Coup d'envoi d'une semaine de mobilisation sur le paludisme à Paris
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Il y a 18 heures
PARIS (AFP) Les acteurs de la lutte contre le paludisme ont donné mardi le
coup d'envoi d'une semaine internationale de mobilisation contre la maladie
qui touche 350 à 500 millions de personnes et fait au moins 1 million de
morts chaque année, surtout en Afrique sub-saharienne.
Une exposition intitulée "le mauvais air" (comme mala aria), qui doit être
inaugurée mardi soir, ouvrait cette semaine marquée par quatre réunions
internationales de parlementaires, de coalitions nationales d'Europe et des
pays du sud, de responsables d'entreprises et de chercheurs.
Femmes karens de Birmanie, petits garçons qui somnolent sur des lits au
Sierra Leone, quarante photos prises dans des régions d'Asie et d'Afrique
infectées par le paludisme ont été accrochées mardi sur un pont piétonnier
de la capitale.
Dû à un parasite transmis par un moustique, l'anophèle femelle, le paludisme
est la première cause de mortalité des enfants de mois de 5 ans en Afrique
subsaharienne.
Les photos de William Daniels, photographe indépendant qui a reçu cette
année le 3ème prix au World press photo et un 1er prix au Picture of the
year, rendent bien compte de la réalité et de la maladie et des progrès de
la prévention.
Elles sont souvent poignantes, comme celle de la petite Sao qui vient de
mourir aux côtés de sa mère en pleurs, dans un hôpital de la Sierra Leone.
D'autres ouvrent sur l'avenir, comme celle d'une usine de fabrication de
moustiquaires imprégnées à Arusha (Tanzanie) ou de séances d'éducation à la
lutte contre le paludisme, par le biais du théâtre.
Mardi après-midi, des députés de plusieurs pays devaient se retrouver pour
discuter des enjeux. Mercredi des coalitions nationales évoqueront
l'opportunité de se regrouper en un partenariat international. Jeudi, des
entreprises privées débattront de co-investissement, tandis que des
chercheurs en sciences humaines et sociales discuteront d'un mécanisme
d'accès aux médicaments pour les populations pauvres.
"Dans de très nombreux pays d'Afrique, les gens ne vont pas marcher 10 km
pour trouver un dispensaire public qui, si ça se trouve, manquera des
médicaments dont ils ont besoin", expliquait mardi devant la presse Michel
Kazatchkine, directeur du Fonds mondial de lutte contre le sida, le
paludisme et la tuberculose, qui assure les 2/3 des financements
internationaux de la lutte contre la pandémie.
Jusqu'à présent, les malades allaient plutôt chercher la chloroquine à 20
cents à la pharmacie ou l'épicerie du village. Mais la chloroquine n'est
plus efficace, et le traitement ACT qui l'a remplacée coûte 4 à 5 dollars.
Le plan "AMFM" (affordable medicines for malaria, "médicaments accessibles
contre le paludisme") prévoit, après baisse négociée des coûts, un
financement d'une partie de la facture par le Fonds mondial afin que l'ACT
soit aussi accessible pour 20 cents.
Ces réunions de Paris ont été organisées par les "amis du Fonds
mondial-Europe", que préside l'ancienne ministre Michèle Barzach.
Elles seront suivies en septembre d'une mobilisation mondiale, avec en vue
une diminution de moitié d'ici 2010 du poids du paludisme, selon Awa
Coll-Seck, responsable du partenariat "Roll back malaria".
"Nous avons beaucoup de moyens financiers et nous avons des résultats, mais
ces moyens ne sont pas suffisants si nous voulons contrôler le paludisme et
l'éradiquer un jour", a souligné le Pr Coll-Seck, ex-ministre de la santé du
Sénégal.
Elle a cité en exemple le cas de l'Ethiopie, qui après une distribution
massive de moustiquaires a divisé de moitié en 18 mois le nombre de cas.