[e-med] Le test de détection du paludisme de l'OMS critiqué par l'Institut de médecine tropicale

http://www.rtl.be/pourlui/article/le-test-de-detection-du-paludisme-de-l-oms-critique-par-l-institut-de-medecine-tropicale-217155.htm

Le test de détection du paludisme de l'OMS critiqué par l'Institut de médecine tropicale
Par Agence Belga, le 29 juin 2013 à 08h05

L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a mis en place des tests rapides pour détecter le paludisme, à cause de l'augmentation du coût du traitement de la maladie. L'Institut de médecine tropicale (IMT) d'Anvers critique ces tests rapides dans un communiqué de presse, vendredi.

Face à l'augmentation des coûts du traitement contre le paludisme, l'OMS a mis en place un test de dépistage avant de traiter la maladie. Les chercheurs de l'IMT concluent que la nouvelle approche n'est pas fiable. Ceux-ci ont effectué des recherches au Burkina Faso pour vérifier s'il est utile de mettre en place ces tests. Selon l'IMT, les tests ne permettent pas de déceler tous les cas de paludisme, en particulier chez les jeunes enfants. "Le test ne convient pas pour les régions où le paludisme est très fréquent. Les résultats ne sont pas fiables et il est trop coûteux de l'effectuer sur toute la population. L'OMS devrait traiter les enfants dans ces régions simplement s'ils ont de la fièvre. Ils sont les plus vulnérables, tandis que le paludisme est rarement grave pour les adultes", explique Zeno Bisoffi, chercheur à l'IMT. Un test rapide coûte 0,70 euro, tandis qu'un traitement à l'artémisinine revient à 1 euro par enfant et à 2 euros par adulte. Transmis par le moustique anopheles, le paludisme est facile à éviter et à soigner. Pourtant, chaque année, 650.000 personnes meurent encore de cette maladie, principalement des enfants africains. (Belga)

(qui peut nous indiquer où elle est consultable?CB)

Bonjour,
Pourrais je avoir l'étude complète pour mieux apprécier la méthodologie de
la recherche?
Cordialement.
Dr Arsène Ouédraogo
pharmacien

C'était prévisible car le raisonnement pour utiliser les TDR était basé sur
des réflexions dépassées
Il n'est pas nécessaire d'avoir un TDR positif pour traiter le palu
Cela diminue l'accès à ce traitement
Et,
Le coût n'est pas un facteur décisif
Et, traiter des cas non palu (en fait avec TDR négatif ou non fait) a peu
d'effets péjoratifs surtout en pays d'endémie où la majorité des sujets est
parasitée.

Dr JL Rey
Santé publique

Merci Jean-Loup pour cette réflexion de bon sens.
Toutefois je voudrais la nuancer :
1- il n'est pas anodin de traiter comme paludisme une méningite à côté de laquelle on sera passé parce que "fièvre = palu = ACT" Cedci n'est pas théorique mais vraiment vu et revu.
2- il n'est pas anodin d'utiliser largement et sans raison certaine un anti-infectieux, quel qu'il soit, antibiotique ou antipaludique, lorsqu'on voit avec quelle souplesse les agents infectieux s'adaptent à ces pressions de sélection
3- il serait bon de relire le travail de Jean-François Faucher (que je mets en copie) qui a bien montré que chez l'enfant d'âge scolaire, l'abstention d'ACT en cas de TDR négatif n'est pas associée à un risque de paludisme et encore moins de paludisme grave chez l'enfant non traité. Au contraire la négativité du test et l'abstention d'ACT conduit plutôt à poser le diagnostic de la fièvre et à en traiter la cause le mieux possible.
Can treatment of malaria be restricted to parasitologically confirmed malaria? A school-based study in Benin in children with and without fever. Malaria Journal. Avril 2010 <http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20406492&gt; est en accès libre
Le second article, également en accès libre, est plus technique mais donne un fondement scientifique supplémentaire au précédent : What would PCR assessment change in the management of fevers in a malaria endemic area? A school-based study in Benin in children with and without fever.
<http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20691048&gt;

Je suggère qu'il faille réfléchir avant de commettre les mêmes erreurs qu'avec la chloroquine, dont on considérait qu'elle faisait partie du traitement de toute fièvre avant même que soit examiné le malade.
On connaît les résultats de telles stratégies.

A bientôt
Edouard

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Edouard GUEVART
guevart_edouard@yahoo.fr
Le Confluent
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+33 964 110 570 et +33 684 47 21 47

Vous trouverez la methodlogie dans une thèse de doctorat soutenu à l'Université d'Anvers et consutable sur http://bit.ly/1aTaFIB
Thesis: Introducing a Rapid Diagnostic Test for malaria in Burkina Faso: accuracy for malaria attributable fever, cost effectiveness, impact on clinical decision: bit.ly/1aTaFlB

Cordialement

Merci Edouard,

Mais il est clair que d'une part il est nécessaire de former les infirmiers
et soignants à faire le diagnostic d'une fièvre (ce qui est insuffisamment
réalisé et n'est pas réellement facilité par l'utilisation des TDR).
Si on doit attendre les résultats des TDR pour penser à autre chose qu'au
palu on n'a pas beaucoup progressé et surtout que se passe-t-il quand les
tests ne sont pas dispo ce qui est fréquent!

Et surtout il faut concentrer tous les efforts pour que tous les traitements
soient bien suivis donc bien dispensés (ce qui est rarement fait ni même
enseigné).

Oui l'utilisation plus importante des ACT entraînera un plus grand nombre de
résistances mais doit-on (peut-on) limiter l'utilisation des ACT pour cette
raison? (question qui s'applique à tous les anti infectieux).

Ce qui est toujours possible et efficace, par contre, est de veiller à un
traitement correctement prescrit et suivi (la "mauvaise" observance est un
bien plus grand pourvoyeur de résistances).

J Loup Rey