[e-med] Congo-Kinshasa: Faux médicaments au Nord-Kivu - Les pharmaciens complices

Congo-Kinshasa: Faux médicaments au Nord-Kivu - Les pharmaciens complices

23 Mai 2009
http://fr.allafrica.com/stories/200905250756.html

Kinshasa — Les autorités de Goma tentent de lutter contre la vente par les
pharmaciens de faux médicaments bien plus lucratifs que les vrais. Les
premières sanctions sont tombées et les patients sont désormais orientés
vers les pharmacies réputées sérieuses. Mais la partie n'est pas gagnée.

Trois dépôts pharmaceutiques fermés durant cette première quinzaine de mai à
Goma, chef lieu du Nord-Kivu : cette mesure prise par le médecin inspecteur
provincial est une nouveauté encourageante. Elle augure de la lutte
croissante contre la vente de produits pharmaceutiques périmés et de
mauvaise qualité. Dans de nombreuses pharmacies, en effet, on trouve sous le
même nom des médicaments corrects et d'autres, jusqu'à dix fois moins cher,
qui n'en sont que des ersatz, des produits piratés et inefficaces.

Dans la population, beaucoup, ne savent pas distinguer les vrais des faux
médicaments. «Les gens se contentent de présenter l'ordonnance ou de
demander le prix, sans se poser aucune question quand on leur propose deux
produits du même nom, mais à des prix différents», explique un responsable
de l'Association des consommateurs du Congo. Et beaucoup achètent simplement
le moins cher. «Nous achetons toujours le produit le moins coûteux. Très peu
des gens se posent des questions sur son efficacité. Nous oublions que la
différence de prix reflète nécessairement la qualité du médicament»,
regrette Fidèle Bahala, une ménagère.

Fabriqués en Inde, en Chine, au Kenya et en Ouganda pour la plupart, ces
produits coûtent deux, quatre voire dix fois moins chers que les vrais
produits d'origine européenne. Ils représentent 80% des stocks dans les
pharmacies et s'écoulent rapidement. «Les acquérir ne pose pas problème, ils
sont moins coûteux et s'achètent sur place, alors que les produits made in
Europe sont coûteux et rares sur le marché», tente d'expliquer un
pharmacien. Le manque de contrôle a gonflé le commerce, juteux et très
attractif, de ces médicaments.

De nombreuses personnes vendent aussi des médicaments périmés. «Beaucoup de
pharmacies présentent des produits périmés emballés dans des boîtes aux
dates falsifiées», témoigne M. K., de la Sécurité urbaine, qui épaule
l'inspection de la santé dans la lutte contre la vente des faux médicaments.

Ces services ont commencé à réagir contre leur prolifération. En moins de
deux ans, des centaines de cas ont été répertoriés. Des stocks des faux
médicaments ont été saisis, leurs propriétaires arrêtés et condamnés par la
justice. «Mon ami vient d'être arrêté par les agents de l'Anr (Agence
nationale de renseignements) après qu'ils aient trouvé, cachées dans sa
pharmacie, des boîtes des médicaments expirés», regrette Claude Bujeje,
diplômé en Santé publique de l'Université Ouverte à Goma. L'implication de
l'Inspection provinciale de la santé devrait aider à décourager ces
pratiques. «L'inspection doit aller plus loin en mettant sous scellés les
pharmacies qui continuent à vendre des faux médicaments. Et la justice doit
arrêter les pharmaciens coupables», souhaite Anasthasie Maene, une patiente.

LUTTE DIFFICILE ET CONSCIENCIEUSE

Le message a été compris par Dominique Baabo, le médecin inspecteur
provincial. Les trois dépôts fermés, «ce n'est que le début. La propreté
dans la conservation des médicaments, doit interpeller les tenanciers des
dépôts et officines pharmaceutiques, explique-t-il. Après les dépôts, nous
allons nous attaquer aux officines qui persistent dans cette pratique tant
décriée.» Pour être efficace, la lutte nécessite l'implication de tous, à
commencer par les pharmaciens. «Quand les gens viennent acheter les
médicaments dans ma pharmacie, je leur explique la différence entre les
produits européens et asiatiques.

Je conseille d'acheter le plus efficace malgré son prix élevé», assure le
docteur M.B., gérant d'une pharmacie. «Malheureusement, regrette-t-il, de
nombreux pharmaciens se contentent de vendre, quelle que soit la qualité du
produit, sans donner aucune explication à la population peu avertie.» Mais
abandonner la vente des médicaments peu actifs n'est pas facile. «Ils nous
rapportent beaucoup. Ils sont bien plus demandés que le made in Europe»,
rapporte un tenancier de pharmacie.

De nombreux centres hospitaliers insistent auprès de leurs patients pour
qu'ils vérifient l'origine des produits qui font l'objet des ordonnances.
Comme en témoigne le Docteur Aristote Safari, médecin dans un centre
hospitalier privé : «Nos hôpitaux manquent des médicaments, donc les
patients achètent ailleurs dans des pharmacies. C'est pourquoi nous les
guidons vers les officines connues pour vendre des médicaments de qualité».
La démarche est bien accueillie par la population, mais non sans question,
parce que la plupart des médecins sont eux-mêmes propriétaires de
pharmacies, explique M.N., infirmier dans un centre de santé tenu par
l'État. Orientent-ils vraiment vers les pharmacies honnêtes, ou vers les
leurs, s'interroge-t-il.

Bonjour,
Félicitations à la Division Provinciale de la Santé pour cette initiative courageuse.
L'article cite les pharmaciens du Nord-Kivu comme complices et cette assertion nous donne matière à reflexion.
Je pense que pour assainir le secteur pharmaceutique en RDC, la première personne à punir ce sont les pharmaciens véreux qui ne respectent plus les règles de déontologie et le "serment de Galien" qu'ils ont preté.
Si ceux-ci sont pourchassés, les pharmaciens protegeront mieux leurs secteurs. Il est évident que beacoup de catégories de personnes sont impliquées dans cette distribution de faux médicaments mais parfois le pharmacien est impliqué dans le processus car c'est lui qui sollicite la demande d'importation, qui autorise l'importation, qui inspecte ou surveille l'exercice de la pharmacie,...
Les organisations professionnelles devraient se saisir de ce cas pour que l'intérêt de la santé publique au nom duquel nous avions prêté serment soit renforcé.

Les autres provinces pourraient aussi emboiter le pas...

Charly MAMPUYA W.M.,Pharmacien

Une sœur Franciscaine travaillant dans une ONG à Paris m'a fait
remonter le cas de 80 séropositifs vivant à Beyrouth au Liban qui ne
bénéficient pas de prise en charge ni de traitements ARV ou
Prophylactique. Je souhaite des informations sur le processus pour
l'accès au fond mondial ou fsti ou éventuellement d'autres idées sont
les bienvenues merci pour eux.
Bien cordialement

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Jean-Marc BITHOUN
Président
Membre du Bureau corevih ile de France Nord
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