[e-med] L'OMS s'intéresse à la relation nutrition-VIH/SIDA

L'OMS s'intéresse à la relation nutrition-VIH/SIDA

JOHANNESBOURG, le 14 avril (IRIN) - Alors que la campagne mondiale pour
faciliter l'accès aux médicaments contre le sida aux Africains prend son
élan, l'accent mis sur les antirétroviraux éclipsent toute autre forme de
traitement notamment l'aspect nutritionnel, essentiel à tout programme sur
le VIH/SIDA.

Selon Nigel Rollins, qui dirige le groupe technique de l'Organisation
mondiale de la santé (OMS) sur la nutrition et le sida, il est nécessaire de
"rattraper le temps perdu et d'appliquer les plans dont on sait déjà qu'ils
marchent".

Une alimentation saine est essentielle pour renforcer le système immunitaire
des personnes vivant avec le VIH/SIDA, un sujet controversé en Afrique où
les personnes infectées ont été submergées par un flot de compléments
nutritionnels, de pilules destinées à stimuler le système immunitaire ou de
remèdes à base de plantes, dont certains prétendent même pouvoir guérir
l'infection.

En l'absence d'informations précises sur les effets de ces compléments
alimentaires et de ces pilules survitaminées sur le virus, la confusion
s'installe un peu plus chaque jour.

En Afrique du Sud, en particulier, la question de la nutrition a été
marginalisée dans le débat politique et a tendance à être présentée comme
une alternative aux ARV.

Ainsi, une campagne médiatique très discutée, orchestrée par la Fondation
Rath basée aux Etats-Unis, a eu un certain écho dans le pays. Cette campagne
prétend que les ARV sont toxiques et qu'une thérapie associant uniquement
vitamines et alimentation peut sauver les patients de la mort.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a organisé cette semaine à Durban,
en Afrique du Sud, une conférence de quatre jours pour discuter des
relations entre nutrition et VIH/SIDA avec des experts en santé publique.

A l'issue de cette rencontre, les participants ont recommandé d'agir
immédiatement pour améliorer l'alimentation et la santé des personnes vivant
avec le VIH en Afrique australe et de l'est, des actions qui serviront à
orienter la stratégie globale de l'OMS.

Ces derniers jours, cependant, il est apparu clairement que de nombreux pays
avaient encore un long chemin à parcourir avant de pouvoir intégrer un volet
nutrition dans leurs programmes de lutte contre le sida.

Selon le docteur Robert Mwadime, spécialiste régional du VIH/SIDA pour le
projet d'assistance technique à la nutrition (FANTA), la plupart des pays
est en train de mettre en place des politiques de nutrition, mais de manière
désordonnée.

"Il n'y a pas ou trop peu de stratégies pour favoriser l'application de ces
politiques et pas assez d'engagement sur le long terme en matière de
financement ou d'assistance technique", a dit Mwadime.

Dan Raiten, chercheur à l'Institut national de la santé infantile au
département d'Etat américain de la Santé, a expliqué qu'il existait une
relation très étroite entre l'alimentation et les ARV.

"Les ARV sont essentiels pour sauver des vies et ralentir la propagation de
l'épidémie, tandis que l'alimentation est essentielle à la vie", a-t-il
noté.

Selon Raiten, le défi est de s'assurer que les deux composantes sont
intégrées dans les programmes de suivi médical des personnes vivant avec le
VIH, y compris les femmes enceintes séropositives et les enfants infectés ou
affectés par le virus après le décés de l'un ou leurs deux parents du sida.

Le communiqué final de la conférence de l'OMS a reconnu qu'il était
"nécessaire que les gouvernements aient un engagement politique très fort
sur le thème de la nutrition et du VIH/SIDA".

Pourtant, il est encore difficile de transformer des preuves scientifiques
et des choix politiques en actions concrètes.

"On s'est beaucoup trop intéressé aux politiques sans s'occuper de ce qui se
passait dans les cliniques et des leçons qu'on pouvait en tirer", a dit à
PlusNews le docteur Mickey Chopra, du Conseil sud-africain de la recherche
médicale.

L'exemple le plus pratique d'un programme de travail réussi pour la
nutrition et le sida vient de Zambie. Mais l'impact de cette nouvelle
politique reste incertain, a dit à PlusNews Beatrice Kawana, responsable du
point focal sida et nutrition auprès de la Commission zambienne sur la
nutrition.

Selon Mwadime, du FANTA, rien ne pourra être fait tant que les personnels de
santé n'auront pas reçu une formation appropriée. "Nous devons recruter plus
de nutritionnistes et de diététiciens pour nos programmes nationaux sur le
sida", a-t-il souligné.

L'HEURE EST GRAVE !

Et comme vous l'avez si bien dit, nos pays sont
envahis par les produits soient disant naturels
(compléments nutritifs, oligo éléments, aloes vera,
etc...) fournis par les firmes des USA. Il ya par
exemple WWW.FOREVERLIVING.COM, qui a actuellemnt
envahi le marché du Cameroun. Ces produits sont vendus
par n'importe qui et proposés à tout le monde, sans
dosage, sans explications nécessaires.
j'aimerai savoir :
nous qui sommes sous traitement ARV, pouvons nous
combiner ces produits (éléments nutritifs) et les ARV
sans courir un risque d'intoxication ? L'heure est
grave et il faut faire vite !!!
Victoria Ebassi

Bonjour,

A propos des complément nutritionnels, est ce qu'à ce séminaire de DURBAN du 14 avril l'OMS a abordé la question de la spiruline ? exemple type de complément nutritionnel ayant un lien supposé(?) avec des vertus antiVIH et considéré comme la trithérapie du pauvres (Teas J. et al. Medical Hypotheses, 2004)

Cordialement

Christian Mouala MD, MPH
mouala_chris@yahoo.fr