Communiqué de l'Organisation mondiale de la santé sur la réunion de
spécialistes qui se tient à Arusha à cette fin
Grâce à l'association de certains médicaments, il pourrait être possible
d'empêcher 400 millions de nouveaux cas de paludisme par an et sauver un
million de personnes, mais malheureusement l'un de ces médicaments,
l'artémisinine, n'est pas produit en assez grandes quantités.
C'est la raison pour laquelle les participants à une conférence qui se
tient à Arusha (Tanzanie) du 6 au 8 juin cherchent les moyens d'accroître
la production de cette substance de façon à réduire le nombre des victimes
du paludisme.
On trouvera ci-après le texte du communiqué publié le 6 juin en français à
ce sujet par les services de l'Organisation mondiale de la santé.
(Début du texte)
Arusha, République unie de Tanzanie, 6 juin 2005 - Une conférence de trois
jours visant à garantir un approvisionnement fiable en associations
médicamenteuses comportant de l'artémisinine (ACT) - les médicaments les
plus efficaces actuellement disponibles - commence ses travaux aujourd'hui
à Arusha. Un approvisionnement fiable en ACT est essentiel pour éviter des
centaines de milliers de décès annuels dus au paludisme à falciparum, la
forme la plus mortelle de la maladie. On compte jusqu'à 400 millions
d'infections annuelles à falciparum et au moins un million de cas mortels
- dont 80 % en Afrique subsaharienne.
La conférence, convoquée par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ,
réunit les cultivateurs d'Artemisia annua - la plante contenant
l'artémisinine, la matière première nécessaire à la fabrication des ACT -
et des représentants d'organisations internationales et non
gouvernementales, du secteur public et des entreprises qui fournissent ces
médicaments aux malades, ainsi que des responsables des ministères de la
santé et de l'agriculture de la Tanzanie, du Kenya et de l'Ouganda et du
ministère tanzanien du commerce.
C'est la première fois que se réuniront des acteurs associés aux diverses
étapes de la chaîne de production des ACT - de la plantation des semences
à la transformation de l'artémisinine en vue de la fabrication des
produits finis.
Depuis 2001, 51 pays dont 34 en Afrique, ont suivi la recommandation de
l'OMS concernant l'adoption des ACT comme traitement de première intention
contre le paludisme. Pas moins de 18 pays les ont adoptés au cours de la
seule année 2004. La forte augmentation de la demande qui a suivi - on est
passé de 2 millions de traitements complets en 2003 à 30 millions en 2004,
et l'on en prévoit 70 millions en 2005 - a conduit à une pénurie
d'artémisinine et d'ACT comme l'a annoncé l'OMS en novembre 2004. Les
participants à la réunion chercheront à élaborer des stratégies pour
éviter toute nouvelle pénurie.
Une stratégie clé consiste à étendre la production d'Artemisia annua et
les regards se sont portés sur l'Afrique orientale où les conditions sont
favorables à sa culture. Comme l'a souligné le Dr Jack Chow,
Sous-Directeur général de l'OMS chargé du VIH/SIDA, de la tuberculose et
du paludisme, « l'augmentation de la production de cette plante constitue
aussi une excellente occasion pour l'Afrique du point de vue du
développement économique. Nous assistons déjà aux premiers résultats
encourageants ici en Tanzanie où la culture à grande échelle d'Artemisia
annua a commencé en 2004. Les cultivateurs africains et leurs partenaires
de l'industrie et de la recherche et développement joueront un rôle
critique pour assurer une offre suffisante d'ACT et contribuer en fin de
compte à réduire la charge de paludisme ».
Les participants à la réunion feront le point de l'approvisionnement en
ACT et de la demande prévue à la lumière des expériences de ces deux
dernières années ; ils préciseront les questions techniques que devront
résoudre les chercheurs et définiront les appuis financiers, commerciaux
et techniques qu'exige la production d'Artemisia annua, d'artémisinine et
d'ACT approuvées par l'OMS. Ils examineront également des stratégies
visant à créer un marché durable de façon à réduire le prix de ces
médicaments indispensables.
Les ACT sont au moins dix fois plus coûteux que la chloroquine et d'autres
antipaludiques courants qui ont perdu leur efficacité dans bien des
régions en raison de la résistance du parasite. Vingt cinq pays africains
ont reçu une aide financière pour l'achat d'ACT du Fonds mondial de lutte
contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, ce qui leur permet
actuellement de se procurer ces médicaments destinés aux établissements de
santé publique.
Ainsi que l'a fait observer le Dr Fatoumata Nafo-Traoré, Directeur du
Département Faire reculer le paludisme de l'OMS, « la réunion intervient à
un moment crucial. Jusqu'ici 25 pays dont 12 en Afrique ont commencé à
acheter ces médicaments. Nous voulons encourager les autres à commencer à
passer des commandes rapidement en sachant que les stocks sont
suffisants ».
On prévoit que les commandes des pays atteindront au moins 130 millions de
traitements ACT en 2006 et qu'il sera possible de faire face à la demande.
Comme l'a ajouté le Dr Nafo-Traoré, « une des tâches importantes que devra
aborder la réunion consistera à établir des plans pour 2007 et au-delà ».
(Diffusé par le Bureau des programmes d'information internationale du
département d'Etat. Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/)