[e-med] MONDE: Large variation des prix des ARV d'un pays à l'autre

[Etude disponible en anglais ici :
http://www.aids2031.org/pdfs/the%20cost%20of%20antiretrovirals_28.pdf
CB]

MONDE: Large variation des prix des ARV d'un pays à l'autre

JOHANNESBOURG, 11 septembre (IRIN) - De nombreux pays luttent pour financer
les antirétroviraux (ARV) de tous ceux qui en ont besoin, mais selon les
conclusions d'une nouvelle étude, ces médicaments, qui permettent aux
personnes infectées de vivre plus longtemps, coûtent jusque trois fois plus
cher à certains pays qu'à d'autres, aux taux de prévalence et aux niveaux de
revenus semblables.

En 2007, le Nigeria payait 334 dollars par patient et par an pour un
ensemble d'ARV de première intention qui ne coûtaient que 95 dollars au
Congo. Tous deux sont des pays à revenus faibles, mais le Nigeria présente
un taux de prévalence du VIH plus élevé, à 3,1 pour cent, contre 1,2 pour le
Congo.

Un document de travail publié la semaine dernière par le projet SIDA2031
tire parti de l'expertise internationale pour envisager les stratégies les
plus efficaces à adopter, à long terme, face à l'épidémie de VIH/SIDA, et
déterminer les raisons pour lesquelles le prix des ARV varie autant d'un
pays à l'autre, en suggérant différentes méthodes pour rendre ces
médicaments plus abordables.

Bien que le prix des ARV de première intention ait considérablement baissé
ces 10 dernières années, ces médicaments restent en effet difficilement
abordables pour les pays à faibles revenus et à la charge de VIH importante,
dont bon nombre souffrent des conséquences de la récession mondiale qui
touche les pays donateurs.

Environ quatre millions de personnes ont accès aux ARV dans le monde, sur
les quelque 10 millions de personnes qui en auraient besoin, un nombre qui
devrait augmenter pour atteindre environ 22 millions d'ici à 2015.

En outre, un nombre de plus en plus élevé de personnes vont développer une
résistance aux ARV de première intention et auront besoin de se voir
administrer des traitements de deuxième intention, qui coûtent actuellement
au moins neuf fois plus cher.

Les auteurs du document de travail se sont intéressés aux différences de
prix relevées entre 2005 et 2008 pour 12 ARV, en déterminant quelques-uns
des facteurs clés qui expliquent ces différences.

Notamment, les entreprises pharmaceutiques utilisent de longue date une
échelle mobile pour fixer les prix des médicaments ARV en fonction du statut
socioéconomique du pays ; un facteur qui n'explique toutefois pas à lui seul
les différences de prix constatées.

La capacité de la Clinton HIV/AIDS Initiative (CHAI) à négocier des
réductions de prix au nom de ses Etats membres, en particulier sur les
médicaments de deuxième intention, fait également partie des facteurs
définis.

Le choix entre les ARV de marque et les génériques joue également un rôle
important ; des lois strictes sur les brevets interdisent en effet à
certains pays d'acheter des médicaments génériques.

L'accord sur les Aspects des droits de propriété intellectuelle qui
touchent au commerce (ADPIC), défini par l'Organisation internationale du
travail, permet néanmoins aux pays d'outrepasser les brevets (pour des
besoins de santé publique) en délivrant des « licences obligatoires »
permettant la fabrication générique de médicaments encore brevetés.

Toutefois, peu de pays en voie de développement ont exercé ce droit,
invoquant un manque de moyens et de savoir-faire juridique pour négocier les
documents administratifs complexes requis, et les pressions politiques des
gouvernements étrangers.

Etonnamment, la quantité de médicaments achetée par un pays n'influe pas
considérablement sur le prix de ces médicaments : les pays à forte
prévalence qui achètent de grandes quantités d'ARV les paient souvent plus
cher que les pays à faible prévalence.

« D'un côté, le volume confère aux pays un pouvoir de négociation », selon
les auteurs. « D'un autre côté, si le volume est plus important, cela
signifie que davantage de personnes réclameront un traitement, et que les
pays, confrontés à la pression politique, doivent répondre à ce besoin, ce
qui peut réduire leur pouvoir de négociation ».

Le document recommande diverses stratégies à adopter pour assurer que tous
les pays obtiennent leurs ARV au meilleur prix possible : renforcer la
capacité des pays à faibles revenus à tirer parti des licences obligatoires
et fournir une assistance technique à la production d'ARV génériques
pourrait permettre de stimuler la concurrence entre les fabricants ;
améliorer l'efficacité de production et acheter des substances actives moins
chères permettrait de réduire les coûts de fabrication.

Les auteurs notent également que les prix des ARV de première intention ne
diminueront probablement pas bien davantage, mais que l'on dispose d'une
marge importante de réduction des prix sur les médicaments de deuxième
intention.

« Bien plus de patients pourraient être soignés si ?le prix de? la thérapie
de deuxième intention se rapprochait davantage des coûts de fabrication »,
ont-ils commenté. « Réduire le prix de la thérapie de deuxième intention
devrait rester prioritaire ».

ks/he/nh/ail

[ENDS]

-> Corps meurtris, rêves brisés : la violence à l'égard des femmes mise à
jour: http://www.irinnews.org/fr/ReportFrench.aspx?ReportId=85104

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