E-MED: Des traitements antisida pour 2 � 3 dollars par jour
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�Des traitements antisida pour 2 � 3 dollars par jour�
Pour Mich�le Barzach, administrateur de Glaxo, la baisse des prix pour les
pays pauvres est un �tournant majeur�.
Par ERIC FAVEREAU
Le mardi 16 mai 2000
Lib�ration
�Il est ainsi pr�vu une liste de 25 pays africains qui pourront b�n�ficier
de ces nouveaux prix.�
Mich�le Barzach, qui fut ministre de la Sant� de 1986 � 1988, est membre du
conseil d'administration de la firme pharmaceutique Glaxo Wellcome, num�ro
un sur le march� des m�dicaments contre le VIH. Pr�sidente de la Fondation
humanitaire de cette compagnie, elle a �t� associ�e aux diff�rentes
n�gociations entre les cinq firmes productrices de ces mol�cules et
l'Onusida, discussions qui ont abouti, la semaine derni�re, � l'annonce
prochaine d'une baisse spectaculaire du prix des sp�cialit�s antisida, �
destination des pays pauvres. Annonce dont l'association Aides s'est
f�licit�e, hier. �Nous prenons acte de cette premi�re �tape indispensable,
mais nous restons particuli�rement vigilants quant au contenu et aux
modalit�s d'application de cet accord.�
E.F. : Le communiqu� des cinq grandes firmes reste flou. On ne sait pas
quelle baisse de prix elles vont proposer ni � quel pays...
M.B. : Qu'on arr�te un instant de tout critiquer ! On assiste � un tournant
majeur dans la strat�gie de ces industriels de la sant�. Il a �t� d�cid� de
fixer un cadre, de faire des choses ensemble, bref, de cr�er un
environnement favorable � l'acc�s aux traitements pour les pays pauvres. Les
d�tails ? D'abord, il y a une loi qui nous interdit l'entente commerciale,
ce qui nous oblige � des formulations elliptiques. Mais il est clair que
nous voulons aller vers des traitements antisida autour de 2 � 3 dollars par
jour. Cela repr�sente une baisse �norme des prix.
E.F.: Mais ce sont des traitements sans antiprot�ases, ces nouvelles
mol�cules qui ont boulevers� les traitements ?
M.B. : On va voir. C'est � chaque firme, ensuite, de s'engager. Pour notre
part, chez Glaxo Wellcome, nous nous engageons pour nos mol�cules, y compris
celles qui ne s'attaquent pas au virus mais qui soignent les infections
opportunistes. Et ce n'est pas un engagement jet� en l'air. Il est ainsi
pr�vu une liste de 25 pays africains qui pourront b�n�ficier de ces nouveaux
prix. Cela se fera le plus vite possible, dans quelques mois, voire juste
quelques semaines. On a assez perdu de temps. On a compris, - c'est-�-dire
aussi bien les grandes firmes que le Conseil de s�curit� de l'ONU, la Banque
mondiale, l'OMS, etc. - que l'�pid�mie du sida d�passait toutes nos
craintes. Qu'elle allait d�truire des pays entiers.
E.F. : De quand date cette prise de conscience ?
M.B. : Un an et demi � deux ans. Et ce fut, bien s�r, trop lent. Mais le
contexte a profond�ment chang�. Aujourd'hui, on assiste � une conjonction de
nouvelles attitudes. Pour tous ces acteurs internationaux, le sida n'est
plus seulement un probl�me de sant� publique, c'est une menace pour le
d�veloppement �conomique et social de ces pays. Voyez la nouvelle position
prise par la Banque mondiale, qui est � mon sens d�cisive. Elle va se lancer
dans d'importants projets de financement, y compris dans l'acc�s aux
m�dicaments, alors que, il y a encore quelques mois, elle ne voulait
financer que des programmes de pr�vention. Et cela ne s'arr�te pas l�. Lors
de la r�union en juillet � Tokyo des huit pays les plus puissants au monde,
la question de l'acc�s aux m�dicaments des pays pauvres sera explicitement
inscrite dans les discussions. Je crois que, peu � peu, on va se rendre
compte que l'acc�s aux traitements des pays en voie de d�veloppement sera la
grande question politique des vingt prochaines ann�es.
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