[e-med] Conf�rence/sida � Barcelone: "show commercial pour les riches"

E-MED: Conf�rence/sida � Barcelone: "show commercial pour les riches"
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Le combat contre le VIH est emp�tr� dans des consid�rations
politico-�conomiques

La Tribune (Algiers)
14 Juillet 2002
Publi� sur le web le 14 Juillet 2002

Hassan Gherab Et Afp

Le sida a encore de beaux jours devant lui

Le constat demeure depuis 20 ans : 90% des malades vivent dans les pays
pauvres -l'Afrique sub-saharienne compte 70% des 40 millions de personnes
contamin�es- et 90% des fonds servent � soigner les 10% de malades vivant
dans les pays riches

La XIV�me conf�rence internationale sur le sida, qui s'est achev�e vendredi
dernier � Barcelone, n'a finalement pas pu sortir de l'�cheveau
politico-financier dans lequel elle s'est prise depuis le premier jour. Elle
s'est cl�tur�e sur le constat d�plorable que l'effort international,
politique, financier et scientifique, n'est toujours pas � la mesure d'une
�pid�mie qui a tu� 20 millions de personnes et en menace 68 millions d'ici �
2020. Elle a souvent sembl� plus
soucieuse de compter les morts et les malades pays par pays que de parler
th�rapeutique. Les 15 000 participants -qui ont d� chacun payer un droit
d'entr�e de 850 dollars, le prix de deux trith�rapies annuelles en Afrique-
ont beaucoup entendu parler du Fonds mondial des Nations unies qui devait
recevoir dix milliards de dollars par an et n'a,� ce jour, re�u que 2,1
milliards de dollars de promesses de dons, mais n'ont pas vu beaucoup
d'argent.

L'un des th�mes forts de cette conf�rence, la plus importante du genre
depuis la d�couverte du virus il y a 21 ans, �tait pourtant l'acc�s
auxtraitements dans les pays en voie de d�veloppement. La conf�rence a vu
d�filer les constats sur la gravit� de la situation, mais gu�re plus.
L'autocongratulation habituelle � laquelle se livrent les organisateurs lors
de la traditionnelle conf�rence de presse finale s'est vue temp�r�e par les
conclusions peu flatteuses. L'un des vice-pr�sidents de la conf�rence, Shaun
Mellors, a refus� de dire avec les pr�sidents assis � ses c�t�s que la
r�union avait �t� un succ�s. �Je dois exprimer mon d�saccord [ ] Je crois
qu'il est temps de passer des engagements politiques � l'action politique�,
a-t-il dit en �cho � plusieurs constats d�sabus�s, comme celui la veille de
Graca Machel, l'�pouse de Nelson Mandela : �Combien de fois allons-nous
venir � ces conf�rences et �couter des gens faire des promesses qu'ils
oublient en rentrant chez eux ?� Les organisations de d�fense des malades
n'ont pas m�ch� leurs mots et l'ont, eux, exprim� de fa�on plus radicale au
long des six jours de la conf�rence avec des manifestations dont le
leitmotiv �tait �O� sont les 10 milliards ?�. Ils qualifieront la conf�rence
qui s'est achev�e sur les d�sormais traditionnels et inutiles appels � la
solidarit� internationale de �show commercial pour les riches�.

