[e-med] Les activistes du sida se font entendre à la conférence sur la santé

AFRIQUE: Les activistes du sida se font entendre à la conférence sur la santé

http://www.irinnews.org/Report.aspx?ReportId=71570

Des activistes du sida venus de tout le continent ont signé une pétition pour exprimer leurs préoccupations au sujet de la conférence sur la santé

JOHANNESBOURG, 11 April 2007 (PlusNews) -

Les plans d’action en faveur de la lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme arrêtés l’année dernière lors de précédentes conférences, ne figuraient pas à l’ordre du jour de la troisième session de la conférence des ministres de la Santé ouverte lundi à Johannesbourg, ont déploré des activistes du sida.

Prévue du 9 au 13, la conférence a été organisée par l’Union africaine (UA). Les participants examineront pendant cette semaine l’avant projet d’une stratégie de santé pour les huit prochaines années, afin de produire une feuille de route pour le renforcement des capacités des systèmes de santé en Afrique et d’aider le continent à atteindre d’ici 2015 les Objectifs du millénaire pour le développement fixés par les Nations Unies, dans le domaine de la santé.

Mais selon une coalition de 53 organisations de lutte contre le sida et associations de la société civile, l’avant-projet n’inclut pas un certain nombre de plans d’action définis dans le cadre de l’objectif de l’accès universel à la prévention, aux traitements et aux soins contre le VIH/SIDA. Ces plans avaient été arrêtés et acceptés par les gouvernements africains lors du Sommet extraordinaire de l’UA sur le VIH/SIDA, la Tuberculose et le Paludisme tenue à Abuja, au Nigeria, en mai 2006.

« Nous pensons que prendre de nouveaux engagements serait une perte d’énergie, alors que l’année dernière à Abuja, tous les participants à la conférence ont eu en leur possession un document bien pensé et très détaillé », a déclaré mardi à la presse Olayide Akanni de Journalists Against AIDS, une organisation nigériane membre de la coalition.

« La stratégie de santé qu’on nous présente aujourd’hui ne comporte ni de chronogramme ni plan de suivi-évaluation, et il n’y a rien qui les obliger à la respecter ».

Une pétition a été rédigée. Elle reprend toutes les préoccupations de la coalition et invite les participants à s’inspirer du document d’Abuja pour orienter leurs discussions à la conférence de Johannesbourg. En outre, elle exige des gouvernements africains qu’ils « traduisent leurs engagements en actes ».

Selon Akanni, peu de progrès ont été réalisés jusqu’à présent par rapport aux plans d’action d’Abuja qui prévoit notamment un taux de couverture du traitement antirétroviral (ART) de 80 pour cent, d’ici 2010. Or, actuellement, la plupart des pays du continent présentent un taux de couverture d’ART inférieur à 30 pour cent.

La pétition a également souligné, que les gouvernements africains, à l’exception de deux d’entre eux, n’ont pas atteint l’objectif de 15 pour cent fixé pour les dépenses de santé, comme convenu en 2001.

Entre autres points, la coalition souhaiterait que la conférence de cette semaine traite de plans d’action régionaux pour lutter contre la violence basée sur le genre, développer les services de prévention du VIH et renforcer les règles de contrôle des médicaments afin de les rendre plus sûrs et plus abordables. Elle souhaiterait également que les délégués se penchent sur les implications sanitaires de la crise politique et économique au Zimbabwe.

Se référant au thème de la conférence qui porte sur le renforcement des systèmes de santé, la pétition soutient que « le développement rapide des services de lutte contre le sida ne compromet pas les systèmes de santé, puisque le sida peut servir de vecteur au renforcement des soins de santé primaires en Afrique ».

Alors que les groupes de la société civile avaient été étroitement associés au Sommet d’Abuja, Regis Mtutu de la South African Treatment Action Campaign, un groupe d’activistes impliqués dans la lutte contre le sida, a dit de la conférence de cette semaine qu’elle « ne repose sur rien ».

