La lutte antipaludique enregistre des avancées rapides
L'accès aux interventions de lutte antipaludique se traduit directement par
un nombre important de vies sauvées.
Communiqué de presse OMS
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2010/malaria_report_20101214/fr/index.html
14 décembre 2010 | Genève - Une extension massive des programmes de lutte
antipaludique entre 2008 et 2010 a permis de fournir assez de moustiquaires
imprégnées d'insecticide pour protéger plus de 578 millions de personnes
exposées au risque de paludisme en Afrique subsaharienne. La pulvérisation à
effet rémanent à l'intérieur des habitations a également protégé 75 millions
de personnes, c'est-à-dire 10% de la population à risque en 2009.
Le Rapport sur le paludisme dans le monde 2010 décrit comment les efforts
réclamés par le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies en
2008, visant à assurer l'accès aux interventions antipaludiques à tous ceux
qui en avaient besoin, sont en train de produire les résultats voulus.
Diminution de 50% des cas dans 11 pays africains
En Afrique, ce ne sont pas moins de 11 pays qui ont enregistré une réduction
de plus de 50% du nombre de cas confirmés de paludisme ou des
hospitalisations et des décès dus à la maladie au cours de la décennie
écoulée. Une diminution de plus de 50% du nombre de cas confirmés de
paludisme a également été constatée dans 32 des 56 pays d'endémie palustre
en dehors de l'Afrique au cours de la même période, alors qu'une diminution
de 25 à 50% a été constatée dans huit autres pays.
Le Maroc et le Turkménistan ont été certifiés comme ayant éliminé le
paludisme par le Directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé
(OMS) en 2009. La même année, pour la première fois, la Région européenne de
l'OMS n'a signalé aucun cas de paludisme à Plasmodium falciparum.
Les meilleurs résultats enregistrés depuis des décennies
Le Directeur général de l'OMS, le Dr Margaret Chan, a souligné la
transformation en cours, déclarant notamment: «Les résultats exposés dans ce
rapport sont les meilleurs depuis des décennies. Après tant d'années de
stagnation et de dégradation de la situation, les pays et leurs partenaires
du développement sont passés à l'offensive et les stratégies actuelles
portent leurs fruits.»
Pour Ray Chambers, l'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Organisation
des Nations Unies chargé du paludisme, «l'extension phénoménale de l'accès
aux interventions de lutte antipaludique se traduit directement par un
nombre important de vies sauvées, comme l'indique clairement le Rapport sur
le paludisme dans le monde 2010 de l'OMS. La montée en puissance stratégique
qui permet de faire reculer le paludisme constitue une étape décisive dans l'effort
pour combattre les menaces pour la santé liées à la pauvreté. En préservant
cet acquis essentiel, nous pourrons mettre fin à la mortalité palustre d'ici
2015.».
Les stratégies de lutte évoluent
Les stratégies de lutte continuent d'évoluer. Cette année, l'OMS a
recommandé que tous les cas suspects soient confirmés par un test
diagnostique avant l'administration d'antipaludéens. Il n'est plus justifié
de supposer que toute personne présentant de la fièvre est atteinte de
paludisme et a besoin d'un traitement en conséquence.
Des tests diagnostiques rapides, peu coûteux et de bonne qualité, sont
désormais disponibles et peuvent être utilisés par tous les agents de santé,
même dans les postes périphériques et au niveau communautaire. Leur
utilisation permet d'améliorer la qualité des soins dispensés, de réduire la
prescription abusive d'associations médicamenteuses comportant de l'artémisinine
et de prévenir la propagation d'une résistance à ces médicaments.
Des fragilités subsistent
Si la réduction de la charge de morbidité palustre a été remarquable, on a
pu observer des résurgences dans certaines parties de trois pays africains
au moins (Rwanda, Sao Tomé-et-Principe et Zambie). Les raisons ne sont pas
connues avec certitude, mais ces résurgences illustrent la fragilité de l'entreprise
et la nécessité de maintenir la couverture des interventions même si le
nombre des cas a sensiblement baissé.
Le rapport souligne que, malgré les progrès considérables qui ont été
accomplis, il reste beaucoup à faire pour atteindre les cibles
internationales en matière de lutte antipaludique:
Les ressources financières ont atteint leur niveau le plus élevé en
2009 -1,5 milliard de dollars, mais les nouvelles annonces de contributions
à la lutte antipaludique semblent avoir plafonné en 2010 à 1,8 milliard de
dollars. Les montants certes considérables engagés contre la maladie restent
bien en deçà des ressources nécessaires, estimées à plus de 6 milliards pour
2010.
En 2010, la proportion de familles africaines possédant au moins une
moustiquaire imprégnée d'insecticide a augmenté par rapport aux années
précédentes, s'établissant à 42, et la proportion des enfants de moins de
cinq ans dormant sous une moustiquaire a atteint 35%. Dans 19 pays
africains, plus de 50% des familles avaient une moustiquaire. Le pourcentage
des enfants dormant sous une moustiquaire imprégnée reste inférieur à la
cible de 80% fixée par l'Assemblée mondiale de la Santé en partie parce que,
jusqu'à fin 2009, peu de familles disposaient encore d'une moustiquaire dans
certains des plus grands pays d'Afrique.
En Afrique, la proportion des cas notifiés chez qui le diagnostic avait été
confirmé a sensiblement augmenté, passant de moins de 5% au début de la
décennie à environ 35% en 2009, mais les taux restent faibles dans la
majorité des pays africains et dans une minorité des pays des autres
Régions.
À fin 2009, 11 pays africains offraient suffisamment de traitements par
associations médicamenteuses comportant de l'artémisinine pour couvrir plus
de 100% des cas pris en charge par le secteur public ; dans cinq autres pays
africains, le nombre de traitements était suffisant pour traiter 50 à 100%
des cas. Ces chiffres représentent une augmentation sensible depuis 2005,
puisqu'alors seuls cinq pays offraient suffisamment de traitements pour
couvrir plus de 50% des malades traités dans le secteur public.
On estime que le nombre de décès par paludisme a été ramené de 985 000 en
2000 à 781 000 en 2009. On a constaté une réduction de ces décès dans toutes
les Régions de l'OMS, les baisses les plus fortes ayant été enregistrées
dans la Région européenne suivie par celle des Amériques. La diminution la
plus forte du nombre de décès a été observée en Afrique.
En résumé, le rapport 2010 souligne combien il est important de maintenir la
dynamique des efforts de prévention, de lutte et d'élimination observée au
cours de la décennie écoulée. Si les récents progrès importants restent
fragiles, ils doivent être maintenus. Il faut absolument que la communauté
internationale assure un financement prévisible et suffisant pour répondre
aux objectifs ambitieux fixés pour la lutte antipaludique dans le cadre de l'effort
visant à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement d'ici
2015.
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