E-MED: France: La sant� publique est affaire de pharmacien
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qph Journal N� 2181 du 24-Nov-2003 Page
http://www.sidanet.asso.fr/fr/html/actu/default.htm
LE DIRECTEUR GENERAL DE LA SANTE S'ADRESSE AUX PHARMACIENS
� La sant� publique est affaire de pharmacien �
William Dab, directeur g�n�ral de la Sant� �tait l'invit� des Journ�es
QuotiPharm et des JPIP 2003. A l'occasion d?une conf�rence pl�ni�re, il a
ainsi pu s'adresser directement, et pour la premi�re fois depuis sa
nomination, aux pharmaciens. A la veille du vote de la loi sur la sant�
publique, il a expliqu� aux congressistes comment et pourquoi l'officinal
pouvait devenir un acteur central du syst�me sanitaire fran�ais.
Pour William Dab, directeur g�n�ral de la Sant�, le r�seau des pharmacies
� r�pond tr�s justement � l'augmentation de la demande de sant� et �
l?accroissement du besoin de lien social �
�Lorsque l'on analyse les comp�tences des officinaux en terme de sant�
publique, on observe que le pharmacien est � la fois expert en toxicologie,
sp�cialiste de l'environnement, hygi�niste et chimiste. Il a, par ailleurs,
et depuis peu, de nouveaux r�les tels que celui d'acteur �conomique par le
jeu du droit de substitution �, d�clare en guise d?introduction, William
Dab, directeur g�n�ral de la Sant�. Et d'ajouter : � Avec le prochain vote
(NDLR, en janvier 2004) de la loi de sant� publique, nous sommes � la veille
d'une nouvelle d�finition des r�les du pharmacien dans ce domaine. �
Une loi, cinq principes
Comment les pharmaciens peuvent-ils s'inscrire dans une d�marche de sant�
publique ? Telle est la question que le nouveau directeur g�n�ral de la
Sant� a souhait� aborder.
La prochaine loi de sant� publique repose sur l'application de cinq
principes, rappelle d'abord William Dab : � Un premier principe devrait
permettre de rem�dier � la dispersion actuelle des responsabilit�s.
D�sormais, le seul responsable en mati�re de sant� publique sera l'Etat
(NDLR, d�s que la loi sera vot�e). De m�me, souligne le directeur g�n�ral de
la Sant�, la prochaine loi pr�voit de sortir d'une logique de moyens pour
entrer dans une logique de r�sultats. �
Un rapport devrait ainsi fixer, tous les cinq ans, des objectifs en termes
de morbidit� et de mortalit�. Un troisi�me principe essentiel est inscrit
dans la loi, celui de la r�gionalisation. �C'est l'�chelon de la r�gion qui
a �t� choisi pour mettre en oeuvre la nouvelle politique de sant� publique
et l'�valuer �, souligne William Dab. C'est donc au niveau de la r�gion que
s'appliqueront les programmes de sant� publique, quatri�me principe de la
loi.
� La pharmacie est au coeur des attentes de la population �
� Comme on �tablit aujourd'hui un business plan, on mettra sur pied les
programmes de sant� publique, avec des objectifs, des moyens, des r�sultats
et l'�valuation de ces r�sultats �, d�clare le directeur g�n�ral de la
Sant�.
Enfin, et c'est l� le cinqui�me axe de la loi, un principe de partenariat
est inscrit dans le texte.
� Si l'Etat est garant de la sant� publique, il n'en a pas le monopole �,
insiste l'orateur.
En pratique, des groupements r�gionaux de sant� publique (groupements
d'int�r�t public) mettront en commun les moyens - publics et priv�s - pour
atteindre les objectifs du plan r�gional de sant� publique.
