[e-med] Maroc: La contrefa�on fait rage et devient plus lucrative

E-MED: Maroc: La contrefa�on fait rage et devient plus lucrative
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Le Matin - Maroc - 26/01/2004

http://www.lematin.ma/rech/rsarticle.asp?tb=article&id=30181

La contrefa�on fait rage et devient plus lucrative. Les autorit�s et la
soci�t� civile se mobilisent pour y mettre un terme. Une campagne de
sensibilisation a eu lieu sur la gravit� du ph�nom�ne sans donner les
r�sultats escompt�s. La circulation frauduleuse du m�dicament est
aujourd'hui un ph�nom�ne qui touche tout le pays et qui mobilise l'int�r�t
croissant des autorit�s (douanes, police...). La contrefa�on m�dicamenteuse
fait rage et devient plus lucrative et plus meurtri�re.
Il ne passe pas un jour sans que les services charg�s de la lutte contre la
fraude ne saisissent des quantit�s consid�rables de m�dicaments faux ou de
psychotropes. Le secteur informel qui est en pleine �volution d�tient une
part consid�rable sur le march� global des produits pharmaceutiques.

L'Organisation mondiale de la sant� (OMS) estime que les produits dont le
conditionnement est contrefait, inad�quat, ou dont la substance active est
mal dos�e, insuffisante voire absente, repr�sentent 11 % du march� total des
m�dicaments, soit 40 milliards de dollars. La plupart de ces m�dicaments
sont soient p�rim�s, soient contrefaits, ce qui met en danger la vie des
consommateurs. Au Maroc, les march�s parall�les de produits pharmaceutiques
ont presque pris les dessus sur les officines. On �value � 60 % les parts
obtenues par ces vendeurs illicites sur le march� global des m�dicaments.

Selon le Dr. Kamal Belhaj, pr�sident de la F�d�ration des syndicats des
pharmacies "ce trafic est limit� aux fronti�res Nord et Est du pays. Les
trafiquants commercialisent � moindre prix des boites non prot�g�es qui
ressemblent �norm�ment aux m�dicaments vrais. Des bo�tes de m�dicaments
portant des �tiquettes douteuses sur les dates de p�remption ou contenant de
fausses indications th�rapeutiques. Ce qui constitue un danger pour la vie
et la sant� des populations. Par ailleurs, la campagne de sensibilisation
sur la gravit� de ces m�dicaments lanc�e derni�rement n'a pas donn� de
r�sultats escompt�s". M�me constat est dress� par Mme Samia Fizazi de
l'association Afak qui souligne que "ces m�dicaments illicites viennent
surtout de l'Alg�rie pour �tre revendus dans les souks hebdomadaires
itin�rants en zones rurales. 30 % de ces m�dicaments dont contrefaits. Ils
sont aussi vendus au d�tail dans des milliers de boutiques et d'�piceries.
Il est difficile d'y faire face, car ils sont souvent � la port�e des
acheteurs".

Mais le grand danger provient du trafic des psychotropes qui modifient ou
alt�rent les pens�es, les sensations ou les comportements d'une personne en
les stimulant, les calmants ou en les perturbant. Les psychotropes les plus
pris�s sont le "Karkoubi" ou Optalidon, aujourd'hui introuvable au Maroc
alors qu'il continue d'�tre commercialis� � l'�tranger, Al-Aoud Labiad (le
cheval blanc) ou Artane, Ibn Zidoun ou Hypnosedon et "Bola hamra" ou
Rivotril. La palme revient au Rivotril-Bola hamra, dont la consommation
devenait si pr�occupante qu'on en vint, il y a quelques ann�es, � modifier
la d�nomination commerciale, Clonopen se substituant au Rivotril. Mais cela
ne semble gu�re avoir affect� l'engouement pour la "bola hamra". A la porte
des �tablissements scolaires, les dealers n'ont qu'� attendre la client�le �
la sortie des cours. Sur ce fl�au, le Dr. Belhaj explique que "le probl�me
est universel. Il est encourag� par les fausses prescriptions m�dicales
accord�es aux faux malades et aussi par certaines ordonnances subtilis�es et
souvent scann�es. Le corps m�dical veille au grain, mais il y a toujours des
gens qui ne respectent pas la l�gislation en vigueur. Celle-ci est tr�s
stricte dans ce domaine. En g�n�ral, la vente est organis�e et aucun
pharmacien n'a le droit de vendre ces m�dicaments sans prescription
m�dicale".

Cependant, l'abus de substances psychotropes, semble en hausse. En t�moigne
leur nombre des saisies qui a progress� nettement ces derni�res ann�es. "Ce
commerce est purement illicite dans la mesure o� la vente de m�dicaments et
d'autres produits hospitaliers doit ob�ir � une r�glementation rigoureuse, �
des connaissances tr�s pointues des effets des substances chimiques, � des
r�gles de prescriptions et de conservation. C'est un commerce � g�om�trie
variable, qui suit des fili�res secr�tes, dans la mesure o� la majorit� des
produits qui y sont vendus viennent pour la plupart de structures
officielles, d'importations frauduleuses empruntant des passages frontaliers
terrestres, le port et l'a�roport", nous confie un psychiatre.

L'urgence doit �tre une r�action contre une logique r�pressive sans aucune
commune mesure. Un engagement politique fort, une bonne sensibilisation et
une large disponibilit� de produits de qualit� � des co�ts tr�s accessibles
devraient pouvoir discr�diter le march� illicite aux yeux de la population.
Dans ce cadre, c'est la commission nationale des stup�fiants pr�sid�e par le
ministre de la Sant� qui devrait rechercher les moyens permettant de lutter
efficacement contre la production, le trafic illicite, la d�tention, la
vente, la circulation et l'utilisation de drogues toxicomanog�nes et de
m�dicaments malsains.

El Mahjoub Rouane

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