[e-med] La santé publique, grande oubliée des pays en développement

La santé publique, grande oubliée des pays en développement
http://canadianpress.google.com/article/ALeqM5j_8pLJGjVfC2ojWkcuiBkHb-opiQ

Il y a 2 jours

LONDRES - Des experts ouvrent un débat sur les fonds alloués à la lutte
contre le sida dans les pays en développement. Certains estiment aujourd'hui
qu'il vaudrait mieux en réorienter une partie vers d'autres problèmes de
santé publique majeurs, notamment l'accès à l'eau potable, le contrôle des
naissances et le traitement des diarrhées.

"Si vous regardez objectivement les données, nous dépensons trop d'argent
pour le sida", a affirmé le Dr Malcolm Potts, expert du Sida de l'Université
Berkeley de Californie. Malcolm Potts a travaillé au Ghana avec les
prostituées en première ligne de l'épidémie.

Dans les faits, la malnutrition, la pneumonie ou encore le paludisme tuent
plus d'enfants en Afrique que le sida. "Nous sommes programmés pour réagir
rapidement face à la détresse d'enfants en bas âge atteints de sida", a
déclaré Malcolm Potts. "Malheureusement, nous n'avons pas la même réaction
quand nous regardons de statistiques qui nous disent à quoi nous devrions
consacrer cet argent".

Le monde investit environ huit à dix milliards de dollars (environ 5,5 à 6,8
milliards d'euros) chaque année pour le sida, plus de cent fois plus que ce
qu'il dépense pour les projets d'accès à l'eau potable dans les pays en
développement. Pourtant plus de deux milliards de personnes n'ont pas accès
à un système sanitaire adéquat, et environ un milliard d'individus environ
manquent d'eau potable.

Dans un dossier récent de la revue britannique "The Lancet", les experts
soulignent que plus du tiers des décès chez les enfants et 11% de la
totalité du fardeau que représente la mortalité périnatale dans le monde
sont le fait de malnutrition ou de sous-alimentation, tant pour les mères
que pour les enfants.

"Notre système de santé publique est ainsi fait que plus on se fait
entendre, plus on récolte d'argent", juge le Dr Richard Horton, rédacteur en
chef du Lancet. "Le sida a considérablement déformé notre budget qui est
limité".

Pourtant certains spécialistes du sida estiment que faire des coupes
budgétaires pourrait être dangereux. "Nous ne pouvons pas laisser le pendule
retourner à l'époque où on ne dépensait pas beaucoup pour le sida", explique
le Dr Kevin De Cock, directeur du département sida au sein de l'Organisation
mondiale de la Santé (OMS). "Nous avons des millions de personnes sous
traitement et nous ne pouvons pas l'arrêter".

Et pourtant, au Kenya, le bureau du Dr De Cock qui travaillait à l'époque
sur le sida se trouvait au-dessus d'un taudis. "Je trouvais un peu étrange
d'avoir autant d'argent pour des traitements anti-rétroviraux alors que des
gens, ici, devaient affronter des problèmes comme l'eau et les sanitaires",
a déclaré De Cock.

A part l'Afrique du Sud, la plupart des pays ont des taux relativement bas
de sida, et beaucoup plus de cas de maladies facilement curables, notamment
de diarrhées et de problèmes respiratoires. Pourtant, la plus grande partie
de l'argent provenant des pays occidentaux, notamment des Etats-Unis, va au
sida.

Le président américain George W. Bush a demandé 30 milliards de dollars
supplémentaires (20,5 milliards d'euros) pour les cinq prochaines années, la
plus grande partie devant être envoyée en Afrique et les candidats
démocrates sont même allés jusqu'à 50 milliards (34,1 milliards d'euros). En
comparaison, l'initiative contre le paludisme lancée par le président
américain en 2005 dispose d'un budget évalué à 1,2 milliard de dollars
(820.615 euros) pour cinq ans.

Pour beaucoup de responsables du sida, la solution est d'augmenter le budget
de santé publique. "Ne laissons pas le budget alloué au traitement et à la
prévention du sida descendre au rang de celui alloué à n'importe quelle
autre maladie, mais faisons en sorte de tout porter à la hauteur du budget
consacré au sida", résume Tom Coates, professeur de recherche sur le Sida,
Université californienne de Los Angeles.

De leur côté, les médecins africains estiment que l'argent du sida a créé un
système sanitaire parallèle dans lequel les malades du sida peuvent disposer
de traitements gratuitement, mais les gens qui souffrent d'autre chose
doivent souvent payer de leur poche.

La découverte des anti-rétroviraux à la fin des années 90 a constitué une
grande avancée pour les malades du sida en Occident. Mais en Afrique, la
plupart des malades ne peuvent avoir accès aux médicaments, non seulement
parce qu'ils sont trop chers, mais aussi à cause des problèmes du système de
soins. Des traitements fournis par les pays riches restent ainsi parfois
dans des entrepôts faute de structure adaptée pour les distribuer.

Cela me rappelle une de mes interventions à PSF pour promouvoir le rôle du
Pharmacien en santé publique que ce soit au Nord comme au Sud
Les programmes, de santé assurant le développement socio-sanitaire des
populations et particulièrement les formations sur les problèmes du
quotidien au niveau de la vie des villageois et de la promotion de la santé par des objectifs simples et précis sont souvent minimisés.

Odette PION
Pharmaciens sans Frontières.

Vous avez parfaitement raison ; la santé publique devrait impliquer la
communauté. Rappelons-nous la Conférence d'Alma Ata sur les soins de santé
primaires. Elle a été fortement inspirée de l'expérience chinoise en
matière de prévention. Si l'approche technocratique est toujours de rigueur
il y aura certes une dimension de santé publique mais surement incomplète si
elle exclut la collaboration des concernés eux-mêmes.

Brahim BRAHAMIA
brahamia@gmail.com

je pense qu'il faut que les pharmaciens montrent qu'ils sont capables de
faire de la santé publique sans attendre les pouvoirs publics
il faut rassembler tous les pharmaciens volontaires

je propose que ces volontaires commencent par faire une étude descriptive
des effets indésirables des médicaments observés dans leur officine
si vous en êtes d'accord je peux vous proposer un protocole que l'on discute
et que l'on applique le plus vite possible

très cordialement

Jean loup REY
médecin de santé publique
Le Barry
04180 Villeneuve
06 16 53 83 30

ce n'est pas ce que disent les cliniciens qui se plaignent que depuis
l'arrivée du VIH/SIDA on ne parle que de Santé publique

Jean loup REY
médecin de santé publique
Le Barry
04180 Villeneuve
06 16 53 83 30

Merci d'y avoir pensé, c'est une proposition efficace qui entre dans le cadre de la complémentarité des deux professions. Les médecins de santé publique doivent signaler tous les effets secondaires indésirables qui leurs sont rapportés par les patients aux pharmaciens mais surtout aux laboratoires pharmaceutiques. Les pharmaciens, à leur tour, doivent signaler à chaque malade les effets secondaires indésirables des médicaments qui leur sont prescrits.
  DR TABET , responsable de la vaccination , ALGERIE
nsbtz@yahoo.fr

-----Message d'origine-----

Le problème c'est qu'on est dans une période où tout le monde parle beaucoup
mais il y en a peu qui font !!
Jean-Yves Videau