Cameroun-SIDA: Des malades sevrés d'antirétroviraux à Yaoundé
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Santé - Le Ministre de la santé dément la pénurie alors que de nombreux patients se disent privés de leurs protocoles depuis quelques jours. « C'est depuis 7 heures du matin que je suis ici (Pavillon pharmacie de l'Hôpital central de Yaoundé, Ndlr). Et c'est à l'instant, ce lundi 12 mars, qu'on vient de me signifier qu'il n'y a pas mes produits.
Il faut dire que c'est depuis jeudi que je rase les murs de cet hôpital sans trouver satisfaction. Ça commence à être fatigant ! », s'indigne Faustin Shu, la trentaine sonné. Diagnostiqué séropositif lors d'un test il y a environ 3 ans, il vit depuis lors sous antirétroviraux (Arv). Il revient, à intervalles réguliers, prendre ses deux protocoles d'antirétroviraux dans cette formation sanitaire.
« Les derniers produits que j'ai pris ici sont déjà finis. Et ce que nous vivons en ce moment, nous l'avons toujours vécu. Il y a toujours des périodes où les médicaments disparaissent et reviennent », relève-t-il.
Comme Faustin, plus d'une centaine de malades font le pied de grue devant ce pavillon depuis la semaine dernière. « C'est pratiquement depuis lundi 5 mars que j'attends recevoir mes médicaments. On m'a fait comprendre que le deuxième produit n'est pas là. Et que je devrais repasser vendredi prochain», explique une malade, sous anonymat. Il faut noter cependant que certaines personnes ne prenant qu'un seul produit sont servis.
Approchés, les responsables au niveau du pavillon pharmacie ne croient pas savoir qu'il y a pénurie. « Ce n'est qu'une rumeur. Il peut y avoir de petits dysfonctionnements au niveau des commandes. Mais de là à parler de pénurie, je dis c'est faux. Seulement, si vraiment on a connu un petit break, c'était à cause du mouvement d'humeur qu'il y a eu ici la semaine dernière. C'est ce qui a conduit à ce qu'on repousse les rendez-vous de certains patients ».
Joint au téléphone, Michel Iroko, membre du Réseau camerounais des Pvvih (Récap) dit qu'il n'a été mis au courant de l'absence de certains médicaments dans certains hôpitaux que depuis lundi matin. Il confie avoir joint à l'instant le Comité national de lutte contre le Sida (Cnls) qui l'a rassuré en lui faisant comprendre qu'il s'agit juste d'un problème de procédure et que par conséquent, le secteur ne connaîet pas de pénurie en ce moment.
En rappel, la grève qui a secoué l'Hôpital central de Yaoundé la semaine dernière était en partie due au problème des Arv. Le personnel sanitaire exigeait le paiement de la subvention due aux Arv bloquée depuis deux ans.
Par Jean De Dieu Bidias
Le Quotidien Mutations/15/03/2012