PALUDISME, PROGRES NOTABLE EN MATIÈRE D'ÉLIMINATION - AFRIQUE
--Communiqué par:ProMED-FRA
[L'OMS, comme l'ONU, trouve des progrès remarquables dans beaucoup depays endémiques du paludisme. Ces progrès pourraient même conduireà l'élimination du paludisme dans bon nombre de ces pays. De l'autrecôté, beaucoup de pays ont enregistrés une flambée des cas depaludisme. Des régions où le paludisme n'existe pas ou a étééliminé, ont enregistrés des cas authentiques de paludisme cetteannée. Cet optimisme de l'OMS devrait être accueilli avec mesure,car des efforts louables restent encore à être faits. Le paludismecontinue d'être un problème majeur de santé publique en Afrique;une des causes majeures de la pauvreté en Afrique. A l'inverse, lapauvreté aussi a un impact négatif sur la lutte contre la maladie.)
D'importants progrès sur la voie de l'élimination du paludisme enregistrés, selon l'OMS
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2015/report-malaria-elimination/fr/
De nouvelles estimations publiées par l'Organisation mondiale de laSanté (OMS) montrent une augmentation importante du nombre de paysdésormais sur la voie de l'élimination du paludisme. Les efforts deprévention ont permis d'économiser des millions de dollars sur lecoût des soins au cours des 14 dernières années dans de nombreuxpays africains.
Selon ce document intitulé 'Rapport sur le paludisme dans le monde2015', plus de la moitié (57) des 106 pays où la maladie sévissaiten 2000 ont réussi en 2015 à réduire d'au moins 75 pour cent lesnouveaux cas de paludisme. Dans le même laps de temps, 18 pays ontobtenu une diminution de 50 pour cent à 75 pour cent du nombre descas de paludisme.
Dans l'ensemble de l'Afrique subsaharienne, la prévention desnouveaux cas de paludisme a représenté d'importantes économies pourles pays d'endémie. Les nouvelles estimations publiées dans leRapport de l'OMS montrent que la réduction du nombre de cas depaludisme pouvant être attribuée aux activités de lutte contre lamaladie a permis d'épargner environ 900 millions de dollars (US $)sur le coût de la prise en charge des cas dans la région entre 2001et 2014.
Les moustiquaires imprégnées d'insecticide ont contribué à lamajeure partie des économies, suivies par les combinaisonsthérapeutiques à base d'artémisinine et la pulvérisationd'insecticide à effet rémanent à l'intérieur des habitations.
« Depuis le début du siècle, les investissements dans laprévention et le traitement du paludisme ont permis d'éviter plus de6 millions de décès », a souligné la Directrice générale del'OMS, le Dr Margaret Chan. « Nous savons ce qui marche. Le défi estdésormais d'aller encore plus loin ».
Pour la 1ère fois depuis que l'OMS a commencé à tenir le compte descas, la Région européenne n'a fait état d'aucun cas autochtone depaludisme. Ce succès a été rendu possible grâce à un solideleadership au niveau des pays, au soutien technique de l'OMS et àl'aide financière du Fonds mondial de lutte contre le sida, latuberculose et le paludisme.
Depuis 2000, le taux de mortalité par paludisme a reculé de 72 pourcent dans la Région OMS des Amériques, de 65 pour cent dans laRégion du Pacifique occidental, et de 64 pour cent dans la Région dela Méditerranée orientale. Bien que la Région africaine continue àpayer le plus lourd tribut à la maladie, là aussi les avancées ontété impressionnantes: au cours des 15 dernières années, les tauxde mortalité par paludisme ont chuté de 66 pour cent dans toutes lestranches d'âge, et de 71 pour cent chez les enfants de moins de 5ans, une population particulièrement vulnérable face à la maladie.L'évolution mondiale du paludisme illustre les progrès accomplisdans la lutte contre la maladie au niveau des pays et au niveaurégional.
Depuis 2000, l'incidence du paludisme et le taux de mortalité ontbaissé de 37 pour cent et 60 pour cent respectivement, à l'échellemondiale. Parmi les enfants de moins de cinq ans, le taux demortalité a reculé de 65 pour cent. On estime à 6,2 millions lenombre de décès évités depuis l'année 2000.
Les progrès sont dus, en grande partie, au déploiement massifd'interventions, à la fois efficaces et de faible coût, visant àlutter contre la maladie. Depuis 2000, près d'un milliard demoustiquaires imprégnées d'insecticide ont été distribuées enAfrique subsaharienne. En 2015, près de 55% des habitants de cetterégion dormaient sous des moustiquaires, alors qu'ils étaient moinsde 2 pour cent en 2000.