� Au total, r�sume William Dab, c'est une nouvelle conception de la sant�
publique qui est en train de se mettre en place. Celle-ci repose sur deux
notions majeures : celle de service rendu aux individus et les pharmaciens y
contribuent, et sur la notion de programmes de sant�. �
Dans ce nouveau contexte l�gislatif, quel r�le pourront jouer les
pharmaciens ? Un r�le majeur, r�pond le repr�sentant de la DGS qui d�livre,
� la satisfaction g�n�rale de l'auditoire, un message de reconnaissance
professionnelle � l'�gard des pharmaciens : � La DGS estime qu'il n'y a pas
trop de pharmacies en France. Nous avons la chance de disposer d'un maillage
sanitaire unique, un v�ritable r�seau de "boutiques de sant�", il faut le
pr�server car il r�pond tr�s justement � l'augmentation de la demande de
sant� et � l'accroissement du besoin de lien social �, d�clare William Dab
qui rappelle que l'officine est le seul lieu o� l'on peut rencontrer, sans
rendez-vous, un professionnel de sant� qualifi�. � La pharmacie est un lieu
qui est au coeur des attentes de la population. �
Une formation continue � la sant� publique
Clairement, le pharmacien est bien plac� pour contribuer au syst�me de sant�
publique, m�me si cette contribution requiert quelques pr�alables : �
D'abord, estime William Dab, le pharmacien acteur de sant� publique devra
b�n�ficier d'une formation continue d�di�e. � Bien plac� pour faire oeuvre
de sant� publique, le pharmacien sera de plus en plus sollicit� en ce sens,
car les malades demandent davantage � �tre acteurs de leur sant�. � A cet
�gard, d�clare le haut fonctionnaire, nous devrons aussi accompagner le
d�veloppement de l'autom�dication. D�veloppement que je tiens, pour ma part,
comme acquis. �
Selon William Dab, nous assistons aujourd?hui au changement de nos habitudes
de soins en passant d?un mod�le d?action ponctuelle � un mod�le de gestion
continue des pathologies chroniques o� le m�dicament occupera une place de
plus en plus importante. Et c'est dans ce nouveau mod�le que le partage du
dossier m�dical permettra v�ritablement la gestion des soins. � D�s que le
pharmacien aura acc�s � ce dossier, il sera devenu, de fait, gestionnaire
des soins chroniques �, augure le directeur g�n�ral de la Sant�. Autre
condition � laquelle devront se soumettre les officinaux soucieux de
participer � la politique de sant� publique : ils devront s'organiser sur le
plan r�gional conform�ment aux prescriptions de la nouvelle loi de sant�
publique.
Quant � la r�mun�ration des professionnels engag�s dans cette nouvelle
mission, la question en a �t� clairement pos�e par un congressiste. � Bien
que cela ne rel�ve pas de mes attributions, il me semble qu'une r�mun�ration
sp�cifique serait justifi�e dans le cadre de programmes et d'engagements
pr�cis �, estime le directeur g�n�ral de la Sant�.
Enfin, souligne William Dab, les th�mes d'action qui concernent les
pharmaciens ne manquent pas : � R�alisez-vous combien votre r�le a �t�
pr�pond�rant, par la d�livrance du Subutex et des seringues, dans la lutte
contre les toxicomanies ? �, interpelle le haut fonctionnaire. �
Rappelez-vous aussi votre engagement d�j� ancien dans la lutte contre le
tabagisme, le sida, les h�patites et les MST. � Autant de combats qui ont
plac� les pharmaciens � en premi�re ligne de l'action sanitaire �. Mais
l'am�lioration de la prise en charge des pathologies chroniques telles que
l'asthme, le diab�te ou l'hypertension art�rielle sont d?autres chantiers
inscrits dans la loi auxquels les officinaux, en termes de conseil et de
d�pistage, pourront participer.
La sant� publique est l'affaire du pharmacien
Et ce n'est pas tout, dit en substance William Dab, de nouveaux r�les
attendent les pharmaciens confront�s aux situations d'urgence sanitaire. Au
m�me titre qu'ils jouent aujourd'hui un r�le d'alerte lors des �pid�mies
grippales, ils pourront aussi, demain, contribuer � la vigilance sanitaire
en cas de r�surgence du SRAS, de vagues de froid ou de pics de pollution...
� Enfin, n'oublions pas que les pharmaciens ont d�j� d?autres fonctions qui
participent � la sant� publique, telles que la surveillance de l'iatrog�nie
et la pharmacovigilance. �
De vigilance, il est aussi question dans la conclusion du directeur g�n�ral
de la Sant�, qui met en garde l?auditoire sur le risque que repr�sente le
d�veloppement de la vente des m�dicaments sur Internet. � L� encore,
insiste-t-il, il faut r�affirmer que la sant� publique est affaire de
pharmacien ! �
Didier DOUKHAN
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