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Des chercheurs suédois développent une nouvelle arme contre le paludisme
[Date: 2006-10-03]
http://cordis.europa.eu/fetch?CALLER=FR_NEWS&ACTION=D&SESSION=&RCN=26440
Des scientifiques de l'institut Karolinska en Suède ont développé un nouveau
traitement antipaludéen qui permettrait de traiter les formes les plus
graves de la maladie.
Le paludisme est causé par un parasite, le Plasmodium falciparum, transmis
par des moustiques du genre Anopheles. Après une courte présence dans le
foie de l'hôte, les parasites infectent les globules rouges du corps.
En temps normal, ces globules rouges seraient emportés par le flux sanguin
jusqu'à la rate, où ils seraient détruits. Les parasites empêchent ce
processus en assemblant les globules rouges les uns aux autres et aux parois
des vaisseaux sanguins. A cet effet, ils produisent des protéines qui
dépassent de la surface des globules et se lient au moyen de récepteurs à
d'autres globules et aux parois des vaisseaux sanguins. Des amas de globules
rouges commencent alors à se former et à bloquer les vaisseaux sanguins,
limitant ainsi le flux sanguin dans le cerveau et d'autres organes.
C'est ce blocage des vaisseaux sanguins qui conduit aux symptômes classiques
de la forme grave du paludisme, à savoir anémie, problèmes respiratoires et
encéphalopathie. Des scientifiques ont passé de nombreuses années à chercher
un moyen de "désassembler" les globules rouges infectés de façon à ce qu'ils
puissent être amenés jusqu'à la rate pour y être détruits.
Par le passé, un anticoagulant, l'héparine, était utilisé pour traiter les
formes graves du paludisme. Toutefois, bien qu'elle était extrêmement
efficace pour libérer les globules rouges, l'héparine entraînait également
plusieurs effets secondaires graves tels qu'une hémorragie interne. Son
utilisation en tant que traitement antipaludéen a dès lors été arrêtée.
Des chercheurs de l'institut Karolinska ont à présent modifié l'héparine
pour créer un nouveau médicament appelé dGAG (glycosaminoglycane
dépolymérisée). Des tests effectués sur des rats et des primates montrent
que la dGAG empêche les globules rouges de se coller les uns aux autres et
rompt les amas de globules existants. Au contraire de l'héparine, ce
traitement n'a aucun effet sur la coagulation normale du sang.
«Nous ne sommes pas toujours en mesure de traiter les sujets atteints de
formes graves du paludisme», a déclaré le professeur Mats Wahlgren, qui
dirige le groupe de recherche. «Nous avons développé une substance qui
pourrait permettre d'aider ces patients.»
L'équipe espère à présent que le nouveau médicament se révèlera aussi
efficace chez l'homme qu'il l'a été chez les animaux.
Selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé, le paludisme tue
chaque année plus d'un million de personnes, dont la plupart sont des
enfants.
Institut Karolinska:
http://ki.se/
PLoS:
http://www.plos.org/
Catégorie: Divers
Source des informations: Karolinska Institutet et PLoS Pathogens
Référence du Document: Vogt AM, Pettersson F, Moll K, Jonsson C, Normark J,
et al. (2006) Release of Sequestered Malaria Parasites upon Injection of a
Glycosaminoglycan. PLoS Pathog 2(9): e100
Acronyme du Programme: MS-SE C
Codes de Classification de l'Index des Sujets: Médecine, santé; Recherche
scientifique
RCN: 26440
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