[e-med] L�gislation sur la pratique de la pharmacie au Canada

E-MED: L�gislation sur la pratique de la pharmacie au Canada
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Bonjour,

Il ne s'agit pas d'un communiqu� de PSF mais comme le sujet est important
pour la profession pharmaceutique dans le monde j'ai pens� qu'il pourrait
vous int�resser.
C'est PSF Canada qui nous l'a transmis - Monsieur Hubert Brault
psfcanada@videotron.ca

Ghislaine SOULIER
Pharmaciens Sans Fronti�res Comit� International
4 voie Militaire des Gravanches
63100 Clermont-Ferrand
T�l. 04 73 98 24 98 - Fax 04 73 98 24 90
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Web : www.psfci.org

Loi 90 Qu�bec
Du r�ve � la r�alit�
Article paru dans l'actualit� pharmaceutique Qu�bec Volume 11 n�4 avril 2003

Nulle part en Am�rique et ailleurs dans le monde la pratique de la pharmacie
ne sera aussi � l'avant-garde qu'au Qu�bec.
La loi 90 est entr�e en vigueur le 30 janvier dernier. Cette loi modifie
plusieurs articles de la Loi sur la pharmacie, mais la modification la plus
significative touche sans contredit l'article 17. En effet, la pratique
quotidienne de la pharmacie s'en trouvera sensiblement diff�rente. De fait,
il s'agit d'une quasi-r�volution. Nulle part en Am�rique et ailleurs dans le
monde la pratique de la pharmacie ne sera aussi � l'avant-garde qu'au
Qu�bec.
Il vaut la peine de rappeler encore une fois le contenu de l'alin�a 5 de
l'article 17, qui concerne les activit�s r�serv�es aux pharmaciens :
"initier ou ajuster, selon une ordonnance, la th�rapie m�dicamenteuse en
recourant, le cas �ch�ant, aux analyses de laboratoire appropri�es.'
L'ordonnance dont il s'agit ici est une ordonnance m�dicale individuelle,
c'est-�-dire r�dig�e au nom du patient et qui inclurait les informations
n�cessaires pour que le pharmacien puisse effectuer l'�valuation (diagnostic
pr�sum�, objectif th�rapeutique, etc.), ou encore collective, c'est-�-dire
que le m�decin autorise le pharmacien � d�buter un protocole de traitement �
partir d'une situation clinique pos�e, et cela pour un groupe de patients.
Toutes les informations reli�es au monitorage devront �tre inscrites au
dossier du patient.
Toutefois, conform�ment � son code de d�ontologie, le pharmacien devra,
avant d'accepter une ordonnance pour d�buter ou modifier un traitement,
tenir compte de ses aptitudes, de ses connaissances et des moyens dont il
dispose. Si, pour diverses raisons, il ne pouvait accepter l'ordonnance, le
pharmacien devra diriger son patient vers un autre pharmacien.
En revanche, � partir du moment o� le pharmacien accepte l'ordonnance
s'ajoute un �l�ment important, c'est-�-dire la responsabilit� du suivi de la
th�rapie. En tout temps, cependant, le patient reste libre de consulter le
pharmacien de son choix.

La loi 90 est plus particuli�rement l'application de l'article 17 de la Loi
sur la pharmacie impliquera plus que jamais le travail d'�quipe et le
partage d'information entre le m�decin et le pharmacien, mais aussi entre
les pharmaciens de diff�rents lieux de pratique.

Dans les milieux hospitaliers, la loi 90 vient donner un cadre l�gal � une
pratique courante depuis quelques ann�es. En effet, les pharmaciens en
�tablissement ex�cutent r�guli�rement des ordonnances telles que "Ajuster la
th�rapie anti-naus�euse en fonction de la r�ponse clinique du patient en
chimioth�rapie" en fonction des param�tres �tablis par les CMDP sur la base
notamment des consensus scientifiques. Petit changement ici : on ne parle
plus d'ordonnance permanente mais plut�t d'ordonnance collective.

On peut penser que les pharmaciens des �tablissements de sant�, toujours �
l'avant-garde, ne se satisferont pas d'avoir obtenu un encadrement l�gal
pour leur pratique avanc�e. Ils souhaiteront sans aucun doute repousser
davantage les fronti�res de l'exercice de la pharmacie hospitali�re, comme
ils l'ont fait par le pass�, � la recherche de nouveaux actes � poser.

En pharmacie communautaire (d'officine), l'application de la loi 90
repr�sente un d�fi, d'une part � cause de l'organisation du travail, d'autre
part parce que les questions de r�mun�ration sont en suspens et, enfin parce
qu'il n'existe pas encore de r�gles d'application (sur le type d'ententes
qui pourrait �tre pris avec un prescripteur, par exemple).

Ces obstacles seront lev�s �ventuellement et le pharmacien prendra une place
de plus en plus grande dans le r�seau de la sant�. Le pharmacien clinicien
devient un v�ritable "interventionniste" avec toute la charge positive de
cette �pith�te. Comme l'�crit le journaliste Guy Sabourin, "cette loi invite
tous les professionnels de la sant� � promouvoir la sant�, c'est-�-dire,
concr�tement, � pr�venir la maladie, les accidents et les probl�mes sociaux
des personnes, des familles et des collectivit�s. Il peut et doit donc poser
des actes concrets en ce sens."

Le pharmacien Jacques Gagn�, Ph.D, qui a �t� doyen de la Facult� de
pharmacie de l'Universit� de Montr�al, signale qu'apr�s 30 ans d'efforts,
tant individuels que collectifs, on reconna�t enfin le r�le essentiel du
pharmacien dans la dispensation des soins de sant�, comme membre � part
enti�re de l'�quipe de sant�. "Les pharmaciens et pharmaciennes du Qu�bec
ont encore une fois l'exceptionnelle possibilit� de montrer leur leadership
et leur cr�ativit� au monde entier." Tr�s juste, Dr. Gagn� !