E-MED: session extraordinaire consacr�e au VIH/SIDA -- France
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SESSION EXTRAORDINAIRE DE L'ASSEMBLEE GENERALE DES NATIONS UNIES CONSACREE
AU VIH/SIDA
Discours prononce par Son Excellence Monsieur Charles JOSSELIN Ministre
d�l�gue � la Cooperation et la Francophonie
New York, lundi 25 juin 2001
V�rifier au prononc�
http://www.un.org/ga/aids/statements/docs/franceF.html
Monsieur le Pr�sident, Monsieur le Secr�taire g�n�ral, Madame et Monsieur
les facilitateurs,
Permettez-moi tout d'abord de saluer l'�v�nement que repr�sente cette
session extraordinaire longtemps consid�r� comme un probl�me de sant�
relevant des enceintes sp�cialis�es, le SIDA est enfin pris pour ce qu'il
est : un terrible fl�au, un obstacle majeur au d�veloppement d�mographique,
social, �conomique et, dans les r�gions les plus touch�es, une menace pour
la stabilit� politique. Bref un probl�me politique majeur n�cessitant des
r�ponses adapt�es, globales et une mobilisation de tous. Cette prise de
conscience est une premi�re victoire.
Une seconde victoire nous attend � la fin de cette session : nous allons
reconna�tre que l'articulation entre pr�vention et acc�s aux soins est
indispensable, qu'il ne peut y avoir de pr�vention efficace sans acc�s aux
soins, � tous les soins, y compris aux anti-r�troviraux. La France est,
depuis 1997, � la pointe de ce combat, notamment par la cr�ation du Fonds
de Solidarit� th�rapeutique internationale, et je suis tr�s heureux qu'un
consensus se d�gage aujourd'hui sur ce point.
Il nous reste beaucoup � faire.
1 - Soutenir les syst�mes de soins d'abord, durement frapp�s et
d�sorganis�s par la pand�mie.
La France, avec plusieurs autres pays europ�ens, propose en ce sens, en
plus de notre action de coop�ration bilat�rale, une initiative de
solidarit� th�rapeutique hospitali�re. Par le jumelage entre h�pitaux
d'Europe et de pays qui le souhaitent, notamment en Afrique, les
professionnels de sant� du Nord aideront leurs coll�gues du Sud � combattre
le fl�au.
2 - II faut que le prix des m�dicaments et des r�actifs baisse encore, pour
pouvoir prendre en charge plus de personnes.
Il faut que les fabricants s'engagent r�solument dans une politique de prix
diff�renci�s. L'Europe est pr�te � les y aider. De plus il devrait �tre
possible d'autoriser la fabrication de g�n�riques dans un pays tiers et de
donner ainsi une vraie port�e aux souplesses offertes par les accords sur
les droits de propri�t� intellectuelle. Il faut �galement favoriser les
transferts de technologie.
3 - Le d�veloppement de la pr�vention et du traitement doit se faire
partout, dans les communaut�s, sur les lieux de travail. Faisons attention
toutefois � assurer un acc�s �quitable � tous, qu'ils appartiennent aux
secteurs formel ou informel.
Alors que la France consacre plus de 100 millions de francs par an de son
aide bilat�rale � la lutte contre le SIDA, le Premier ministre Lionel
JOSPIN, a annonc� il y a quelques fours un effort suppl�mentaire tr�s
important. 10 % de l'annulation de la dette des pays les plus pauvres
seront consacr�s � la lutte contre le SIDA, ce qui repr�sentera un milliard
d'euros sur les dix prochaines ann�es. La France contribuera en outre �
hauteur de 150 millions d'euros, sur trois ans, � la constitution du Fonds
mondial pour la sant� et contre le SIDA, fonds propos� par le Secr�taire
G�n�ral et qui devra �galement financer des actions de lutte contre le
paludisme et la tuberculose. Nous voulons que ce fonds puisse financer des
actions de pr�vention et l'acc�s aux soins des personnes malades. Enfin
nous plaidons pour qu'une partie de l'AW soit consacr�e � la lutte contre
le SIDA sous forme de don.
Aujourd'hui, tous les �l�ments sont donc en place pour que la lutte entre
dans une nouvelle phase : la mobilisation politique, la baisse des prix des
m�dicaments, les financements n�cessaires au renforcement des politiques de
pr�vention et de traitement.
II reste � gagner cette guerre.
Mesdames et Messieurs,
Avec tout l'arsenal dont nous disposons pour contenir la maladie, nous ne
savons pas comment traiter plusieurs milliers de personnes, comment prendre
en charge plusieurs centaines de milliers de femmes enceintes, comment
atteindre les zones rurales des pays les moins avanc�s. Nous avons jusqu'�
maintenant transpos� dans quelques h�pitaux universitaires de capitales
africaines les modes de prise en charge utilis�s par les �conomies riches
du Nord. Or, ces prises en charge, sont inadapt�es au regard du nombre de
malades � traiter.
C'est pourquoi le gouvernement fran�ais propose la tenue dune r�union
internationale "de l'engagement � l'action" � Dakar, les 30 novembre et 1er
d�cembre prochains. Le but de cette r�union est de d�gager un consensus
politique sur les m�thodes � utiliser. Rien ne serait plus d�sesp�rant pour
des millions de personnes malades de savoir que de l'argent est disponible
et de constater en m�me temps que rien ne change.
Je tiens � remercier le Secr�taire g�n�ral et le Pr�sident Wade du S�n�gal
pour avoir personnellement appuy� cette initiative. Et Mme Brundtland ainsi
que le Docteur Peter Piot pour le soutien qu'ils apportent dans la
pr�paration de la r�union.
Enfin je tiens � souligner que les droits de certaines cat�gories de
personnel, malades ou non, et plus particuli�rement vuln�rables - je parle
des femmes et des enfants, des homosexuels, des prostitu�es, des migrants -
sont encore ignor�s. Or, m�me dans les pays o� la maladie est contenue
comme dans le mien, ces populations continuent d'�tre contamin�es, en d�pit
des politiques de pr�vention. Ne pas reconna�tre aujourd'hui cette r�alit�
est inacceptable sur un plan de sant� publique.
Je vous remercie de votre attention.