[e-med] Matibabu, l'application mobile qui traque le paludisme

Bonjour à tous,
Ci-dessous une information qui pourrait intéresser les lecteurs de emed et
qu¹il ne me semble pas avoir vu passer.
Bonne journée à tous
Etienne Guillard

Matibabu, l'application mobile qui traque le paludisme
http://economie.jeuneafrique.com/index.php?option=com_content&view=article&
id=20310
L'application "Matibabu", développée par des étudiants ougandais, permet
de diagnostiquer le paludisme sans passer par la case laboratoire.

Imaginez un hôpital dans un téléphone. L'image peut sembler osée, mais
c'est pourtant l'un des défis que se sont fixés Josiah Kavuma, Simon
Lubambo, Joshua Businge et Brian Gitta. Ces étudiants ougandais ont
développé l'application mobile Matibabu ("centre médical" en swahili) qui
permet de diagnostiquer le paludisme sans besoin de prise de sang, sans
piqûre, sans microscope et sans passer par un laboratoire médical.

Le principe est simple, le patient introduit son index dans le
"Matiscope", un détecteur à infrarouges branché à un smartphone. Matibula
utilise les émissions infrarouge pour pénétrer la peau et détecter les
globules rouges. L'opération n'a pas la précision de l'analyse
microscopique qui permet de déterminer non seulement la présence du
parasite qui cause le paludisme (le plasmodium), mais aussi le genre et le
nombre de parasites.

Mais grâce au matiscope, l'application est capable néanmoins de détecter
les globules rouges infectés qui ont une forme et une structure chimique
différentes des globules rouges normaux. Matibabu analyse les données
transmises par le matiscope et affiche le diagnostic en quelques secondes.
L'opération ne nécessite pas la présence d'un technicien de laboratoire.
Les résultats sont directement stockés sur le serveur en ligne Skydrive et
peuvent être transmis rapidement à des professionnels médicaux.

Couloirs de Makerere
Matibabu est né dans les couloirs de l¹université Makerere à Kampala où
Brian Gitta étudie l¹informatique. Enfant, le jeune homme de 21 ans
contracte plusieurs fois le paludisme et développe une phobie des
aiguilles. Il rêve alors d¹un test facile, rapide et indolore.

En 2013, Brian Gitta décide de se lancer dans la conception de
l¹application avec trois de ses camarades. "Avec Matibabu, on peut
diagnostiquer simplement la maladie, de chez soi, explique Joshua Businge.
Pas besoin de se déplacer, les utilisateurs économisent l¹argent du
transport jusqu¹à l¹hôpital et les frais médicaux."
En août 2013, le quatuor présente son projet lors de Imagine Cup, la
compétition organisée par le géant de l'informatique Microsoft, où les
jeunes Ougandais décrochent le "UN Women empowerment Award". Grâce au prix
d'une valeur de 12 000 dollars, ils fondent l¹entreprise Thinkit Limited.
Leur projet est de fournir gratuitement l¹application et de commercialiser
le Matiscope au prix de 20 dollars.

Fondation Bill & Melinda Gates
Si l¹application est déjà opérationnelle, la production du Matiscope reste
aujourd¹hui le plus gros défi de Thinkit Limited. "Nous sommes à la
recherche d¹entreprises ougandaises qui pourraient fabriquer l¹appareil,
mais il est difficile de trouver les composants ici [en Ouganda]", confie
Joshua Businge.

Les quatre étudiants comptent sur la fondation Bill Gates, qui attribue
chaque année des bourses à l¹innovation, pour leur donner un coup de
pouce. "Si nous sommes sélectionnés, nous aurons les fonds pour faire
venir les composants ou, pourquoi pas, pour faire fabriquer les appareils
à l¹étranger", s¹enthousiasme l¹étudiant. Les lauréats seront connus en
décembre 2013.

Les retombées positives du succès de Matibabu et du Matiscope peuvent être
importantes, surtout lorsqu'on sait que le paludisme est la première cause
de morbidité et de mortalité en Ouganda, qu'il représente 15 à 20% de
toutes les admissions hospitalières et entre 9 et 14% de tous les décès en
milieu hospitalier, selon les données de Malaria Consortium.