de pilotage (35 membres) présidées par le ministre en
charge de la sécurité sociale pour travailler sur l’AMU. Ces instances
organisent et mènent des réflexions sur l’AMU au Burkina Faso.

Des instances de pilotage
pour suivre, coordonner les activités

Les instances de pilotage comprennent
quatre organes qui travaillent en corrélation les uns avec les autres selon
Saïbou Seynou. Il y a le conseil des ministres qui donne les orientations
stratégiques et valide les options. Le conseil des ministres soumet aussi les
projets de textes à l’Assemblée nationale.

Ensuite, il y a le comité de
pilotage qui oriente les actions du secrétariat permanent et valide les
rapports d’études. Enfin, il y a le secrétariat permanent et les groupes
thématiques. Le secrétariat permanent assure la coordination technique et la
gestion des relations des partenariats. Quant aux groupes thématiques, leur
travail consiste à l’élaboration des travaux de recherches des études
techniques et leur suivi.

Les questions clés qui
orientent les actions.

Les acteurs des instances de
pilotage formulent des questions afin de ne pas se disperser dans l’exécution
des tâches qui leur sont confiées et d’avoir un rendement de qualité. Aussi M
Seynou, note-t-il les questions suivantes :

quel est le financement requis ?

qui contribue aux cotisations et qui est
exempté ?

quels sont les services couverts par
l’assurance maladie ?

comment les fournisseurs seront-ils
payés ?

quelle institution mettre en œuvre pour
l’AMU ? Les questions relatives au marketing, à l’inscription, à la
collecte des primes, des réclamations y son formulées aussi…

Des options stratégiques
en fonction des paramètres techniques.

Les options stratégiques
induisent des réflexions sur le régime à appliquer (régime unique, paquet de
soins unique, prise en charge des démunis), le système de paiement, l’organisme
de gestion de l’AMU et le déploiement de l’assurance dans un esprit
d’universalité (10% de la population en 2015 ; 40% en 2020 et 100% en
2025).

Quant aux paramètres techniques,
ils sont de trois ordres. D’abord le paquet de services de santé que l’AMU va
couvrir. Ensuite, le mode de contributions et de partage du financement entre
les catégories sociales et l’Etat. Le règlement des prestataires constitue le
dernier paramètre technique listé par M Seynou.

Les perspectives liées à
la mise en place de l’AMU au Burkina Faso.

Les instances du comité de
pilotage de la mise en place de l’AMU au Burkina Faso organiseront bientôt
(courant 2013) des concertations régionales et sectorielles dans tout le pays
afin d’impliquer tous les acteurs (leaders politiques, religieux, coutumiers…)
indique Saïbou Seynou. Ces concertations auront pour objectifs de trouver des
consensus aux différents sujets et propositions. Des études complémentaires
seront réalisées poursuit-il et les textes finalisés.

Après ces différentes étapes, la
loi sera adoptée à l’Assemblée nationale et la création de l’organe de gestion
de l’AMU interviendra en fin 2013 certainement. Les perspectives se
poursuivront jusqu’en 2020. En effet M Seynou souligne qu’entre 2016 et 2020,
le processus sera à la mise en cohérence des initiatives mutualistes, à la
déconcentration progressive de l’organe de gestion et à l’extension progressive
de l’AMU. Les acteurs du domaine de l’AMU sont sollicités pour l’instauration
d’un système de l’AMU fiable et viable.

Patindé Amandine Konditamde

(Lefaso.net)

Dr Hamado SAOUADOGO

Pharm.D, M.P.H.

Health Systems Management/International health specialist

Bonjour à tous,

Il me semble que l'Assurance maladie universelle est un bon objectif. Mais
le constat montre que dans les pays ou l'on a initié des gratuités (souvent
partielles), cela a toujours été avec une préparation trop courte. De plus
cela coûte très cher. Qui va payer ?? Lors du passage d'Alma Ata à
l'Initiative de Bamako,l'objectif était de trouver des financements
complémentaires à travers les populations. C'est toujours le cas aujourd'hui.
Ces financements complémentaires vont être demandés aux populations par des
paiements indirects alors qu'avec l'IB c'était des paiements directs.....

Concernant les médicaments, leur délivrance gratuite doit s'accompagner d'un
remboursement rapide. La continuité de l'approvisionnement a besoin en
parallèle d'un circuit financier. Les créances des acheteurs ( les
structures de santé) doivent disparaitre.
La gratuité, c'est pour les malades, mais quelqu'un doit payer.

Par exemple, en France dans les années 1980, les retards de remboursement de
la Sécurité sociale ont mis à mal la trésorerie des officines. Cela a été
rétabli avec la mise en place du système informatique TRANSPAC qui a permis
de raccourcir ces délais de remboursement.
L'autre constat dont on doit tenir compte , c'est quà la même époque en
France , il y a eu une explosion de la consommation de médicament par la
population française.

Serge Barbereau