[e-med] L'heure a sonné pour les médicaments à destination des pays en développement

[remerciements à CR pour la traduction de ce 2ème article.CB]

L'heure a sonné pour les médicaments à destination des pays en développement
Par Sarah Boseley mardi 20 Janvier 2011, 15.06 GMT guardian.co.uk
http://www.guardian.co.uk/society/sarah-boseley-global-health/2011/jan/19/pharmaceuticals-industry-infectiousdiseases

Le bureau du premier ministre indien serait sur le point de signer un accord commercial avec l'UE, et les supporters des médicaments craignent qu'il n'arrête la circulation des produits pas chers vers les pays les plus pauvres du monde.Il règne une grande anxiété parmi ceux qui craignent pour les chances d'accès aux médicaments des populations des pays pauvres.

L'Inde, que l'on surnomme la pharmacie du monde, semble sur le point designer un accord avec l'UE qui empêcherait les fabricants de génériques de produire des versions bon marché de produits chers. Regardez n'importe quelle pharmacie en Afrique sub-sahélienne, et vous verrez qu'il s'agit de ces médicaments.
L'impact de cette décision selon les activistes pourrait être terrible.

Les négociations, et les tensions autour d'elles, durent depuis très longtemps. J'ai écrit à ce sujet en octobre dernier, mais il semble qu'on arrive au bout des démarches.

On dit que le bureau du premier ministre est impliqué et que la décision est imminente.

Il y a quelques années, les disputes sur l'accès aux médicaments portaient toutes sur les brevets, les 20 ans d'exclusivité accordés aux labos pour récupérer les coûts de R&D. Un accord de l'OMC sur la propriété intellectuelle demandait à tous les pays de respecter les brevets, mais les activistes avaient obtenu une exemption en faveur des génériqueurs qui pouvaient faire des copies bon marché pour les pays pauvres.

La grosse industrie avait perdu, mais n'était pas morte. Pour les gros labos, qui font de la recherche, les génériques sont une menace pour leurs profits. Il est évident qu'ils sont derrières les clauses de l'accord avec l'UE, qui pourrait conduire à arrêter la circulation de copies bon marché dans les pays en développement. L'accord par le "d'exclusivité des informations" sur les médicaments, pour une période allant de 5 à 10 ans. Ceci arrêtera les génériqueurs dans leur élan.

Pour l'instant, ils peuvent copier un médicament et tout ce qu'ils ont à faire est d'en démontrer la biodisponibilité, sans établir de nouvelles études.L eurs médicaments euvent être agréés sur la base des études faites par les innovateurs. L'exclusivité des informations arrêterait cette procédure. A moins que les génériqueurs ne conduisent leurs propres études, ils ne pourraient plus commercialiser de génériques.

Un retard de 5 à 10 ans a-t-il de l'importance? Pour Oxfam et Médecins Sans Frontières, c'est une question de vie ou de mort
L'exemple le pus évident est les ARV. Le virus mute facilement et rapidement.
Dans les pays riches, a résistance a conduit d'un produit nouveau à un autre, et comme la résistance évoluait, de nouveaux produits sont apparus.

Les malades ne pourront pas se permettre d'attendre pendant 10 ans l'expiration del'exclusivité. A Oxfam, Rohit Malpani signale une étude qu'ils ont faite sur l'introduction de l'exclusivité des informations en Jordanie, qui a conduit à une augmentation des prix et des délais d'introduction des génériques.

On peutvoir cette étude en cliquant
http://www.oxfam.org.uk/resources/policy/health/bp102_trips.html

L'Inde a résisté pendant un certain temps aux pressions des labos et de l'UE, mais des rapports locaux laissent entendre que le bureau du premier ministre pourrait accepter l'accord qui ouvrirait la voie à des échanges plus larges.

Michelle Childs, de MSF, a déclaré que la législation indienne a servi la cause de la santé au niveau mondial jusqu'à maintenant. Récemment, la justice indienne a refusé le brevet du Kaletra d'Abbott, un produit vital contre le SIDA en Afrique, permettant de le copier (voir : http://www.guardian.co.uk/society/sarah-boseley-global-health/2011/jan/04/aids-pharmaceuticals-industry

Voici ce que disait Childs:
"On a démontré que la législation indienne a travaillé contre les brevets sans valeurs pour le SIDA. L'exclusivité des informations saperait les bénéfices obtenus en accordant un monopole qui arrêtera la production même quand le brevet sera fini".

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