N A T I O N S U N I E S
Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA)
Réseaux d'Information Régionaux Intégrés (IRIN)
Manque flagrant dARV pour les enfants -- Nations Unies
JOHANNESBOURG, le 20 janvier (IRIN) - Les enfants sont les grands exclus
des programmes nationaux de distribution de médicaments contre le sida,
selon lenvoyé spécial des Nations Unies Stephen Lewis.
Les antirétroviraux (ARV) destinés aux enfants sont toujours aussi rares
et les nouveaux traitements continuent de les ignorer alors que près de
2,2 millions denfants sont séropositifs, les deux-tiers en Afrique, a
dit Lewis lors dune conférence de presse.
«En terme dARV, la réalité est tout simplement apocalyptique pour les
enfants, a-t-il averti.
Le traitement des enfants nest pas des plus simples. Les compagnies
pharmaceutiques nont pas encore développé de trithérapies à doses fixes
avec une posologie adaptée aux enfants. Les médecins doivent donc
diviser les trois doses prévues pour les adultes en adaptant la combinaison
selon le stade de développement de lenfant.
Pour déterminer convenablement les doses pédiatriques, le personnel
médical doit utiliser les trois molécules proportionnellement à la
superficie de lenfant. On obtient ce nombre en multipliant le poids de
lenfant par sa taille, en divisant ce chiffre par 3 600 et en calculant
la racine carrée du résultat.
Lorganisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF), qui a déjà
lancé une campagne pour laccès aux ARV pour les enfants, affirme que
des enfants vivant avec le virus continuent de mourir faute de production à
grande échelle de médicaments adaptés.
MSF dénonce le peu dintérêt pécuniaire pour développer et mettre en
vente des traitements destinés aux enfants, la majorité des cas infantiles de sida étant dans des pays en développement ce qui limite leur traitement
par des doses réduites dadultes.
Se référant à ses récentes visites au Malawi et en Tanzanie, Lewis a
aussi appelé les gouvernements à impliquer davantage dans leurs actions les
personnes qui vivent avec le VIH.
«Il est inquiétant que dans la plupart des pays, les gouvernements
fassent la moue quand il sagit de travailler avec les associations de personnes vivant avec le VIH/SIDA. Cest douloureux et nuisible, a-t-il dit.
Néanmoins, Lewis a constaté que des progrès avaient été réalisé dans les
programmes de distribution dARV, dépassant les attentes au regard de l
objectif Three by Five fixé par lOrganisation mondiale de la santé
(OMS) qui vise à soigner trois millions de personnes dici fin 2005.
Au Malawi, le plus gros obstacle demeure la pénurie de professionnels
qualifiés : 67 pour cent des effectifs médicaux manquent à lappel. À
court terme, a-t-il affirmé, le département britannique pour le
développement international (DFID) prévoit augmenter de 50 pour cent les
salaires du personnel médical local.
La Tanzanie estime que 450 000 personnes ont besoin de traitements
antirétroviraux et les autorités prévoient de traiter 220 000 patients
dici la fin 2005. Mais la réalisation de ces objectifs a connu un nombre
«infini de difficultés»; le lancement du programme, prévu pour mars
2004, a eu lieu en octobre dernier.
Le gouvernement a fait des «avancées particulièrement prometteuses».
Dans un premier temps, il a distribué gratuitement des combinaisons de doses fixes (CFD) deux fois par jour et a permis, dans un deuxième temps et
dans le cadre de linitiative présidentielle américaine (PEPFAR), la
distribution gratuite de médicaments pédiatriques.
Cependant, Lewis demeure sceptique quant au démarrage effectif de ce
programme. «Le Président est totalement impliqué, mais ses appels d
urgence commencent seulement maintenant à se faire entendre de l
establishment politique».
«Les priorités ne vont pas changer suffisamment vite», a-t-il ajouté.
«Partout où nous nous sommes rendus, les gens demandaient laccès aux
traitements.»
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