Cambriolage et agression de pharmaciens : Les aphothicaires crient leur
désarroi et interpellent les autorités
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Les séries de cambriolages effectuées dans les officines hantent le sommeil
les apothicaires. En conférence de presse, hier, ils ont demandé aux
autorités du pays dassurer, davantage, leur sécurité. En outre, ils ont
établi le lien entre les cambriolages et les prises de produits
pharmaceutiques frauduleux effectuées par les douaniers.
Est-ce parce que le marché illicite de médicament est en manque que les
cambriolages et les agressions contre les pharmacies ont pris de grandes
proportions, pendant ces derniers mois ? Les apothicaires sen sont fait une
religion, hier, lors de la conférence de presse qu'ils ont organisée au
siège de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes). Un
rapprochement d'autant plus fondé que de la période du 1er Août 2005 au 31
mars 2006, on a enregistré les cambriolages de 36 pharmacies. Et de janvier
à juin 2007, les statistiques ont affiché une recrudescence avec 14
cambriolages en six mois. Une situation qui découle, à les en croire, de ce
que, en 2006, la douane sénégalaise a effectué aux frontières nationales
(port, aéroport et voies terrestres) des saisies de produits pharmaceutiques
frauduleux d'une valeur de 245 millions de francs. Lesquels étaient destinés
aux marchés noirs de Keur Serigne Bi et d'autres situés dans les localités
de Touba, Kaolack, et. Ainsi, la pénurie sur le marché illicite
occasionnée par les fortes saisies des forces de l'ordre serait à l'origine
de la recrudescence des cambriolages. Une situation qui montre que
l'activité du marché illicite est en grande partie approvisionnée par
l'importation frauduleuse, notent-ils.
Cela, d'autant que, soutient les pharmaciens, 90 % des vols sont,
principalement, commis dans les régions de Dakar et Thies. Des zones qui
concentrent 505 des 725 officines qui existent sur toute l'étendue du
territoire.
La recrudescence des cambriolages des pharmaciens inquiète, en tout cas, les
apothicaires qui tirent, ainsi, la sonnette d'alarme afin que la situation
puisse être contenue avant quelle ne déborde. Il s'agira, pour les
pharmaciens et les gérants des dépôts de grossistes répartiteurs, de sortir
de leur réserve pour amener les autorités de l'Etat à prendre les mesures
idoines pour enrayer ce mal et assurer la sécurité des pharmaciens dans leur
exercice comme agent de santé publique mais aussi celle de leurs officines.
Des courriers adressés aux différentes autorités, seule l'autorité de la
Gendarmerie a réagi, leur assurant que toutes les dispositions sont prises
pour freiner l'élan des bandits. Une réponse dont les apothicaires disent
avoir pris acte. N'empêche, ils n'entendent pas s'y contenter. Ainsi
vont-ils convoquer une assemblée générale pour définir un plan d'action à
adopter pour que leur cri d'alarme trouve un véritable réceptacle.
En marge de cela, les pharmaciens vont se lancer dans une campagne de
sensibilisation sur les grands dangers du trafic des médicaments. Un trafic
qui suscite, entre autres, une augmentation des dépenses de santé chez les
consommateurs, un détournement des indications thérapeutiques, une précarité
de l'emploi et une détérioration de l'outil du travail.
Elh Saidou Nourou DIA