E-MED: Prise en charge du Sida
TROUVER DE L'ARGENT, LES INVESTISSEMENTS DANS LES HOPITAUX, LE VIH/SIDA ET
LA FIXATION DES PRIORITES, AUTANT DE SUJETS BRULANTS POUR LES TABLES RONDES
MINISTERIELLES
Gen�ve, 20 mai 1999. Plus de 110 ministres de la sant� venus du monde
entier ont particip� durant l'Assembl�e mondiale de la Sant� � des tables
rondes sur une s�rie de questions essentielles. Ces tables rondes, qui
�taient anim�es par des journalistes connus, ont donn� lieu � des d�bats
vivants et tr�s ouverts sur le th�me : "Enseignements tir�s en mati�re de
sant� mondiale".
Chaque d�bat a �t� pr�sent� par un expert qui posait les bases des
probl�mes en jeu et exposait les questions, puis anim� par des
personnalit�s bien connues des m�dias du monde entier, dont le Dr Jean
Daniel Flaysakier, chef du service sant� de la deuxi�me cha�ne de la
t�l�vision fran�aise, Jeremy Laurance, responsable de la rubrique sant� de
l'Independent � Londres, Lynette Lithgow, pr�sentatrice vedette � CNBC et
Jean-Paul Hoareau de Montrose � la Deutsche Welle Radio.
L'une de ces tables rondes, sur les dilemmes face auxquels se trouvent les
ministres de la sant� quand il s'agit de trouver de l'argent pour des
activit�s de sant�, a port� essentiellement sur les relations entre
l'�conomie d'une part, la sant� et le d�veloppement de l'autre. Comme l'a
not� le Ministre de la Sant� des Maldives, A Abdullah, "Oui, trouver de
l'argent est un probl�me, mais il est encore plus important d'en faire bon
usage." Le Ministre du Ghana, S. Nuamah Donkor, a mis l'accent sur la
distribution �quitable des ressources et sugg�r� que l'ensemble des cr�dits
provenant de diff�rentes sources, par exemple des pouvoirs publics, de
donateurs et du secteur priv�, soit vers� � un fonds commun sans
affectations d�termin�es.
Le Ministre de la Sant� de l'Equateur, E. Rodas, a �voqu� la n�cessit� de
"convaincre les premiers ministres et les ministres des finances de se
mettre � la place des ministres de la sant�" et ajout� que "les pouvoirs
publics ne devraient pas payer pour ceux qui ont les moyens de payer la
sant� ne devrait pas �tre gratuite pour tout le monde." F. A. Moeloek,
repr�sentant l'Indon�sie, a not� que le budget de la sant� avait
sensiblement augment� pour l'an 2000, passant de moins de 3% � 5% du total
des d�penses publiques. Et M. McCoy Sanchez, Ministre du Nicaragua, o� 20%
du budget de l'Etat est consacr� � la sant�, a d�clar� : "Renforcez les
soins de sant� primaires. Il est sept fois moins co�teux d'assurer des
soins au niveau primaire que dans les h�pitaux." Elle a �galement demand�
que l'on mette l'accent sur la pr�vention et la limitation des orientations
vers des services sp�cialis�s. Quand on lui a demand� comment son pays
pouvait d�penser de l'argent pour la fabrication de bombes atomiques alors
que les besoins sanitaires sont si grands, D. Ezhilmalai, Ministre indien
de la Sant�, a r�pondu qu'il �tait �galement important de prot�ger la
population contre des menaces ext�rieures. Il a fait remarquer que
l'esp�rance de vie avait fortement augment� au cours des cinq derni�res
d�cennies, ce qui montre que le budget allou� � la sant� est ad�quat.
