[e-med] La lutte antipaludique progresse, mais il reste encore beaucoup à faire

La lutte antipaludique progresse, mais il reste encore beaucoup à faire
Par vie femme,à 11:32 :: Santé :: #2138 :: rss

Un nouveau rapport publié aujourd'hui par l'Organisation mondiale de
la Santé constate que la charge mondiale du paludisme reste énorme,
mais que l'accès aux interventions de la lutte antipaludique,
notamment les moustiquaires en Afrique, s'est fortement amélioré entre
2004 et 2006.

Dans le contexte de l'augmentation spectaculaire des financements et
de la dynamique intense pour réduire la charge du paludisme ces
dernières années, nous avons encore plus besoin d'informations et
d'analyses fiables, a déclaré le Dr Margaret Chan, Directeur général
de l'OMS. Ce rapport commence à répondre à ce besoin. Les progrès de
la lutte antipaludique se sont vivement accélérés depuis 2006, en
particulier après l'appel du Secrétaire Général des Nations Unies pour
une couverture universelle de cette lutte d'ici la fin de l'année
2010. Nous nous pensons voir les résultats de ce redoublement des
efforts dans les prochains rapports.»

Le Rapport mondial 2008 de l'OMS sur le paludisme qui s'appuie sur les
données recueillies en 2006, dresse un tableau complexe et souligne
notamment que:

    * Selon de nouvelles méthodes de calcul, on estime qu'il y avait
247 millions de cas de paludisme en 2006.
    * Les enfants en bas âge restent de loin les plus exposés au
risque de décès par paludisme.
    * Le nombre des décès par paludisme a baissé dans plusieurs pays
et quelques pays d'Afrique ont réussi à le faire diminuer de moitié en
appliquant les mesures recommandées.
    * En 2006, l'augmentation du financement a permis d'accélérer
l'accès aux mesures de lutte antipaludique, notamment aux
moustiquaires et aux médicaments efficaces.
    * En Afrique, 3% des enfants qui en ont besoin ont accès aux
associations médicamenteuses comportant de l'artémisinine (ACT)
recommandées par l'OMS.

Meilleure couverture par les moustiquaires

Le rapport constate que l'augmentation récente des financements a
commencé à se traduire en 2006 par une extension de la couverture des
interventions essentielles, notamment les moustiquaires. Le
pourcentage d'enfants protégés par des moustiquaires imprégnées
d'insecticide a été multiplié par huit, passant de 3% en 2001 à 23%
dans les 18 pays africains où des enquêtes ont eu lieu en 2006. La
fourniture des médicaments antipaludiques a également augmenté
fortement entre 2001 et 2006. Environ 100 millions de personnes
étaient protégées par des pulvérisations d'insecticide à l'intérieur
des habitations, dont 22 millions en Afrique.

Pourtant, il reste encore beaucoup à faire. Alors que 650 millions
d'Africains sont exposés au risque, seuls 125 millions étaient
protégés par des moustiquaires en 2007.

«Le paludisme est une des grandes causes de mortalité chez l'enfant, a
déclaré Ann Veneman, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies
pour l'enfance (UNICEF). En augmentant la disponibilité des
moustiquaires et d'autres interventions essentielles, on pourra sauver
de nombreuses vies.» Impact positif

Pour la première fois, trois pays africains ont signalé une baisse
spectaculaire, d'au moins 50%, du nombre des décès par paludisme à
l'échelle nationale. L'Érythrée, le Rwanda et Sao Tomé-et-Principe ont
obtenu ce résultat entre 2000 et 2006/2007 en associant la
distribution de moustiquaires, les pulvérisations d'insecticide à
l'intérieur des habitations, l'accès renforcé au traitement et des
progrès dans la surveillance de la maladie. On a aussi observé des
améliorations sensibles dans d'autres pays et territoires africains,
comme Madagascar, la Zambie et la République-Unie de Tanzanie.

Six autres pays ont également constaté une baisse du nombre des décès
par paludisme à l'échelle nationale en 2006: le Cambodge, les
Philippines, la République démocratique populaire lao, le Suriname, la
Thaïlande et le Viet Nam.

«Nous savons que les interventions antipaludiques sont efficaces et
que nous pouvons progresser rapidement pour mettre un terme à la
mortalité par paludisme, a déclaré Ray Chambers, envoyé spécial du
Secrétaire général des Nations Unies pour le paludisme. Il faut
maintenant étendre ces bons résultats à l'ensemble de l'Afrique et au
reste du monde.»

Selon les données des programmes nationaux de lutte contre le
paludisme, c'est en Afrique que les investissements ont le plus
augmenté par rapport aux autres régions entre 2004 et 2006, avec en
tête des financements venant du Fonds mondial de lutte contre le sida,
la tuberculose et le paludisme, ainsi que d'organismes bilatéraux et
multilatéraux et des gouvernements nationaux.

Dans d'autres régions, les sources de financement sont très variables,
mais ce sont les gouvernements nationaux qui ont fourni la majeure
partie des fonds. Si, en 2006, le financement de la lutte
antipaludique a été plus élevé que jamais, il n'est pas encore
possible de déterminer les pays qui disposent de ressources
suffisantes et il y a encore des manques importants.

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Simon KABORE
Coordonnateur du Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)
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