(A vérifier si ces changements seront effectifs dans les PED...CB)
GlaxoSmithKline: le pharmacien qui lave plus blanc
17 décembre 2013
<http://ecobusiness.blog.lemonde.fr/2013/12/17/glaxosmithkline-le-pharmacie
n-qui-lave-plus-blanc/>, par Jean-Baptiste Jacquin
<http://ecobusiness.blog.lemonde.fr/author/ecobusiness/>
Je n¹ai rien fait mal, mais, je vous le promets, l¹année prochaine
j¹arrête. » On pourrait résumer ainsi les bonnes résolutions annoncées à
l¹approche du Nouvel An par le groupe pharmaceutique britannique
GlaxoSmithKline (GSK).
Il a toujours rejeté avec la plus grande énergie toutes les accusations de
corruption des Etats-Unis jusqu¹en Chine. Il annonce néanmoins une
profonde refonte de ses méthodes commerciales. Il était innocent, il le
sera encore plus !
Le laboratoire pharmaceutique a décidé d¹arrêter de payer les médecins
pour qu¹ils prescrivent ses médicaments. Présenté lundi 16 décembre à ses
cadres, ce plan de bonnes pratiques a été élaboré « pour [qu¹ils restent]
en phase avec la façon dont le monde est en train de changer», justifie
Andrew Witty, le patron de GSK, dans une interview au New York Times.
Le britannique, dont les ventes se sont effondrées de 61 % au troisième
trimestre en Chine, où une enquête pour corruption a été ouverte en
juillet, propose rien de moins qu¹une révolution.
GSK prévient qu¹il va cesser de rémunérer les médecins et de leur offrir
de luxueux voyages pour leurs interventions sur ses produits dans des
conférences ou séminaires de formation. Il se trouve que dans le cadre de
la réforme Obama sur la santé, toutes ces dépenses devront être publiées
par les laboratoires en 2014. Le législateur américain a probablement joué
ici le rôle d¹aiguillon.
Rémunération variable
Dans cette quête de vertu, le laboratoire, connu en France pour le
Clamoxyl, la Ventoline ou le Zantac, va plus loin. A partir de 2015, la
rémunération variable de ses commerciaux ne sera plus indexée sur le
nombre de prescriptions que font les médecins. Leur intéressement sera
désormais fondé, explique GSK, sur leur compétence technique, la qualité
du service qu¹ils apportent aux clients afin d¹améliorer les soins des
patients, et la performance commerciale du groupe.
Alors que tous les géants de la pharmacie réfléchissent à faire évoluer
leurs pratiques commerciales, aucun ne s¹était engagé de façon aussi
radicale. Il faut applaudir fortement cette initiative.
Sans faire de procès d¹intention, il ne faudra pas cesser pour autant de
surveiller les pratiques commerciales de GSK et de ses concurrents. Et ne
pas renoncer à user de la loi ou de la justice pour aider...
Au-delà des problèmes de corruption qui relèvent du droit de la
concurrence et du droit pénal, le sujet est crucial alors que tous les
pays s¹inquiètent des dérives de leurs dépenses de santé. En anticipant de
manière aussi volontariste, GSK n¹est pas seulement dans une bataille
d¹image. Il compte imaginer avant ses concurrents les stratégies
commerciales de demain.
Restera la question de la formation des professionnels de santé. Mais la
confier à des médecins payés par les laboratoires pour vanter les mérites
de leurs produits n¹était pas un gage de qualité optimum.