[e-med] E-med entre dans sa huitième année et a 1346 inscrits : bonne année 2005 à e-med et aux e-médiens !

Chers e-médiens et e-médiennes

Les modérateurs de e-med présentent leurs meilleurs vœux à tous nos
fidèles e-médiens et e-médiennes (1346 inscrits issus de 45 pays) qui
nous ont accompagné pendant ces sept dernières années. Merci pour vos
questions, remarques pertinentes, contributions diverses et engagés qui
nous permettent d'aller toujours plus loin. Merci aussi à Satellife pour
le soutien logistique de e-med.

En mai 2004, une évaluation a été réalisée par Satellife et vous avez
été 177 à répondre aux diverses questions. Vous trouverez ci-dessous
quelques résultats de cette enquête.

Bonne lecture et à bientôt de vous lire sur e-med

Carinne Bruneton, Jérôme Sclafer, Michel Laloge et Jérôme Dumoulin
Modérateurs de e-med
www.healthnet.org

Merci pour nous avoir communiqué les résultats de cette évaluation. Les
   e-mediens ont donné des informations importantes que l'on peut
   interpréter de la façon suivante :

   - une assez bonne lecture est faite des messages ( lecture de 1/2 à
   3/4 des messages)

   - les informations portant sur des nouveautés, les bonnes pratiques,
   les mouvements dans la profession (postes vacants) sont prisées

   - l'utilisation des informations provenant des groupes de discussions
   permettent des mises à jour de connaisances, mais un bémol à cela : on
   ne nous dit pas encore si ces informations permettent de changer des
   comportements ou des attitudes acquises déjà envers une problématique
   précise

   - les e-mediens ne répondent pas pour une large majorité aux groupes
   ou aux méssages et la lecture leur suffit

   - les informations permettent un partage sans dire quel type de
   partage puisque la majorité ne réagit pas aux messages, mais là où il
   y a probablement la quintessence de la perception du partage (notre
   pédagogie médicale classique considère que la rétention passive d'
   informations dites par un leader (de connaissance ou d'opinion) est un
   partage qui ne nécessite pas de réaction, lire et entendre suffisent,
   jamais contre dire le maitre, comparativement à la pédagogie moderne
   où il faut réagir activement pour approfondir la connaissance que
   l'on expose , il y a là un problème de différences entre pédagogies
   latine "et arabe aussi" d'une part et anglosaxonne d'une autre, dans
   cette dernière le tackle (l'empoignade argumentaire) est le meilleur
   moyen pour évaluer les preuves apportées avant d'accepter
   l'information, lui accorder un degré de pertinence)

   Lorsque l'on additionne toutes ces données on se dit que e-med est un
   excellent outil de transmission des connaissances ; ne peut-on pas y
   voir un moyen qui doit approfondir l'esprit critique des prescripteurs
   et dispensateurs, malades pour contre balancer la pédagogie de
   rétention passive qui sert les interets de ceux qui ne cherchent qu'à
   vendre ?

   Professeur A. Helali

Lutte contre la vente illicite des médicaments : erreurs a éviter

Lors des premières journées pharmaceutiques(du 09 au 11 décembre 2005) de l’ordre national des Pharmaciens du Cameroun auxquelles j’ai participé sur invitation du Président de l’ordre et de quelques confrères pharmaciens, une idée avait été lancée durant le débat selon laquelle un projet serait financé par la banque mondiale dans le but d’encadrer les vendeurs illicites des médicaments (médicaments de gazon). J’ai donné mon point de vue à certains en disant qu’à Kinshasa, Ndelo et collaborateurs (Professeur NDELO est titulaire du cours de toxicologie générale, expérimentale et clinique aux Facultés de Kinshasa, Lubumbashi, Mbuji-Mayi et Kisantu) ont encadré les vendeurs illicites. Ils ont eu comme résultat l’aggravation du phénomène car ces gens se sont appelés carrément des pharmaciens et en conséquence se permettaient tout.

Une deuxième erreur fut ce projet piloté par le Pharmacien MBUYU MUTEBA, directeur du Programme national de lutte contre les Toxicomanies au ministère de la santé de la RDC(des Toxicologues, qui savent mieux le danger des médicaments). Ce projet devrait racheter les médicaments vendus dans la rue et re-orienter les vendeurs à d’autres occupations commerciales, à la vente d’autres articles. Ces vendeurs ont passé la main à d’autres , et ont continué à financer le marché illicite qui, par conséquent, s’est amplifié. Aux confrères camerounais, j’ai posé cette question : avez-vous une étude fouillée et documentée qui montre la nuisibilité des médicaments de la rue et surtout des morts d’homme ? On sait que telle personne est morte à la suite d’une prise d’un de ces médicaments ; n’est-ce pas un accident ? Avez-vous ?, avons-nous, de manière suivie et systématique, par des recherches au laboratoire, constaté le danger et la nuisibilité de ces médicaments ?

Au Mali, à Bamako, lors du Forum pharmaceutique du mois de juin 2005, je vous présenterai nos résultats d’une enquête menée auprès des familles endeuillées d’une part et dans les dossiers médicaux d’autres part où j’ai recherché combien de fois les médicaments sont incriminés. Dans aucun deuil j’ai vu le médicament être incriminé. Quand un médicament ne marche pas, on ne change pas le lieu d’achat, on ne recherche pas le conseil du spécialiste mais on change carrément de molécule, souvent sur le conseil de son médecin personnel.

