E-MED:Comment l'industrie diffuse des articles �crits par des "n�gres"
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[Mod�rateur: traduction d'un article diffus� par Ip-Health.CB]
Revealed: how drug firms 'hoodwink' medical journals
Pharmaceutical giants hire ghostwriters to produce articles - then put
doctors' names on them
www.observer.guardian.co.uk/uk_news/story/0,6903,1101680,00.html
Antony Barnett, public affairs editor
Sunday December 7, 2003
The Observer
Des "n�gres" de l'industrie du m�dicaments r�digent des articles publi�s
dans les revues m�dicales
Une enqu�te de l�Observer montre que des centaines d�articles publi�s dans
les revues m�dicales et pr�tendument r�dig�s par des universitaires ou des
m�decins ont �t� �crits par des r�dacteurs pay�s par l�industrie
pharmaceutique.
Les journaux, bibles de la profession, ont une grande influence sur les
m�dicaments prescrits par les m�decins et les traitements fournis par les
h�pitaux. Mais l�Observer a trouv� les preuves que des articles r�dig�s par
de soit-disant universitaires ind�pendants sont le fruit du travail de
r�dacteurs au service d�agences qui re�oivent d�importantes sommes pour
faire valoir leurs produits.
Les estimations sugg�rent que presque la moiti� des articles publi�s dans
les revues m�dicales sont r�dig�s par des �n�gres�. Alors que des m�decins
qui apposent leurs noms sur les articles peuvent �tre g�n�reusement pay�s
pour pr�ter leur r�putation, le r�dacteur reste anonyme. Ces derniers, et l�
implication des entreprises pharmaceutiques, sont rarement signal�s.
Ces papiers qui appuient certains m�dicaments sont pr�sent�s devant les GP
comme une recherche ind�pendante pour les persuader de prescrire le
m�dicament.
En f�vrier, le New England Journal of Medicine a �t� contraint de retirer un
article publi� l�an dernier par un m�decin de L�Imperial Coll�ge de Londres
et du National Heart Institute sur le traitement de probl�mes cardiaques. Il
s�av�re que nombre des auteurs indiqu�s n�ont que peu � voir avec la
recherche, sinon rien. La tromperie n�a �t� r�v�l�e que quand un cardiologue
allemand, le Dr Hubert Seggewiss, l�un des huit auteurs, a t�l�phon� au
r�dacteur en chef du journal pour lui annoncer qu�il n�avait jamais eu
connaissance d�une quelconque version de ce papier.
Un article publi� en f�vrier dernier dans le Journal of Alimentary
Pharmacology, sp�cialis� dans les troubles de l�estomac, implique un
r�dacteur m�dical travaillant pour le g�ant pharmaceutique AstraZeneca � un
fait qui n�avait pas �t� indiqu� par l�auteur.
L�article, d�un m�decin allemand, fait mention de la � contribution � du
docteur Madeline Frame, mais n�indique pas qu�il est r�dacteur medical
senior pour AstraZeneca. L�article d�fend essentiellement l�usage d�un
produit pour les ulc�res gastriques, l�OMEPRAZOLE, fabriqu� par AstraZeneca,
en d�pit des indications de r�actions ind�sirables plus importantes que pour
des produits similaires.
Dans l�industrie pharmaceutique, peu nombreux sont ceux qui ont le courage
de lever le voile. Cependant, Susanna Rees, assistante �ditoriale pour une
agence r�dactionnelle m�dicale jusqu�en 2002, fut si touch�e par ce qu�elle
vit qu�elle a diffus� une lettre sur le site Internet du British Medical
Journal. � Les agences r�dactionnelles m�dicales vont loin pour masquer le
fait que les articles qu�ils proposent aux revues ou aux conf�rences sont
r�dig�s par des n�gres pour le compte d�entreprises pharmaceutiques et non
par les auteurs indiqu�s � �crit-elle, � Il y a un bon niveau d�acceptation
pour les propositions r�dig�es de la sorte, pas plus que la moyenne, mais
cons�quent �. Une partie du travail de Rees �tait de s�assurer qu�un article
propos� par mail ne livrerait aucune cl� permettant de remonter � l�origine
de la recherche : � L�une des proc�dures utilis�es avant la soumission de l�
article par mail ou Cd est d�ouvrir les propri�t�s du document Word et d�en
enlever les noms de l�agence m�dicale ou de l�entreprise et de les remplacer
par les noms de la personne ou de son institution invit�e par l�entreprise
pharmaceutique � appara�tre comme auteur principal, mais qui peut n�avoir
jamais particip� � la r�daction de l�article. � Quand elle a �t� contact�e,
Rees a refus� de donner des d�tails : � j�ai sign� un accord de
confidentialit� et je ne peux pas faire de commentaires � a-t-elle dit.
