E-MED: France: situation des g�n�riques en France
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[Mod�rateur: voici une s�rie de 3 articles sur la situation des g�n�riques
en France... et o� on reparle de la prescription sous DCI. Bonne lecture...
CB]
La France accuse un fort retard dans le recours aux m�dicaments g�n�riques
LE MONDE | 07.09.01 | 10h29
MIS A JOUR LE 07.09.01 | 11h05
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226--220799-,00.html
Selon deux �tudes de la CNAMTS, le montant des ventes de ces copies
conformes de m�dicaments de marque n'a repr�sent� en 2000 que 3,1 % du total
des ventes de produits remboursables. Or c'est une �conomie de pr�s de 5
milliards de francs sur deux ans que permettrait de r�aliser le recours �
ces substituts moins chers.
Les m�dicaments g�n�riques ont une belle marge de progression devant eux.
Malgr� une augmentation depuis 1999 de la part de ces copies �quivalentes
en tout point aux produits de marque dans les ventes de m�dicaments, le
montant des ventes de g�n�riques ne repr�sentait en 2000 que 3,1 % du total
des ventes de m�dicaments remboursables et 5,9 % du volume des unit�s
(bo�tes de m�dicaments) vendues. Tous les m�dicaments de marque
remboursables n'ont pas leur g�n�rique, objectera-t-on.
Rapport�es au r�pertoire des groupes des m�dicaments pour lesquels
mol�cules originales et g�n�riques coexistent � ce que l'on appelle un
groupe g�n�rique �, les parts des montants et des volumes de g�n�riques
vendus en 2000 �taient respectivement de 22,3 % et 29,3 %.
Or, il appara�t que ces r�sultats modestes, qui placent la France loin
derri�re les autres pays, se doublent de tr�s fortes disparit�s, comme
l'indique une analyse, encore in�dite, de la Caisse nationale
d'assurance-maladie des travailleurs salari�s (CNAMTS).
Travaillant � partir des fichiers de prestations rembours�es par le r�gime
g�n�ral au cours de l'ann�e 2000 (hors sections locales mutualistes),
Pierre-Jean Lancry, directeur d�l�gu� aux risques, et B�n�dicte Criquillon
(direction des statistiques et des �tudes) ont regroup� par d�partements les
chiffres de plus de 22 000 officines de pharmacie. Il appara�t ainsi une
France des disparit�s. Disparit�s entre les officines d'abord, puisque le
taux de bo�tes de g�n�riques vendues rapport� au total des produits du
r�pertoire des groupes g�n�riques varie de 4 % � 87 % selon les officines.
Il n'existe cependant pas de lien entre la taille de l'officine et le taux
de g�n�riques vendus, pr�cisent les auteurs de l'�tude. Diff�rences
majeures �galement selon les d�partements, puisque les �carts peuvent aller
de un � trois. La Corse et Paris sont les endroits o� la part des g�n�riques
est la plus faible : respectivement 14,6 % et 17,8 % en unit�s vendues. A
l'autre bout du spectre, la Marne et la Meuse se distinguent avec
respectivement 40,6 % et 41,1 % des unit�s vendues sous forme de g�n�riques.
DROIT DE SUBSTITUTION
Comment expliquer ces diff�rences ? Les donn�es sur lesquelles ont travaill�
les experts de la CNAMTS ne permettent pas de distinguer si le g�n�rique
figurait sur la prescription du m�decin ou si le pharmacien a us� de son
droit de substitution, en rempla�ant le m�dicament de marque par sa copie
moins ch�re. Pour Claude Japhet, pr�sident de l'Union nationale des
pharmacies de France (UNPF), le d�veloppement du g�n�rique a eu du mal � se
mettre en place "pour deux raisons : les mots d'ordre lanc�s par certains
syndicats de m�decins et les incompr�hensions des patients". Selon lui, les
mauvais r�sultats enregistr�s � Paris sont dus au paysage syndical, plus
hostile � la substitution, et � la forte concurrence entre les officines (1
100 pharmacies � Paris, "300 de trop", dit-il). Elles n'oseraient pas
substituer de peur de perdre leurs clients. "Les m�decins qui �taient contre
le droit de substitution des pharmaciens ont men� une action directe � en
inscrivant sur les ordonnances 'non substituable' � et une action indirecte
en disant � leur patient : 'Attention qu'on ne vous change pas vos
m�dicaments'."
M. Japhet regrette "le manque de campagne incitative d'information" sur les
g�n�riques de la part de l'Etat et des mutuelles. Ce travail semble jouer un
r�le majeur.