Les tests de diagnostic rapide font qu'il est désormais plus facilede faire rapidement la distinction entre une fièvre paludique et uneautre fièvre, ce qui permet un traitement approprié en temps voulu.Une forte augmentation de l'utilisation des tests diagnostiques dupaludisme a été observée dans la Région africaine de l'OMS :utilisés dans 36 pour cent des cas suspectés de paludisme en 2005,ils le sont désormais dans 65 pour cent des cas en 2014. Lescombinaisons thérapeutiques à base d'Artémisinine, introduites àgrande échelle au cours de la dernière décennie, ont été trèsefficaces contre P. falciparum, le parasite responsable du paludismechez l'être humain le plus dangereux et le plus largement répandu.On estime à 663 millions le nombre de cas de paludisme évités enAfrique subsaharienne depuis 2001, résultat direct de l'extension destrois principales interventions de lutte contre le paludisme:moustiquaires imprégnées d'insecticide, pulvérisation d'insecticideà effet rémanent à l'intérieur des habitations et combinaisonsthérapeutiques à base d'Artémisinine. Les moustiquaires ont eu leplus fort impact, représentant environ 68 pour cent des cas évitésgrâce à ces interventions.
Malgré les progrès, il reste d'importants défis à relever. Àl'échelle mondiale, environ 3,2 milliards de personnes - près de lamoitié de la population mondiale - sont exposées au risque decontracter le paludisme. En 2015, le nombre de nouveaux cas étaitestimé à 214 millions, et les décès à environ 438 000.
15 pays, en Afrique essentiellement, totalisent la majeure partie descas de paludisme (80 pour cent) et des décès (78 pour cent) auniveau mondial. Selon le Rapport, la baisse de l'incidence dans cespays où la charge de morbidité est élevée a été plus faible (32pour cent) que dans les autres pays (53 pour cent). Dans bon nombred'entre eux, la faiblesse des systèmes de santé continue à entraverles progrès dans la lutte contre le paludisme.
Des millions de personnes ne reçoivent toujours pas les services dontils ont besoin pour prévenir et traiter la maladie. En 2014, environun tiers des populations exposées au risque de paludisme en Afriquesubsaharienne vivaient dans des foyers dénués de la protectionofferte par les moustiquaires imprégnées d'insecticide ou lapulvérisation d'insecticide à effet rémanent.
« Tandis que la charge mondiale de morbidité diminue, de nouveauxdéfis apparaissent », déclare le Dr Pedro Alonso, Directeur duProgramme mondial de lutte antipaludique de l'OMS. «Dans de nombreuxpays, les progrès sont menacés par le développement et lapropagation rapides de la résistance des moustiques aux insecticides.La résistance aux médicaments pourrait aussi mettre en péril lesrécents progrès dans la lutte contre la maladie».
Depuis 2010, 60 des 78 pays qui ont mis en place une surveillance dela résistance aux insecticides ont fait état de la résistance desmoustiques à au moins l'un des insecticides utilisés pour lesmoustiquaires et la pulvérisation à l'intérieur des habitations ;parmi ceux-ci, 49 ont signalé une résistance à deux classesd'insecticides voire plus. Parallèlement, la résistance desparasites à l'Artémisinine - la composante essentielle desmédicaments antipaludiques les plus efficaces actuellementdisponibles - a été décelée dans 5 pays de la sous-région duGrand Mékong.
En mai 2015, l'Assemblée mondiale de la Santé a adopté laStratégie technique mondiale OMS de lutte contre le paludisme2016-2030, nouveau cadre de la lutte antipaludique pour les 15prochaines années dans tous les pays d'endémie. Cette stratégiefixe des cibles ambitieuses mais réalisables à l'horizon 2030, parmilesquelles une réduction d'au moins 90 pour cent à l'échellemondiale de l'incidence du paludisme et de la mortalité due lamaladie; l'élimination du paludisme dans 35 pays au moins; et laprévention contre toute résurgence de la maladie dans l'ensemble despays désormais exempts.
Pour atteindre ces objectifs, il faudra que les pays prennent ladirection des interventions, que la mobilisation politique soitdurable et que l'investissement mondial dans la lutte contre lamaladie soit triplé, pour passer de 2,7 milliards de dollars definancement annuel disponible aujourd'hui à 8,7 milliards de dollarsd'ici à 2030. Ce chiffre tient compte des économies futures qu'ilest prévu de réaliser dans le coût de prise en charge des cas aufur et à mesure que les interventions de lutte contre la maladieseront élargies et un plus grand nombre de cas évités.
Une communication de ProMED-mail<http://www.promedmail.org>ProMED-mail est un programme de laSociété Internationale pour les Maladies Infectieuses<http://www.isid.org>
Source: UN News (Centre d'actualité de l'ONU) [édité]<http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=36239#.VmtObXuJf5c>