En fait d'actions politiques, on a enregistr� quelques discours de
d�nonciations et des engagements mais sans plus L'ancien pr�sidentam�ricain
a ainsi appel� les pays riches � �d�terminer quelle est leurpart [du fonds
global de lutte contre le sida] et payer�. Quant aux pays plus pauvres, ils
doivent n�gocier avec les laboratoires des tarifs sp�ciaux pour les
m�dicaments, �voir ce qu'ils peuvent payer et nous envoyer le reste de
l'addition�, a ajout� Bill Clinton. L'ancien pr�sident sud-africain Nelson
Mandela a encha�n� sur le th�me de la tol�rance pour les malades, insistant
tout particuli�rement sur les orphelins du sida, �rejet�s et ostracis�s�.
�Rien ne me remue davantage que la vue de ces enfants innocents qui
souffrent�, a-t-il ajout�. �Ceux qui souffrent du sida ne sont pas tu�s par
la maladie, ils sont tu�s par la discrimination qui les entoure�, a accus�
Mandela. Rappelant que le sida a d�j� tu� davantage que �toutes les guerres,
toutes les catastrophes naturelles�, il a qualifi� la maladie de �guerre
contre l'humanit� et �la grande pauvret� de �pire agression
contrel'humanit�. Aussi a-t-il appel� � �trouver les moyens� de sauver les
vies de ceux qui sont en premi�re ligne dans la pand�mie �sans s'occuper de
savoir s'ils peuvent payer ou non�.

Pendant ce temps, le S�nat am�ricain adoptait un projet de loi pr�voyant de
consacrer 4,5 milliards de dollars � la lutte contre le sida, la malaria et
la tuberculose dont un milliard ira au Fonds mondial de l'ONU de lutte
contre le sida.En termes d'actions concr�tes, on enregistre la disposition
du Br�sil � �transf�rer gratuitement aux pays qui le voudraient la
technologie n�cessaire � la fabrication de m�dicaments g�n�riques�, a assur�
le Dr Paulo Teixeira,responsable br�silien de la lutte contre le sida et
�p�re du combat pour les g�n�riques�. Pour lutter avec succ�s contre le
virus, le Br�sil a d'embl�e men� des actions de pr�vention en direction de
�groupes � risques� -homosexuels, toxicomanes, prostitu�es- et non de
l'ensemble de la population, comme l'ont fait ou le font encore bien des
pays par peur de choquer. �Nous n'avons pas perdu de temps � mettre au point
des messages ambigus [ ] Les autres solutions comme l'abstinence ne collent
pas � la r�alit� et les consid�rations �thiques ou religieuses sur nos
initiatives sont aujourd'hui les pires ennemis de la pr�vention�,
affirme-t-il. Le Br�sil a �galement concentr� son action de pr�vention sur
les �coles, publiques et priv�es, touchant 30 millions d'�coliers et
d'�tudiants. Il a aussi largement diffus� pr�servatifs, seringues et
aiguilles et, surtout, il s'est souci� tr�s t�t de fournir des antiviraux
aux malades, les fabriquant lui-m�me ou n�gociant �prement leurs prix quand
cela �tait possible.
Sur les quinze mol�cules disponibles au Br�sil, huit sont fabriqu�es sur
place. �Et le gouvernement a fait baisser de 50% le prix de vente de quatre
m�dicaments produits par Abbott, Merck et Roche�, explique le Dr Teixeira.
�Tout n'est pas parfait et nous ne sommes pas encore en mesure d'offrir aux
prisonniers et � certaines minorit�s le m�me niveau de soins et
d'accompagnement qu'au reste de la population�, admet-il.

Mais le Br�sil, qui vient de s'engager � consacrer six millions de dollars
pour monter une infrastructure de recherche sur les vaccins, s'efforce de
faire des adeptes dans la fabrication de m�dicaments par le biais d'accords
avec d'autres pays d'Am�rique latine et des Cara�bes qui viennent de signer
un projet d'accord avec sixlaboratoires pharmaceutiques afin de renforcer
l'acc�s aux soins et � des traitements �� prix abordables� pour les
personnes touch�es parle virus du sida. Les pays signataires sont les
Bahamas, Belize, la R�publique dominicaine, la Grenade, le Guyana, Ha�ti, la
Jama�que, Saint- Kitts et Nevis, Sainte-Lucie, Saint- Vincent et les
Grenadines, le Surinam, Trinidad et Tobago. Les six laboratoires figurent
parmi les plus importants empires pharmaceutiques mondiaux : Abbott,
Boehringer Ingelheim, Bristol Myers Squibb (BMS), GlaxoSmithKline (GSK),
Hoffmann-La Roche et Merck.

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