« Nous ne sommes pas contre les gouvernements, mais nous avons le droit de nous opposer à eux. Nous voulons juste voir des vies sauvées », a-t-il déclaré.

La pétition, signée par l’ensemble des 53 membres de la coalition, sera remise le mercredi au Palais des congrès de Sandton à Johannesbourg, où se tient la conférence de l’UA.

Communiqué OMS

Une nouvelle base de données librement accessible pour stimuler la mise au point de médicaments contre les maladies infectieuses du monde en développement
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2007/pr14/fr/index.html

16 AVRIL 2007 | GENEVE -- Un Réseau international de chercheurs a annoncé aujourd'hui le lancement d'une nouvelle ressource informatique offerte sur la toile pour faciliter la mise au point de médicaments destinés à combattre les maladies infectieuses qui affectent le monde en développement. On peut accéder à cette base de données appelée Drug Target Prioritization Database sur http://TDRtargets.org.

"C'est la première fois qu'un groupe a rassemblé une telle quantité d'informations relatives à la découverte ciblée de médicaments contre une aussi grande diversité de maladies parasitaires et infectieuses," observe le Dr. Wesley Van Voorhis de l'Université de Washington à Seattle, qui coordonne le réseau Drug Target Prioritization Network mis sur pied en 2005 par le Programme spécial de recherche et de formation concernant les maladies tropicales (TDR), basé à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Ce consortium est constitué d'une équipe mondiale de laboratoires universitaires, de centres de recherche et de scientifiques de l'industrie qui se consacrent essentiellement aux agents pathogènes responsables du paludisme, de la tuberculose, de la maladie africaine du sommeil, de la leishmaniose, de la maladie de Chagas et d'helminthiases telles que la schistosomiase et la filariose -- qui toutes ont désespérément besoin de nouveaux traitements.

Ensemble, ce maladies sont responsables de milliards d'infections dans le monde en développement et font plus de six millions de morts par an. Comme les pays pauvres ne disposent généralement pas du financement ni de l'infrastructure nécessaires pour soutenir la recherché médicale et la mise au point de médicaments, de nouvelles collaborations comme celle-ci permettent d'améliorer la situation, en fournissant une ressource autour de laquelle se rassemblent des chercheurs du monde entier.

Le réseau a pour but d'identifier des cibles pharmaceutiques et d'établir des priorités en matière de médicaments contre des maladies affectant principalement les pays en développement. Cette base de données est unique en ce qu'elle permet à tout chercheur -- qu'il se trouve dans un pays développé ou dans un pays en développement -- d'avoir accès à ce type d'information. Le Dr. Fernan Aguero, membre argentin du réseau qui a été responsable de la mise sur pied d'une grande partie de l'architecture de la base de données, déclare: "je suis emballé par les retombées que cette ressources aura en matière d'ouverture de nouvelles voies menant à la découverte de médicaments. Grâce à cette collaboration nous disposons d'une chance de mettre au point des traitements nouveaux pour nos concitoyens et pour d'autres dans le monde."

Le réseau "constitue un exemple remarquable de la manière dont l'OMS peut faire travailler ensemble de nombreux groupes en vue de la mise au point de solutions communes," fait remarquer le Dr Robert Ridley, Directeur de TDR. “Nous contribuons à rassembler les individus appropriés et à développer dans les pays les compétences dont ils ont besoin, mettant les ressources de la recherche mondiale au service de la mise au point de nouveaux traitements."