La discussion sur la fixation des priorit�s dans le secteur de la sant� a
essentiellement port� sur les choix difficiles que doivent faire les
ministres au sujet de questions telles que la proportion des recettes
fiscales allou�es aux diff�rents �chelons des services de sant� et aux
programmes de lutte contre des maladies d�termin�es, la distribution du
budget de la sant� entre les zones g�ographiques, l'utilisation des fonds
publics et la d�finition des sujets pouvant b�n�ficier de tel ou tel type
de traitement, etc. Le Dr E. Borst-Eilers, Ministre de la Sant� des
Pays-Bas, a d�clar� : "Nous avons tous ici la m�me priorit� absolue ... un
bon syst�me de sant� publique pour tous." Quant au Dr S. Sarita, de la
R�publique dominicaine, il a dit tr�s simplement : "Qui fixe les priorit�s
? La banque."
Au cours du d�bat sur les investissements dans les h�pitaux, le Professeur
N. Luo, Ministre de la Zambie, a d�clar� : "Nous vivons dans une soci�t�
mondiale dans laquelle les pays moins d�velopp�s veulent �tre comme les
pays d�velopp�s. Il faudrait que nous sachions nous situer et nous fixer
des objectifs r�alistes. Si un pays comme la Zambie voulait un syst�me de
sant� comme celui de la Suisse, elle ne r�colterait que des frustrations et
n'atteindrait de toute fa�on jamais cet objectif." Le Ministre des Iles
Cook, T. Farcika, a dit : "Si l'on demande aux gens de payer pour leur
sant�, ils s'occuperont de leur sant�. Si on leur demandait de payer quand
ils mangent trop, ils ne mangeraient pas trop."
La table ronde sur le VIH/SIDA a attir� de tr�s nombreux participants et
suscit� un d�bat anim�. Le Dr D. Sukaromana, de Tha�lande, a d�clar� :
"Nous avons mis au point trois nouveaux vaccins contre le SIDA, gratuits et
� la disposition de tous : ce sont des vaccins sociaux : �ducation,
utilisation du pr�servatif � 100% et pr�paration des enfants � la vie." Il
a ajout� : "Il ne faut pas m�dicaliser le SIDA. C'est un probl�me social."
Le Dr C. Kiyonga, de l'Ouganda, a annonc� que son pays qui compte deux
millions de s�ropositifs, avait d�cid� d'�tre ouvert et d'�duquer la
population. "Nous avons fait fi des coutumes, notamment pour parler du
pr�servatif. C'est embarrassant au d�part, mais il y a eu une augmentation
exponentielle. Maintenant, il se vend davantage de pr�servatifs qu'il ne
s'en distribue gratuitement", a-t-il indiqu�.
N. Luo, de Zambie, a d�clar� : "Nous avons toutes les raisons d'�tre tr�s
inquiets en Afrique face � l'ampleur de l'�pid�mie. Elle �chappe � notre
contr�le. Pourquoi en est-il ainsi malgr� des interventions tr�s efficaces
? Une raison tient � la sectorisation des activit�s alors qu'il faudrait
une approche globale. Certains pays nient avoir un probl�me, alors que m�me
un cas dans un pays est un probl�me". Les ministres ont �galement �voqu� la
question d�licate du prix exorbitant des associations m�dicamenteuses dont
ne peuvent b�n�ficier les malades des pays pauvres. Comme l'a dit J.
Kalweo, du Kenya, "L'OMS devrait faire pression pour la mise � disposition
de ces m�dicaments. Quand une technique est disponible, elle ne devrait
�tre refus�e � personne."
Kakou Guikahue, Ministre de la Sant� de la C�te d'Ivoire, a dit : "Pourquoi
avons-nous l'ONUSIDA ? Nous n'avons pas d'ONU-DIABETE ou d'ONU-INFARCTUS.
C'est parce que le SIDA est un fl�au qui d�cimera l'humanit� si rien n'est
fait pour l'arr�ter."
Peter Piot, de l'ONUSIDA, a d�fini cinq objectifs fondamentaux :
mobilisation politique, coordination efficace des programmes, mobilisation
des ressources, participation de nouveaux partenaires dont l'industrie, les
ONG et les associations religieuses et accroissement des ressources
techniques. Il a ajout� que deux aspects importants touchant aux droits de
l'homme ne devaient pas �tre oubli�s : les conseils aux personnes vivant
avec le VIH/SIDA et l'importance de l'�ducation pour combattre la
stigmatisation des malades.
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