[e-med] Burkina-Faso, mesures de lutte contre la m�ningite

E-MED: Burkina-Faso, mesures de lutte contre la m�ningite
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[Mod�rateur: on notera la prise en compte de la s�curisation du r�seau
d'approvisionnement en vaccins dans la d�marche strat�gique d'information
des populations et souhaitons plein succ�s � ce programme de lutte contre la
m�ningite.CB]

Lutte contre la m�ningite : les mesures de riposte du minist�re de la Sant�
http://fr.allafrica.com/stories/200302270484.html
Sidwaya (Ouagadougou)
27 F�vrier 2003
Publi� sur le web le 27 F�vrier 2003

Jean Bernard Zongo Dcpm/Sant�

La situation de la m�ningite � la semaine 7 (du 1er janvier au 16 f�vrier
2003) fait ressortir que 5 districts sanitaires sur 53 que compte le Burkina
Faso, ont atteint ou franchi le seuil d'�pid�mie qui, selon les normes de
l'OMS, est de 10 cas pour 100 000 habitants.

Il s'agit de Bati�, Bogand�, Pama , Manga et P�.

Le nombre de cas suspects notifi�s se chiffre � 2433 dont 401 d�c�s sur
toute l'�tendue du territoire.

Les actions entreprises pour apporter une solution appropri�e � la m�ningite
sont multiples et multiformes et s'inscrivent dans l'optique du Plan
op�rationnel de riposte contre les �pid�mies adopt� en Conseil des
ministres.

L'on peut citer en effet quelques unes de ces actions :

La surveillance �pid�miologique

Il s'agit d'un suivi hebdomadaire des tendances des cas et de d�c�s dus � la
m�ningite dans les 53 districts sanitaires que compte le Burkina Faso. Des
fiches individuelles et des listes descriptives sont ventil�es dans toutes
les formations sanitaires pour faciliter la collecte des donn�es. Il y a
�galement l'appui � tous les districts pour les investigations des cas de
m�ningite.

Le Laboratoire

C'est un volet de la surveillance �pid�miologique qui a pour r�le de
d�terminer avec pr�cision les germes de m�ningite mis en cause.

En 2002, les analyses de laboratoire ont permis de d�tecter tr�s t�t, la
nouvelle souche appel�e W153.

Actuellement, tous les laboratoires des Centres hospitaliers r�gionaux
(CHR), des Centres m�dicaux (CM) et des Centres m�dicaux avec antenne
chirurgicale (CMA) sont � pied oeuvre pour la d�tection des germes mis en
cause.

Des milieux de transport de LCR sont achemin�s dans les districts o� les cas
suspects de m�ningite sont �lev�s.

Il y a en plus de ces dispositions prises au niveau des laboratoires, le
suivi permanent des germes responsables de m�ningite tout au long de la
p�riode inter�pid�mique dans les Centres hospitaliers nationaux (CHN).

La prise en charge pr�coce des cas

Totalement gratuite et pr�coce, la prise en charge des cas est l'une des
strat�gies retenues pour amoindrir la l�talit� due � la m�ningite, dans ce
domaine les m�dicaments , vaccins et consommables ont �t� estim�s et
disponibilis�s avant la saison �pid�mique qui commence g�n�ralement d�s le
mois de janvier.

La vaccination

En ce qui concerne la vaccination des populations, le minist�re de la Sant�
en partenariat avec l'OMS a pu obtenir le samedi 15 f�vrier dernier, 500 000
doses de vaccins. .Ces vaccins dits trivalents, ont la propri�t� de
combattre trois souches, causes de m�ningite (A, C,W135).

Il convient de rappeler que sur le plan international, seuls 3 millions de
doses de vaccins trivalents sont disponibles et doivent �tre r�parties selon
les besoins des pays situ�s dans la ceinture m�ningitique et touch�s par
cette maladie.

Le minist�re de la Sant� veille jour et nuit � la qualit� des vaccins et les
circuits de distribution, loin d'�tre "plus au moins licites" comme le
pensent certaines personnes qui ne vont pas � la recherche de l'information
juste, sont �galement d�termin�s par le d�partement de la Sant�.

Quant � la cha�ne de froid, elle est respect�e dans les formations
sanitaires et c'est dans cette optique que des dispositions ont �t� prises
pour garantir ce volet, indispensable dans la conservation des vaccins.

Des missions sont r�guli�rement envoy�es dans les districts sanitaires pour
v�rifier leur fonctionnalit� effective. En rappel, le minist�re de la Sant�
vient de recevoir de Rotary International, un lot d'�quipements de froid
pour renforcer ce qui existe d�j� sur le terrain.

Pour op�rationnaliser la vaccination de la population, deux scenarii
inspir�s du Plan op�rationnel de riposte avaient �t� retenus et ceci en
tenant compte des stocks disponibles ou attendus.

