[e-med] Escroqueries sur la production de médicaments à base de plantes , un homme averti en vaut deux.

La médecine traditionnelle, proie facile
Sidwaya (Ouagadougou)
10 Décembre 2005
Publié sur le web le 12 Décembre 2005
Boureina Sanga
http://fr.allafrica.com/stories/200512120070.html

Le directeur de la Promotion de la médecine et de la pharmacopée
traditionnelle attire l'attention du monde des affaires sur cette nouvelle
forme d'escroquerie.
L'avènement d'Internet a offert d'immenses possibilités pour le
développement. Mais également un côté sombre où on peut tout «machiner». Des
escrocs de tout acabit s'en servent pour tromper la vigilance de certains
hommes d'affaires et pharmaciens burkinabè. Le professeur Jean-Baptiste
Nikiéma, directeur de la Promotion de la médecine et de la pharmacopée
traditionnelle tire la sonnette d'alarme.

«Certains hommes d'affaires et pharmaciens ont perdu des millions dans cette
affaire de production de médicaments à base de plantes proposée par des
individus de mauvaise foi grâce à Internet» indique d'entrée de jeu
professeur Nikiéma.

En effet, ces individus, très astucieux, font miroiter à leurs victimes,
grâce à Internet, une affaire très rentable. Se faisant passer pour des
représentants de sociétés fictives américaines, ils appâtent leurs victimes
grâce à des projets mieux ficelés sur Internet. Sachant que les médicaments
à base de plante prennent de plus en plus d'importance dans le système de
santé, ils initient des correspondances (e-mail, fax) à l'intention des
hommes d'affaires et pharmaciens burkinabè pour leur signifier leur
intention d'implanter une unité de production de médicaments au Burkina.
«Souvent ils aiguisent plus l'appétit de leurs victimes en leur proposant
une gamme variée de produits à fabriquer, notamment des antibiotiques en
génériques. Pour un homme d'affaire néophyte en la matière, il faut avouer
que cela paraît alléchant» note M. Nikiéma.

Les escrocs une fois leur subterfuge accepté, développent une stratégie
d'approche pour mieux soutirer le maximum d'argent de leur cible. Ils lui
demandent de réunir les plantes médicinales nécessaires à la production du
médicamant, plantes médicinales qui n'existent d'ailleurs pas au Burkina.
Cette façon de faire pour pouvoir facilement convaincre leur victime de
l'existence de ces plantes dans un pays limitrophe et l'amener à y
transférer l'argent dans un compte sur leurs indications. «Dès que l'argent
est envoyé, la transaction prend ainsi fini. Dépossédés de leur argent, les
victimes nous approchent généralement pour nous exposer leurs mésaventures.
Mais c'est le médecin après la mort, aucune solution n'étant encore
possible» renchérit Jean-Baptiste Nikiéma qui poursuit que la direction
générale de la pharmacie, du médicament et des laboratoires où il travaille
a été interpellée à plusieurs reprises. Il attire l'attention du public afin
qu'il évite ce piège. En tout cas, un homme averti en vaut deux.