J’ai aimé la discussion des pharmaciens camerounais qui ont fini par constaté que les bonnes spécialités (les mêmes que nous avons dans les officines) sont souvent détenus par ces vendeurs illicites, et que parfois les pharmaciens eux-mêmes allaient acheter (en urgence bien sûr, et je le souligne comme ils l’ont également souligné) des médicaments de la rue. Kinshasa connaît bien ce phénomène, ZAPAIN, un générique de Nimesulide avait connu une sérieuse rupture de stock chez l’importateur et les grossistes, le marché illicite était le seul à le fournir à tous.

Notre étude révèle qu’il n’y a pas de corrélation entre l’état de pauvreté ou encore le niveau d’instruction et le fait d’acheter des médicaments de la rue. J’explore d’autres facteurs (nous les discuterons à BAMAKO) comme les deux que je viens de citer ci-haut ou encore l’influence du Médecin personnel. Un professeur de la faculté de Pharmacie (je ne doute pas qu’il soit instruit ou capable d’acheter chez un pharmacien) cherchait le Diprosalic chez le pharmacien de la pharmacie basée à l’Université de Kinshasa…et comme il ne l’a pas trouvé, il s’est adressé à ceux qui pouvaient le lui donner : les vendeurs illicites. Je termine en disant que la dernière erreur à éviter est celle de faire cette lutte sans un vrai plan de combat (plan annuel, plan triennal, plan quinquennal) bien élaboré, soutenu et même testé. L’Unesco lutte contre la vente illicite des biens culturels, elle a des plans et des moyens et est soutenue par ceux qui ont le pouvoir, certains gouvernements luttent contre la vente illicite des hydrocarbures(nous connaissons les chiffres des morts d’hommes), ils ont plans et moyens. Dans ces 2 cas, il y a également le soutien d’une partie de la population. Notre lutte contre la vente illicite des médicaments n’a pas de vrai plan (j’ai été à DAKAR, à COTONOU, à YAOUNDE, et je suis maintenant à Kinshasa) ni des moyens conséquents. Et je crains que , sans le soutien du politique et des populations, cela devienne un folklore.

Ermus MUSAMA
Pharmacien
KINSHASA

Remerciements à Monsieur NGNINGAHA Augustin, de nationalité camerounaise, (Etudiant) Pharmacien stagiaire en dernière année, Faculté de Pharmacie à Université de Kinshasa, pour sa participation aux enquêtes.

Précision signalée par JM Milleri et confirmée par Ermus MUSAMA :

Les premières journées pharmaceutiques de l’ordre national des Pharmaciens
du Cameroun ont eu lieu en décembre 2004, et non 2005 comme cela a été noté
par erreur, dans le premier message sur ce thème.

Il fallait donc lire la première phrase du message d'Ermus MUSAMA ainsi :
Lors des premières journées pharmaceutiques(du 09 au 11 décembre 2004) de
l’ordre national des Pharmaciens du Cameroun auxquelles j’ai participé sur
invitation du Président de l’ordre et de quelques confrères pharmaciens,
une idée avait été lancée durant le débat selon laquelle un projet serait
financé par la banque mondiale dans le but d’encadrer les vendeurs
illicites des médicaments (médicaments de gazon) (...)

Jérôme Sclafer
modérateur E-med

nous remercions le confrère auteur de l'article susmentionné,
je suis d'accord que la lutte contre la vente illicite de médicaments ne saurait être mener à bon port sans l'implication conséquente des décideurs politiques;
au congo après la campagne menée contre ce fléau initiée par remed , l'iopa, et l'ispharma et ceci malgré les moyens mis en jeu par l'ordre et le syndicat les résultats restent à mon avis mitigés!
il nous faut donc amener le gouvernement a crée un programme national de lutte contre la vente illicite des médicaments; la mobilisation nationale lorsqu'a apparu le fléau " de la viande folle" est fort tangible!
ce programme piloté par le département de la santé comporterait en son sein les experts des ministères du commerce, de la justice, de l'intèrieur ,des finances etc...
- intégrer dans les programmes d'enseignement le volet parlant des dangers de l'automédication et de la vente illicite des médicaments.
- limiter et contrôler les dons des ong, des partis politiques car le médicament est devenu l'un des éléments clés des campagnes politiques!
- doter en quantité peu suffisante les délégués médicaux des échantillons médicaux!
- former les agents des organes de gros et des officines et leur inculquer les notions de bonne gestion de leur outil de travail!
je crois qu'à bamako, nous y reviendrons sur les ravages causés par les médicaments frelatés et contrefaits qui rentrent hélas pour la majorité dans notre pays par la rdc pays de l'auteur de l'article!

OKOUYA Boniface
pharmacien
Congo Brazzavile
boniok2000@yahoo.fr

Je suis content de tes propos Ermus, la fin rejoint le point de vue de la sante publique.
Je pense que toute activite ne peut bien marcher sans une planification bien elaborée.
Toutes les stratégies doivent etre mises en place pour la réussite de cette opération.
Je soutiens encore comme je le disais avant que toutes les stratégies à mettre en place doivent etre bien pensé.
Ainsi, une telle activité requiert toutes les compétences et toutes les tendances.

Gabriel BUKASA
gabybukasakaleka@yahoo.com