[e-med] Classement comme stupéfiant de l'Iboga (Afssaps)

agence française de securite sanitaire des produits de sante
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Communiqué de presse

   Point d'information
       28 mars 2007

Journal officiel : Arrêté du 12 mars 2007 modifiant l'arrêté du 22 février
1990 fixant la liste des substances classées comme stupéfiants

Classement comme stupéfiant de l'Iboga

http://afssaps.sante.fr/htm/10/filcoprs/070304.htm

Le ministre de la Santé et des Solidarités a décidé de classer comme
stupéfiants l'arbuste Iboga ainsi que l'un de ses composants, l'ibogaïne (et
certains produits dérivés) par un arrêté publié au Journal officiel du 25
mars 2007. Cette décision fait suite à la proposition de l'Agence française
de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) après avis de la
Commission nationale des stupéfiants et des psychotropes, en raison de leurs
propriétés hallucinogènes et de leur grande toxicité.

Tabernanthe Iboga , également appelé Iboga, est un arbuste présent dans les
forêts équatoriales d'Afrique de l'Ouest, en particulier au Gabon, au
Cameroun et au Congo où cette plante est utilisée au cours de rites
initiatiques et religieux. En France, l'utilisation de l'Iboga tend à se
développer dans le cadre d'activités sectaires au travers de séminaires de
« revalorisation de soi » et de « voyage intérieur », notamment en Ardèche,
dans le Calvados et l'Eure-et-Loire. L'Iboga est également disponible sur
Internet, où cette plante fait l'objet d'une promotion active.

La racine de l'Iboga contient une douzaine d'alcaloïdes, dont l'ibogaïne qui
est une substance proche de celles présentes dans différentes espèces de
champignons hallucinogènes et dans l'Ayahuasca . L'ibogaïne est un
psychostimulant à faibles doses. A doses plus élevées, elle est responsable
d'hallucinations visuelles et auditives, parfois très anxiogènes et pouvant
conduire à l'acte suicidaire. Par ailleurs, sa neurotoxicité a été démontrée
chez l'animal, par l'observation d'atteintes du cervelet.

Actuellement aucun intérêt thérapeutique n'est démontré ni pour l'Iboga ni
pour l'ibogaïne, bien que celui-ci ait été évoqué et étudié notamment dans
le traitement de la dépendance aux opiacés, à la cocaïne et à l'alcool
(Etats-Unis et Israël).

En 2005, le décès d'un homme ayant consommé une infusion d'iboga a été
signalé en France. Ce décès s'inscrit dans un contexte international où l'on
relève près d'une dizaine de décès liés à la consommation d'ibogaïne sans
toutefois que les mécanismes de survenue soient totalement élucidés. Ces
décès ont eu lieu généralement plus de 20 heures après la prise d'Iboga,
parfois consécutifs à une ingestion de faibles doses.

L'Afssaps avait, en conséquence, ouvert une enquête afin d'évaluer la
toxicité et le potentiel d'abus et de dépendance de cette plante. Cette
enquête a été confiée au réseau des centres d'évaluation et d'information
sur la pharmacodépendance (CEIP).

Compte tenu des effets neurotoxiques, des propriétés hallucinogènes de
l'Iboga
et de la survenue croissante d'intoxications aiguës ayant conduit à des cas
de décès, le ministre chargé de la Santé a décidé, après avis de la
Commission nationale des stupéfiants et des psychotropes réunie le 19
décembre 2006 et sur proposition de l'Afssaps, d'inscrire sur la liste des
stupéfiants :
les plantes Tabernanthe iboga (« Iboga ») et Tabernanthe manii, l'ibogaïne,
ses isomères, esters, éthers et leurs sels .

Contact presse : Aude Chaboissier : tel : 01 55 87 30 33 / Magali Rodde :
tel : 01 55 87 30 22 - email : presse@afssaps.sante.fr