La base de donnée repose sur une décennie d'investissement internationaux intenses qui ont déjà permis de séquencer complètement le génome d'organismes responsables de cinq maladies tropicales, et bientôt, espère-t-on, de celui de vers parasites appelés helminthes. Les entreprises pharmaceutiques disposent de vastes répertoires de substances chimiques susceptibles d'avoir de l'effet contre les agents pathogènes qui provoquent ces maladies. L'étape manquante, que cette initiative assure, consiste à rendre disponible une liste de cibles pharmaceutiques proposées et validées, tout en permettant aux utilisateurs de définir leurs propres critères de recherche. Le Dr David Roos, de l'Institut de génomique de l'Université de Pennsylvanie, principal responsable de la conception de la banque de données, note que "ce site sur la toile permet aux chercheurs d'établir une liste prioritaire de cibles pharmaceutiques en définissant des critères adaptés aux capacités de leur programme particulier. Ainsi, par exemple, un laboratoire universitaire excellant dans des études portant sur une certaine classe de cibles pharmaceutiques peut identifier les enzymes qui lui semblent les plus prometteurs en tant que cibles pharmaceutiques, alors qu'une entreprise pharmaceutique peut choisir des candidats adaptés à ses propres collections de substances médicamenteuses ou à son savoir-faire en matière d'élaboration de tests."

Le Dr. Solomon Nwaka, qui dirige les activités de découverte de médicaments à l'OMS/TDR, assure que cette ressource devrait raccourcir les étapes précoces de l'élaboration des médicaments, qui prennent beaucoup de temps et sont très risquées. “On se rend compte de plus en plus que de nouvelles cibles thérapeutiques sont nécessaires pour ces maladies. Les entreprises pharmaceutiques manifestent un intérêt croissant pour l'idée d'expérimenter leurs panoplies chimiques contre des parasites, mais une liste complète de cibles pharmaceutiques validées pour ces organismes n'était pas disponible jusqu'à présent. L'intention originelle de ce projet était de dresser une liste des dix principales cibles validées pour chaque agent pathogène, mais il est vite devenu évident qu'il serait plus avantageux de permettre aux chercheurs de définir leurs propres critères de sélection des cibles dans la base de données, car cela permettrait davantage de souplesse dans la mise à jour continuelle de cette base de données.”

Le site TDRtargets.org combine les données génomiques et bioinformatiques disponibles pour chaque organisme prioritaire avec des informations extraites automatiquement et manuellement de la littérature scientifique et d'autres bases de données pertinentes pour chaque cible pharmacologique putative. Le réseau a fait des efforts considérables d'annotation pour aider les chercheurs à identifier des cibles pharmacologiques de haute valeur. La base de données permet également à des experts du domaine de faire des commentaires. Un système de pondération défini par l'utilisateur permet de classer les cibles pharmaceutiques potentielles en fonction de leur désirabilité, fournissant des listes prioritaires sur mesure. Même si ce réseau à été conçu pour faciliter l'identification de cibles pharmaceutiques, il est fort probable qu'il sera également utile à l'identification de cibles en matière de vaccins et de diagnostic et qu'il pourra donc stimuler la recherche fondamentale dans des domaines tels que la validation des cibles, l'élaboration de tests, les marqueurs biologiques et la pharmacorésistance.

Le réseau inclut des chercheurs de l'Universidad Nacional de General San Martín (Argentine), de l'Institut Sanger (Royaume-Uni), de l'Université de Melbourne (Australie), de l'Institut de génomique de l'Université de Pennsylvanie (Etats-Unis d'Amérique) et de l'Université de Washington à Seattle (Etats-Unis d'Amérique). Une aide en nature et des informations relatives à la structure des cibles, à l'essentialité et à la pharmaceutisation a été fournie par Pfizer, par Inpharmatica, par l'Université de Californie, à San Francisco, ainsi que par New England Biolabs. La base de données tire aussi parti des séries de données rendues publiquement disponibles par les centres de séquençage génomique et d'autres chercheurs dans le monde.

La base de données est accessible sur http://TDRtargets.org, et le réseau encourage la communauté internationale à profiter de cette ressource, à fournir des données supplémentaires et à faire des suggestions pour son amélioration.

Contacts de presse:

OMS/TDR
Jamie Guth
Directeur de la Communication
Genève, Suisse
Téléphone.: +41 22 791 1538
Portable: +41 79 441 2289
Courriel: guthj@who.int

Université de Washington
Justin Reedy
Rédacteur scientifique
Seattle, Washington, Etats-Unis d'Amérique
Téléphone: +1 206 685 0382
Télécopie: +1 206 543 4677
Courriel: jreedy@u.washington.edu