E-MED: L'ONU et les antir�troviraux

E-MED: L'ONU et les antir�troviraux

SIDA : l'ONU envisage de forcer les industries pharmaceutiques � baisser
leurs prix

Par Philippe COSTE, LUSAKA, 13 sept (AFP) -

Peter Piot, le directeur d'ONU-SIDA, a laiss� entendre lundi, � Lusaka, que
son organisation pourrait forcer l'industrie pharmaceutique � baisser les
prix des m�dicaments anti-SIDA afin de permettre � l'Afrique, d�j�
cruellement affect�e par l'�pid�mie, de soigner ses malades.

M. Piot, directeur d'ONU-SIDA, le programme des Nations Unies contre le
SIDA, s'exprimait � l'occasion de la 11�me conf�rence internationale sur le
SIDA qui se tient depuis dimanche en Zambie.

"Certes, a-t-il reconnu, des progr�s ont �t� accomplis en ce sens, mais les
r�ductions de prix ont �t� jusqu'� pr�sent insuffisantes" pour que ces
m�dicaments puissent �tre fournis � grande �chelle aux malades des pays en
d�veloppement.

"Nous devons donc envisager d'autres mesures", a-t-il ajout�.

Parmi ces dispositions figure, notamment, l'obligation pour les
laboratoires de breveter des mol�cules que, pour une raison ou une autre,
elles n'envisagaient pas de mettre imm�diatement sur le march�. Les
transferts de technologie des pays industrialis�s vers les pays en
d�veloppement, les importations "parall�les" de m�dicaments ainsi que les
groupements de plusieurs pays en des sortes de centrales d'achats, font
aussi partie des techniques de persuasion auxquelles l'ONU-SIDA r�fl�chit.

"Bien s�r, a ajout� le directeur de ce programme, nous devons respecter les
accords commerciaux internationaux et les droits sur la propri�t�
intellectuelle. Mais nous avons une raison pressante de r�fl�chir � ces
options : le SIDA constitue une crise sans pr�c�dent qui exige des mesures
sp�ciales".

Selon lui, si "chacun s'accorde � dire que le prix des antiviraux doit
baisser beaucoup plus spectaculairement si l'on veut qu'ils aient un effet
positif sur la qualit� de vie des malades et leur acc�s aux soins",
actuellement, le seul m�dicament propos� est l'AZT.

Fourni au d�but de l'�pid�mie aux malades des pays occidentaux, il permet,
pour environ 800 dollars (4.800 francs), prix d'un traitement de six
semaines, de r�duire la transmission du virus de la m�re � son enfant.

Mais sa dur�e de prescription le rend beaucoup trop cher pour les pays
pauvres et elle a donc �t� r�duite, de moiti�, faisant tomber son son prix
� 50 dollars (300 francs).

En d�pit de cette baisse, l'AZT reste un produit quasiment de luxe tr�s peu
prescrit. Et il pourrait d'ailleurs - et c'est bien le seul espoir de cette
conf�rence - �tre balay� par un nouveau m�dicament, la n�virapine, dont les
performances viennent tout juste d'�tre connues : prise pendant trois jours
seulement, par la m�re et son b�b�, cette mol�cule r�duit de 50 % la
contamination, pour un co�t total de quatre dollars (24 francs).

Cependant, l'impact de l'arriv�e de ce m�dicament ne se fera pas sentir
avant plusieurs ann�es et, en attendant, l'�pid�mie continue de galoper :
selon Peter Piot, sa progression n'en serait m�me qu'� ses d�buts" et il a
laiss� entendre qu'il fallait s'attendre au pire.

Actuellement, 90 % des personnes contamin�es vivent dans les pays en
d�veloppement et, avec plus de 22 millions de porteurs du virus, l'Afrique
sub-saharienne supporte le plus lourd du fardeau.

Visiblement d��u par l'absence de la dizaine de chefs d'�tats qui avaient
annonc� leur venue et qui, par leur pr�sence, auraient donn� plus de
cr�dibilit� � la lutte contre le virus, Peter Piot a insist� sur l'urgence
de la situation.

"Comment pourrions nous �tre satisfaits quand, en C�te d'Ivoire, il meurt
un enseignant par jour de classe, quand tous les jours, je re�ois des
lettres de malades africains me demandant de leur procurer un traitement
qu'ils ne peuvent pas payer, quand on sait qu'en 1997, seulement 150
millions de dollars (900 millions de francs) ont �t� consacr�s � la
pr�vention en Afrique sub-saharienne", a-t-il indiqu�.

Post� par Carinne Bruneton
ReMeD
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