[e-med] L'OMS manque de fonds et doit être réformée, estime sa Directrice (ONU)

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L'OMS manque de fonds et doit être réformée, estime sa Directrice
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La directrice générale de l'OMS, Margaret Chan.17 janvier 2011 -
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) fait face à un « sérieux manque de
fonds » et nécessite d'être réformée en profondeur, a estimé lundi sa
Directrice générale, Margaret Chan, lors de la 128ème session du Conseil
exécutif de l'organisation, qui s'est ouvert lundi à Genève, en Suisse.

« L'OMS a un agenda plein à craquer. L'organisation est surchargée. On nous
demande sans cesse de faire davantage », a-t-elle souligné dans son
allocution devant les 34 membres du Conseil.

A côté des initiatives lancées pour atteindre les Objectifs du Millénaire
pour le développement (OMD) d'ici à 2015, qui incluent la lutte contre le
paludisme, la tuberculose et le VIH/Sida, l'OMS est également sollicitée sur
une multitude d'autres fronts, à l'instar de la lutte contre la poliomyélite
en Afrique, ou les réponses à deux catastrophes naturelles majeures qui se
sont produites en 2010 : le tremblement de terre en Haïti en janvier, suivi
par l'épidémie de choléra depuis octobre, et les inondations au Pakistan en
août. Deux évènements qui ont, dans un contexte de crise financière
internationale, poussé « les capacités de réponses à leur maximum ».

Dans ce contexte, Margaret Chan s'est inquiétée du manque de financements de
l'OMS « face à des besoins toujours plus importants », qu'il s'agisse de
combattre le sida, la tuberculose, le paludisme, le choléra, la polio ou les
maladies chroniques.

« Les gouvernements demandent toujours plus. Des changements sont
nécessaires pour répondre à des besoins croissants », a-t-elle déclaré,
estimant que l'organisation « ne fonctionne pas au niveau de performance
nécessaire ».

Pour Margaret Chan, les défis en matière de santé deviennent « toujours plus
complexes, souvent mêlés à des questions commerciales épineuses et aux
intérêts de groupes industriels puissants ».

Expliquant qu'aujourd'hui le « le paysage de la santé publique est encombré
d'un nombre croissant de partenariats, d'initiatives et d'agences », elle a
insisté sur la nécessité « de réduire la fragmentation et les doublons »,
« ce qui suppose des changements dans la manière dont les bureaux de l'OMS
fonctionnent et dans le recrutement et la formation du personnel ».

« L'OMS ne doit pas chercher à tout faire, mais intervenir là où elle peut
avoir un impact », a encore affirmé la Directrice générale, insistant sur
« le rôle de leadership technique et de supervision » que l'organisation
doit « d'abord et avant tout assumer ».

« Nous n'avons pas besoin de changer la constitution de l'OMS, mais nous
devons entreprendre des réformes à large échelle. L'OMS a besoin de changer
aux plans administratifs, budgétaire et programmatique », a-t-elle
poursuivi, invitant le Conseil exécutif à ouvrir le débat sur le financement
futur de l'OMS et les questions relatives à sa réorganisation au cours de
cette 128ème session.

« Je ne prendrai pas moi-même de décisions sur des changements. J'ai un
point de vue personnel, bien sûr, mais les directives doivent venir des
Etats membres. J'écouterai attentivement vos points de vue », a-t-elle
conclu, se référant aux débats du Conseil exécutif sur les questions
relatives au financement futur de l'OMS, à son programme et projet de budget
pour 2012-2013, qui se tiendront d'ici au 25 janvier, date de la clôture de
la 128ème session du Conseil.