Un autre r�dacteur m�dical qui a travaill� pour nombre d�agence ne souhaite
pas �tre identifi� de peur de ne plus pouvoir trouver de travail : �Il est
vrai que parfois une entreprise pharmaceutique peut payer un r�dacteur
m�dical pour r�diger un article qui fait la revue de la litt�rature sur un
m�dicament avec un point de vue favorable. Cela signifie utiliser toute l�
information publi�e pour r�diger un article expliquant les b�n�fices d�un
traitement particulier. Un m�decin reconnu peut alors �tre trouv� pour qu�il
appose son nom � l�article qui sera propos� � une revue sans que personne ne
sache qu�il a �t� r�dig� par une agence pour le compte d�une entreprise. Je
reconnais que cela n�est pas �thique, mais toutes les entreprises le font. �
L�un des domaines o� cette pratique devient un probl�me important est celui
de la psychiatrie. Le docteur David Healy, de l�University of Walle's,
effectuait des recherches sur les dangers possibles des antid�presseurs
quand le repr�sentant d�un fabricant de m�dicaments lui a fait une offre d�
aide par mail. Le mail, vu par l�Observer, dit � afin de r�duire au minium
votre charge de travail, nous avons fait effect� par notre r�dacteur un
premier brouillon sur la base de vos travaux publi�s. Vous le trouverez en
document attach� �. L�article de 12 pages �tait une revue de la litt�rature
pr�te pour une pr�sentation en conf�rence. Le nom du Dr Healy appara�t comme
seul auteur de l�article, en d�pit du fait qu�il n�en a jamais lu une ligne
avant. Il n��tait pas satisfait du ton enthousiaste � l��gard du m�dicament
en question, il proposa alors des changements. L�entreprise r�pondit en
expliquant qu�il oubliait quelques aspects � commercialement importants �.
Au bout du compte, l�article est apparu dans une conf�rence et dans une
revue psychiatrique sous sa forme initiale et sous le nom d�un autre
m�decin.
Pour Healy, de telles tromperies sont de plus en plus fr�quentes. � Je pense
que 50 % des articles sur les m�dicaments dans les grandes revues m�dicales
ne sont pas r�dig�s de la mani�re que l�on pourrait attendre � ce dont j�ai
�t� t�moin laisse supposer qu�une part significative des articles du New
England Journal of Medicine, du British Medical Journal et du Lancet peut
avoir �t� �crite avec l�aide d�agences m�dicales. Ils ne sont rien moins que
l�info-commerciale pay�e par les entreprises. �
Aux Etats-Unis, une proc�dure judiciaire contre Pfizer a mis � jour des
documents internes r�v�lant qu�elle utilise une agence r�dactionnelle de New
York. L�un des documents analyse les articles sur l�antid�presseur Zoloft. A
certains articles il ne manque que le nom de l�auteur. Dans la marge, l�
agence fait appara�tre les initiales TBD, ce qui, selon Healy, signifie � to
be determined � (� d�finir).
Le Dr. Richard Smith, r�dacteur en chef du British Journal of Medicine,
reconna�t que ces pratiques sont un tr�s gros probl�me. � Nous sommes
tromp�s par les entreprises. Les articles arrivent avec le nom de m�decins
et l�on se rend compte souvent que certains d�entre eux n�ont qu�une id�e
partielle, ou aucune, de ce qu�ils sont suppos�s avoir �crit. Quand nous
nous en rendons compte, nous rejetons l�article, mais c�est difficile. Dans
une certaine mesure, nous avons favoris� ce processus en insistant pour que
la participation des entreprises pharmaceutiques soit explicite. Elles ont
juste trouv� le moyen de contourner cette contrainte. �
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