[e-med] Journée Africaine de lutte contre le paludisme 2008

Message du directeur régional à l'occasion de la Journée Africaine de lutte contre le paludisme 2008

OMS AFRO
Embargo jusqu’ À 00h01, 25 Avril 2008
http://www.afro.who.int/regionaldirector/french/speeches/rd20080425.html

Aujourd’hui, 25 avril 2008, le monde entier célèbre la première Journée
mondiale de Lutte contre le Paludisme, sous le thème: «Le paludisme : Une
maladie sans frontières». Au même moment, la Région africaine commémore la
Journée africaine de Lutte contre le Paludisme, sous la bannière : «Unis
contre le paludisme». Cette bannière souligne l’urgence et la nécessité de
mettre à l’échelle les interventions de lutte contre le paludisme.

Dans les pays de forte endémicité palustre, la priorité doit être accordée
à l’accélération de la mise en œuvre d’interventions présentant un bon
rapport coût/efficacité et au renforcement des systèmes de surveillance,
de suivi et d’évaluation, afin de nous permettre d’apprécier les progrès
réalisés. Des pays tels que l’Afrique du Sud, l’Éthiopie, la Gambie, Sao
Tomé et Principe, le Swaziland, la Tanzanie et le Togo jouissent déjà des
avantages de la mise à l’échelle des interventions. Au Rwanda, le ferme
engagement manifesté et les investissements consentis depuis 2005 ont
abouti à la distribution de trois millions de moustiquaires imprégnées
d’insecticide (MII) à effet rémanent et à l’approvisionnement régulier en
médicaments pour permettre aux formations sanitaires d’offrir la thérapie
combinée à base d’artémisinine. En conséquence, en 2007, le nombre de cas
de paludisme en consultation externe, pour toutes les tranches d’âge, a
baissé de 36 %, celui des personnes hospitalisées pour paludisme de 55 %,
et celui des décès dus au paludisme de 35 %. Des initiatives
transfrontalières telles que l’Initiative de Développement spatial de
Lubombo, lancée conjointement par les gouvernements du Mozambique, de
l’Afrique du Sud et du Swaziland, ont contribué à réduire la transmission
du paludisme dans les zones ciblées. Ces succès montrent que la fourniture
d’un appui coordonné, l’accroissement des financements et la mise en œuvre
d’initiatives couvrant plusieurs pays revêtent une importance cruciale
pour obtenir un bon impact. Nous devons systématiquement documenter et
partager de telles meilleures pratiques.

Nous devons reconnaître que l’élimination du paludisme passe
nécessairement par la mise en œuvre d’interventions. Aussi faudra-t-il
renforcer la gouvernance et la responsabilité, intensifier le plaidoyer,
améliorer la communication, l’éducation et la mobilisation sociales, et
garantir la prévisibilité et la viabilité des financements attendus des
gouvernements et des partenaires. À cet égard, la coordination des efforts
déployés par tous les acteurs des secteurs public et privé et de la
société civile se révèle cruciale. Il est nécessaire de renforcer les
systèmes de santé et les interventions à assise communautaire. Il est
également nécessaire d’améliorer les partenariats pour maintenir et
consolider les acquis.

L’accélération des progrès dans les efforts continus pour passer de la
lutte antipaludique à l’élimination du paludisme requiert des ressources
accrues en vue d’appuyer des analyses complètes et des réponses
appropriées pour faire face aux goulots d’étranglement et pour suivre et
évaluer la performance avec toute la rigueur voulue.

C’est la raison pour laquelle nous devons être «Unis contre le paludisme ».

Unissons nos efforts pour nous assurer que:

   1. toutes les personnes à risque de paludisme, en particulier les
enfants, les femmes enceintes, les personnes vivant avec le VIH et le
sida, les réfugiés et les personnes déplacées, les victimes des
catastrophes écologiques et des troubles civils dans notre Région ont
accès aux moustiquaires imprégnées d’insecticide à effet rémanent ;
   2. la pulvérisation intradomiciliaire (PID) à effet rémanent est
entreprise, si nécessaire, en utilisant des insecticides efficaces ;
   3. le paludisme est diagnostiqué rapidement et correctement;
   4. les personnes souffrant de paludisme reçoivent à temps un traitement
à l’aide d’associations thérapeutiques à base d’artémisinine (ACT)
permettant de leur sauver la vie;
   5. chaque femme enceinte a accès aux services de prévention et de
traitement pour se protéger elle-même et protéger l’enfant à naître
contre le paludisme.

Nous encourageons tous les États Membres, tous les partenaires et tous les
acteurs de la lutte antipaludique à tirer parti des réalisations communes
et à s’adapter au paysage changeant du paludisme pour accélérer
l’amélioration de la santé dans la Région africaine.

Soyons tous «Unis contre le paludisme».
Je vous remercie.