NOM DE LA MOL�CULE !
Sans surprise, les deux d�partements en t�te sont en effet ceux qui ont
entrepris d'importantes actions de sensibilisation. La Marne a m�me
exp�riment� la possibilit� pour les m�decins de prescrire les m�dicaments
en utilisant leur d�nomination commune internationale (DCI), le nom chimique
de la mol�cule et non la marque donn�e par le fabricant.
Cette modalit� de prescription n'est pas autoris�e actuellement, mais
figurera dans le projet de loi de financement de la S�curit� sociale qui
sera pr�sent� en conseil des ministres au d�but du mois d'octobre, ainsi que
l'ont annonc� le 7 juin Elisabeth Guigou et Bernard Kouchner dans leur "Plan
m�dicament".
Le r��quilibrage des ventes de m�dicaments au b�n�fice des g�n�riques est
souhait� par le gouvernement qui doit faire face au d�ficit de la branche
assurance-maladie de la S�curit� sociale. En 2000, ce d�ficit a �t� de 6,1
milliards de francs, les bonnes rentr�es de cotisations ne parvenant pas �
compenser les 17 milliards de d�passement des d�penses de sant� par rapport
aux objectifs vot�s par le Parlement.
Pour 2001, le d�passement est d�j� �valu� � 9 milliards et le d�ficit � 3,6
milliards. La ministre de l'emploi et de la solidarit� et le ministre
d�l�gu� � la sant� ont indiqu� en juin que les mesures qu'ils pr�sentaient
dans leur "Plan m�dicament" devraient permettre d'obtenir, d'embl�e, des
�conomies annuelles comprises entre 2,2 et 2,5 milliards de francs pour un
secteur correspondant � des remboursements de 90 milliards par les r�gimes
d'assurance-maladie.
5 MILLIARDS SUR DEUX ANS
Or c'est pr�cis�ment une �conomie de cet ordre � 2,2 milliards de francs ou
pr�s de 5 milliards sur deux ans � que permettrait de r�aliser le recours
aux m�dicaments g�n�riques selon une �valuation, elle aussi in�dite, de la
CNAMTS, l'�tude "G�n�ricam" portant sur les ann�es 1999 et 2000.
La Caisse aboutit � ce chiffre en se pla�ant dans l'hypoth�se o� les
m�dicaments de r�f�rence seraient vendus au prix moyen des g�n�riques du
m�me groupe. Selon l'�tude, l'action sur 22 groupes g�n�riques (sur les 219
analys�s) ayant le plus fort potentiel d'�conomie permettrait de r�cup�rer
2,5 milliards sur deux ans. Les cibles sont donc identifi�es.
Reste aux pouvoirs publics � engager les actions n�cessaires.
Paul Benkimoun et Sandrine Blanchard
Des copies conformes � moindre prix
D�finition. L'article L. 601-6 du code de la sant� publique d�finit le
m�dicament g�n�rique d'un m�dicament de marque comme celui "qui a la m�me
composition qualitative et quantitative en principe actif, la m�me forme
pharmaceutique et dont la bio�quivalence (effets th�rapeutiques) avec la
sp�cialit� de r�f�rence est d�montr�e par des �tudes". Un g�n�rique est donc
une copie conforme d'un m�dicament de marque.
Chiffres. Le r�pertoire publi� en juin 2001par l'Agence fran�aise de
s�curit� sanitaire des produits de sant� (Afssaps) comporte un total de 105
principes actifs et associations, soit 245 produits de r�f�rence, auxquels
correspondent 1 047 g�n�riques. En montants pr�sent�s au remboursement, les
g�n�riques ont compt� pour pr�s de 2,8 milliards de francs, alors que le
m�dicament remboursable dans son ensemble se chiffre � plus de 89,2
milliards. L'�cart de prix entre un m�dicament de marque et le g�n�rique le
moins cher est souvent de l'ordre de 20 ou 30 %. En cardiologie, un
b�ta-bloquant comme le Sectral est vendu 52,70 F la bo�te ; son g�n�rique,
l'ac�butolol EG, est vendu 41 F. Parmi les antibiotiques, l'Orac�fal 250 est
vendu 37 F, contre 28,50 F pour le c�fadroxil 250 EG.
Droit de substitution. Un d�cret, publi� au Journal officiel du 12 juin
1999, a autoris� les pharmaciens � remplacer les m�dicaments prescrits par
des g�n�riques, sauf si le m�decin a sp�cifi� que le produit indiqu� n'�tait
pas "substituable".
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