CONFÉRENCE DE PRESSE DE « MÉDECINS SANS FRONTIÈRES » SUR LES ENJEUX
LIÉS AU TRAITEMENT DU VIH/SIDA
http://www.un.org/News/fr-press/docs/2011/Conf110606-VIH-sida.doc.htm
Des responsables de lorganisation non gouvernementale (ONG) « Médecins sans
frontières » ont souligné, aujourdhui, quen matière de lutte contre la
pandémie de VIH/sida, « le traitement cest la prévention ». Ils ont plaidé
pour que dici à 2015, 15 millions de personnes aient accès aux
antirétroviraux contre 6,6 aujourdhui sur les 34 millions de séropositifs
dans le monde.
Lors dune conférence de presse donnée au Siège de lONU, à New York, à deux
jours du coup denvoi de la Réunion de haut niveau de lAssemblée générale
sur le VIH/sida, « Médecins sans frontières » sest promis de sensibiliser
les États aux enjeux liés au traitement.
La « clarté » des dernières études scientifiques a été soulignée par le
docteur Tido von Schoen-Angerer, Directeur exécutif de la Campagne en faveur
de laccès aux médicaments essentiels: les traitements antirétroviraux sont
dautant plus efficaces quils sont administrés tôt. Non seulement la
personne soignée peut reprendre une vie normale mais ses chances de
contaminer une autre personne baisse de plus 96%.
Estimant quà laune de « cette nouvelle vérité scientifique », le meilleur
moyen de juguler la pandémie est de concentrer les efforts sur laccès de
tous aux antirétroviraux, le docteur von Schoen-Angerer a voulu que le
document final de la Réunion de haut niveau saccorde sur lobjectif
dassurer, dici à 2015, laccès de 15 millions de personnes au traitement.
Sur le plan financier, 6 milliards de dollars supplémentaires par an seront
nécessaires jusquen 2015, ce qui empêcherait du même coup 12 millions de
nouvelles infections et sauverait 7 millions de vies à lhorizon 2020.
Citant ainsi les chiffres dONUSIDA, le docteur von Schoen-Angerer a dit: «
cette semaine, nous devons accentuer la pression sur les États pour quils
garantissent des traitements à des prix abordables et sengagent à financer
laccès aux médicaments aux 9 millions de malades qui en ont actuellement le
plus besoin ».
Le responsable de « Médecins sans frontières » a relevé quaujourdhui ce
sont les traitements de secondes lignes qui sont les plus chers, ce qui
expose certains malades, en Afrique du Sud et au Kenya par exemple, à des
risques de rechute.
Or, plusieurs États qui négocient en ce moment le document final de la
Réunion de haut niveau sopposent à lobjectif de 2015, a dénoncé Mme
Sharonann Lynch, Conseillère pour les politiques en matière de lutte contre
le VIH/sida.
« Cest inquiétant à un moment où lon sent, preuves scientifiques à
lappui, quen fournissant un traitement à 15 millions de personnes dici à
2015, on sera sur le point de porter un coup fatal à la pandémie », a-t-elle
commenté, soulignant que le financement de la lutte antisida ne cesse de
baisser depuis 2008.
« Médecins sans frontières », a-t-elle ajouté, attend de lUnion européenne
(UE) « et pas uniquement des pays en développement » quelle confirme son
appui à cette lutte que les coupes budgétaires ont affaiblie.
La Conseillère pour les politiques en matière de lutte contre le VIH/sida a
jugé important dencourager la concurrence entre les laboratoires
pharmaceutiques qui fabriquent des génériques. « Grâce à cela, nous sommes
parvenus à faire baisser le prix dun traitement individuel de 10 000
dollars à 350 dollars par an dans les pays en développement », a-t-elle
précisé.
De son côté, Mme Nonkosi Khumalo, Présidente de la Campagne pour laccès au
traitement en Afrique du Sud, sest émue de ce que le Groupe africain
soppose « franchement » à ce que le document final mentionne « certains
groupes sociaux ».
« À ma connaissance, lAfrique du Sud est le seul pays qui se montre
progressiste, alors que lOuganda, le Malawi, le Swaziland et lÉgypte, qui
invoquent la culture et la religion pour ne pas parler dhomosexualité,
nient certaines réalités », a-t-elle accusé.
Les recommandations et les engagements que prendront les États durant la
Réunion de haut niveau devront être basés sur des preuves scientifiques « et
non pas sur des croyances culturelles déterminant ce qui est juste ou mal »,
a-t-elle prévenu.