Une Afrique en meilleure santé pourrait favoriser la croissance économique
du continent
ONUSIDA <http://www.newspress.fr/Emetteur_FR_5617.aspx> - 17/07/2013
13:30:00
Selon un rapport rendu public aujourd'hui à l'occasion du Sommet spécial
de l'Union africaine sur le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, des
dépenses de santé accrues et ciblées sont essentielles à une croissance
économique et à un développement plus importants en Afrique. Le rapport,
Abuja +12 : Construire l'avenir de la santé en Afrique, est publié par
l'Union africaine (AU) et le Programme commun des Nations Unies sur le
VIH/sida (ONUSIDA). Il revient sur les progrès réalisés depuis la
Déclaration d'Abuja des Nations Unies en 2001, selon laquelle les
dirigeants s'engagent à mobiliser les ressources nationales et
internationales nécessaires à la santé et à la suppression des obstacles
qui entravent une riposte au sida. Ce rapport souligne en outre les
manques restants et classe les prochaines étapes par ordre de priorité.
« La santé en Afrique et notre prospérité sont liées de manière
inextricable. 2001 a marqué un tournant pour l'Afrique car les pays
africains se sont engagés à être plus responsables de la santé et du
bien-être de leurs citoyens », a déclaré le Dr. Mustapha Sidiki Kaloko,
Commissaire chargé des affaires sociales pour l'Union africaine. « Nous
avons depuis déployé des ressources et des efforts plus importants pour
lutter contre le sida, la tuberculose et le paludisme et ces initiatives
ont abouti à des résultats exceptionnels. Nous demandons à l'ensemble des
Etats membres de l'Union africaine de commémorer Abuja +12 en reconduisant
leur engagement. Le but est de donner la priorité à la santé, de
satisfaire leurs engagements et d'atteindre leurs cibles d'ici 2015. »
Ce nouveau rapport identifie cinq recommandations principales pour une
Afrique en meilleure santé : unifier le leadership ; générer des
financements innovants ; procéder à des investissements plus judicieux en
matière de santé ; renforcer les ressources humaines et veiller à ne
laisser personne de côté. Ces recommandations visent à convertir la santé
en atout pour la croissance économique et les avancées sociales dans
l'Afrique toute entière.
Le rapport met également en évidence de récents progrès dans le domaine de
la riposte au VIH, à la tuberculose et au paludisme en Afrique, y compris
des baisses significatives du nombre de nouvelles infections par le VIH et
la tuberculose et de décès liés au paludisme. En outre, les médicaments
antirétroviraux et antituberculeux sont désormais bien plus accessibles et
les stratégies de contrôle du paludisme sont employées davantage. C'est
notamment le cas des moustiquaires imprégnées d'insecticide et de la
pulvérisation intra-domiciliaire à effet rémanent qui se sont généralisées
: 53 % des foyers en Afrique sont équipés d'au moins une moustiquaire.
« Il y a douze ans, les dirigeants africains ont promis d'unir leurs
forces pour endiguer les crises sanitaires qui dévastaient le continent,
et ils sont parvenus à des progrès historiques », a témoigné Michel
Sidibé, Directeur exécutif d'ONUSIDA. « Un engagement renouvelé et
audacieux, ici à Abuja, est essentiel car à partir de nos expériences dans
la lutte contre le sida, nous savons que des investissements judicieux
pourront sauver des vies, créer des emplois, redynamiser des communautés
et favoriser davantage la croissance en Afrique ».
Le rapport mentionne plusieurs approches pionnières menées dans le cadre
de la riposte au sida, susceptibles d'aider à optimiser les retours sur
investissement dans le domaine de la santé. Il s'agit notamment d'utiliser
des cadres d'investissement pour cibler les dépenses sur les interventions
les plus rentables ; centrer les efforts sur les personnes les plus en
difficulté ; et réduire les coûts de santé de première ligne en délégant
certaines tâches des médecins aux infirmières, agents de santé
communautaires ou autres professionnels de santé. Quant au renforcement de
la gouvernance de la santé en Afrique, le rapport remarque que les
principes responsables de la réussite de la lutte contre le sida peuvent
être exploités pour le programme de l'après 2015 en vue d'optimiser la
coordination, l'innovation et l'engagement.
En 2001, un élément central de la Déclaration d'Abuja était l'engagement à
allouer un minimum de 15 % des dépenses publiques à la santé d'ici 2015.
Au cours des cinq dernières années, les dépenses de santé ont augmenté
d'environ 10 % chaque année en Afrique. Elles sont cependant encore très
loin d'atteindre les niveaux ciblés : seul six des Etats membres de
l'Union africaine (Liberia, Madagascar, Malawi, Rwanda, Togo et Zambie)
ont atteint les 15 % prévus à Abuja, et 31 milliards de dollars
supplémentaires sont requis pour combler les manques de financement.