* Si le Burkina obtient les vaccins qu'il a command�s (1 million de doses),
une vaccination r�active serait entreprise dans tous les districts
sanitaires en �pid�mie ;

* Si le Burkina ne recevait pas les vaccins, le d�partement de la Sant�
focaliserait ses efforts sur la prise en charge pr�coce des cas. (Ce qui
requiert des populations, une r�action rapide pour conduire tout malade qui
pr�sente des signes suspects de m�ningite � la formation sanitaire la plus
proche).

Les 500 000 doses de vaccins sont arriv�es, les vaccinations sont
effectivement en cours dans les zones o� l'�pid�mie s'est d�j� install�e.
Mais avant l'arriv�e de ces doses, le peu de vaccins disponibles contre le W
135 �taient d�j� achemin�s dans les districts o� une intervention �tait
n�cessaire.

Les missions d'appui

Des missions d'appui aux districts en alerte (5 cas pour 100 000 habitants)
ou en �pid�mie (10 cas pour 100 000 hbts) sont r�guli�rement effectu�es Ces
missions v�rifient les donn�es de chaque Centre de sant� et de promotion
sociale (CSPS), transmises au niveau central et v�rifient la pr�sence
effective des m�dicaments et des consommables, notamment dans les districts
couvrant des foyers de m�ningite.

Elles ont �galement pour r�le de d�terminer le profil des germes mis en
cause avec les laboratoires apportent les ressources suppl�mentaires pour la
prise en charge des cas, selon les estimations des districts qui connaissent
ces foyers.

Le volet formation

Pour rendre fiables les analyses de laboratoire, 110 techniciens de
laboratoire ont �t� form�s. De m�me , des formations en cascade sont en
cours dans les CSPS, CMA, CM, districts sanitaires et ceux qui prennent la
peine de s'informer � la source, en connaissance la r�alit�.

Les perspectives

En termes de perspectives, nous pouvons signaler le renforcement des
activit�s de laboratoire, la collecte active des �chantillons de LCR pour
confirmation des cas par les laboratoires, le renforcement des stocks des
m�dicaments et des consommables dans les districts sanitaires, la poursuite
de la mobilisation des ressources avec les partenaires de la sant�, le
d�clenchement de la vaccination r�active dans les districts en �pid�mie, les
rencontres hebdomadaires du Comit� de pilotage dans le cadre de la lutte
contre la m�ningite.

Outre ces activit�s que le minist�re de la Sant� m�ne depuis
l'apr�s-�pid�mie de m�ningite 2002, nous pouvons signaler les efforts
d'information et de sensibilisation du public sur l'�volution de la maladie
en 2003 dans notre pays.

Des messages, communiqu�s de presse, Interviews de personnes ressources du
minist�re de la Sant� dans les m�dias. L'on peut �galement noter la tenue
d'un d�jeuner de presse � l'intention des communicateurs et la rencontre
avec les hauts commissaires pr�sid�es respectivement par le ministre de la
Sant� le 27 d�cembre 2002 et le 7 janvier 2003 � Ouagadougou.

Ces activit�s avaient pour objectif d'apporter des informations claires sur
la situation de la m�ningite au Burkina et d'obtenir l'adh�sion des
autorit�s provinciales pour une implication effective dans la lutte contre
le mal.

Contrairement � ce que certains avancent, il n'y a pas de psychose de la
m�ningite au sein des populations qui b�n�ficient d'une information claire
et permanente sur les dispositions prises pour soigner les malades et les
prot�ger contre la m�ningite au maximum des possibilit�s existantes.

Dans le cadre de la bonne gestion des vaccins re�us par le Burkina pour
lutter contre la m�ningite, le minist�re de la Sant� a donn� quitus � un
certain nombre d'officines de la place de pouvoir vendre ces vaccins dans
les conditions les meilleures. Ceci pour �viter toute sp�culation et
spoliation des populations, car, l'origine et la qualit� ne sont pas
garanties.

Il suffit de se r�f�rer � la recommandation du minist�re de la Sant� sur la
prudence � observer quant � l'achat de vaccins chez les individus qui
affirmeraient en disposer, pour se rendre � l'�vidence que rien n'est laiss�
au hasard dans la gestion de l'�pid�mie de m�ningite, qui est devenue
cyclique dans notre pays.

Aujourd'hui et gr�ce aux activit�s de sensibilisation et d'information des
populations, gr�ce aux actions men�es envers le personnel de sant�
(formation, directives, mise � disposition du n�cessaire pour la prise en
charge pr�coce des cas...), gr�ce aux actions men�es envers les populations
par tous les canaux d'information, celles-ci savent ce qu'il faut faire
devant un cas suspect de m�ningite. Le minist�re n'a eu cesse de porter
l'information partout o� il le faut pour toucher le maximum de personnes.

Il ne serait pas honn�te d'affirmer qu'il y a un manque d'int�r�t port� � la
lutte contre la m�ningite car, en se r�f�rant � ce qui pr�c�de, seuls les
gens de mauvaise fois se permettent de penser ainsi. La r�alit� est toute
autre sur le terrain.

En tout �tat de cause le minist�re de la Sant� reste dispos� � toute
information se rapportant � la m�ningite et toute contribution positive dans
la gestion de la m�ningite est la bienvenue.

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