E-MED: Maroc: le secteur des plantes m�dicinales � d�velopper
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Plantes m�dicinales et aromatiques: un secteur
mal exploit� et menac� par les herboristes
Lib�ration (Casablanca)
25 Juillet 2002
Publi� sur le web le 25 Juillet 2002
Leila Hallaoui
Les plantes m�dicinales sont toujours un secteur sous-estim� au
Maroc. S'il est vrai que notre pays en poss�de 4.200 esp�ces au
moins, il n'en exploite qu'une petite partie limit�e � 280 types
seulement. R�sultat : le manque � gagner dans cette affaire se chiffre
� mille emplois qu'aurait pu cr�er le secteur si chaque province s'�tait
dot�e de 05 � 10 PME sp�cialis�es dans la production de plantes
m�dicinales et aromatiques. C'est ce que r�v�le en tout cas une
�tude pr�sent�e au cours du festival des sciences organis� du 22
juillet au 03 ao�t � Tanger.
Le d�bat sur ce secteur a marqu� donc un int�r�t presque l�gitime.
La conf�rence anim�e par M. Mohamed Hmamouchi, mardi, durant
cette m�me manifestation initi�e par l'Universit� Abdelmalek Essa�di
et la Fondation Sigma pour les sciences et la culture a relev� les
diverses lacunes qui freinent le lancement d'une v�ritable activit� de
ce secteur. Selon M. Hmamouchi, �galement directeur du p�le des
comp�tences des plantes m�dicinales et responsable de l'Institut
national de plantes m�dicinales (� Rabat), a �voqu� les mauvaises
conditions de stockage de ce type de plantes et l'ignorance des
citoyens des modes de leur utilisation.
A ce propos, l'intervenant, dont les propos sont rapport�s par la MAP,
a affirm� que seuls 5% des Marocains vont � la pharmacie pour
s'acheter des rem�des de plantes m�dicinales alors que la majorit�
qui reste se dirige toujours vers les herboristes. Des pr�tendus
gu�risseurs dont les connaissances en la mati�re sont le fruit d'un
h�ritage et non d'�tudes scientifiques. De ce fait, les
recommandations d'utilisation telles que les per�oivent ces charlatans
sont en fait des recettes mal formul�es et surtout d'un danger certain.
Pour n'en citer qu'un exemple de pr�s de 600 recettes les plus
vendues dans les herboristeries, M. Hmamouchi a �voqu� la plus
c�l�bre connue sous le nom de �Ras Al Hanout�. La constitution de
cette derni�re est un m�lange de 14 drogues dont la nocivit� est
d�sormais attest�e par les scientifiques mais, inconnu par les
citoyens pour qui le prix est souvent le premier souci.
M. Hmamouchi n'a pas omis pour sa part d'attirer l'attention sur les
chiffres importants que repr�sente l'investissement dans ce secteur.
Prenant pour exemple le cas de la France o� 4.500 entreprises
fabriquent des produits � base de plantes m�dicinales et
aromatiques, il a insist� sur le fait que le Maroc a toutes les
possibilit�s de suivre le m�me chemin comme il est d�j� le cas pour
le B�nin, la Guin�e, le Burkina Faso et le Congo. D'ailleurs le Maroc,
a-t-il rappel�, exporte vers la France 12.000 tonnes de plantes
m�dicinales et aromatiques pour une valeur de 300 millions de
dirhams et importe l'�quivalent de 100 millions de dh.
Il n'y a pas de doute sur ce fait que ces plantes m�dicinales sont
effectivement un enjeu m�dical et environnemental. Mis � part le
secteur pharmaceutique o� elles sont utilis�es, ces plantes sont aussi
mati�re de fabrication pour les produits cosm�tiques et
agro-alimentaires. Plus de 30% des recettes de formulation des
m�dicaments sont extraites de ces plantes mais leurs prix tr�s �lev�
par rapport au pouvoir d'achat de la masse et l'exportation abusive ne
sont certainement pas des vecteurs au d�veloppement � venir
attendu.
Le Maroc en est pleinement conscient. Son int�r�t pour ce domaine
s'est confirm� encore plus durant le premier symposium international
organis� � Rabat en mai dernier sous le th�me �Plantes m�dicinales,
sant�, environnement au service du d�veloppement�. Parmi les
recommandations � retenir de cette rencontre, M. Najib Zerouali,
ministre de l'Enseignement sup�rieur, de la Formation des cadres et
de la Recherche scientifique, a mis l'accent sur la n�cessit� de
dynamiser le secteur par la ma�trise des connaissances et des
technologies et de faire �voluer les perspectives de recherches en la
mati�re afin, aussi, de pr�server ce patrimoine que repr�sentent ces
plantes.
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