[e-med] MONDE: Une thérapie ARV plus précoce épargne des vies

MONDE: Une thérapie ARV plus précoce épargne des vies

JOHANNESBOURG, 11 juin (IRIN) - Les résultats d'un essai clinique mené en
Haïti ont apporté la première preuve concluante que les personnes vivant
avec le VIH dans les pays en développement ont, de manière significative,
davantage de chances de survie si elles commencent une thérapie
antirétrovirale (ARV) plus tôt.

La semaine dernière, une commission indépendante de suivi des données et de
la sécurité a recommandé l'arrêt immédiat d'un essai mené par les centres du
Groupe haïtien d'étude du sarcome de Kaposi et des infections opportunistes
(GHESKIO), les preuves plaidant en faveur d'un démarrage précoce du
traitement étant accablantes.

L'étude était menée dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince, avec un
financement américain du National Institute of allergy and infectious
diseases (NIAID).

De récentes études dans le monde développé ont révélé que mettre les
patients infectés au VIH sous traitement lorsque leur taux de CD4 (qui
mesure la résistance du système immunitaire) tombait en dessous de 350
contribuait à réduire considérablement la mortalité liée au sida. Attendre
jusqu'à ce que ce taux descende en dessous de 200 était auparavant considéré
comme étant la meilleure option.

Cependant, certains experts ont estimé que ces résultats ne pouvaient être
extrapolés vers d'autres contextes de ressources limitées, parce qu'ils
étaient fondés sur des données provenant de patients plutôt que sur un large
essai randomisé mené dans un pays pauvre.

L'essai mené en Haïti, connu sous le nom de CIPRA HT 001, a débuté en 2005,
lorsque 816 participants séropositifs avec des taux de CD4 entre 200 et 350
ont été recrutés. La moitié d'entre s'est vue demander de commencer
immédiatement un traitement ARV, tandis que l'autre moitié devait démarrer
son traitement uniquement lorsque le taux de CD4 tombait en dessous de 200.

Au moment où l'essai a été interrompu, six participants du groupe ayant
commencé leur traitement tôt étaient décédés, comparé à 23 dans le groupe
ayant démarré la thérapie plus tard.

Le nombre de patients ayant contracté la tuberculose, une infection
opportuniste répandue et souvent fatale chez les personnes vivant avec le
VIH, était de 18 dans le groupe de traitement précoce, contre 36 dans
l'autre groupe.

La commission de suivi a recommandé que tous les participants à l'essai se
voient maintenant offrir un traitement ARV et soient suivis au cours des 12
prochains mois pour s'assurer qu'ils se conformaient aux horaires de prises
de médicaments.

« La communauté de la santé publique a maintenant des preuves [provenant]
d'un essai clinique randomisé et contrôlé - ''l'étalon or'' - que démarrer
une thérapie ARV lorsque le taux de CD4 se situe entre 200 et 350 dans des
contextes de ressources limitées produit de meilleurs résultats sanitaires
que de retarder le traitement jusqu'à ce que les CD4 tombe en dessous de 200
», a dit le directeur du NIAID, Anthony S. Fauci, dans un communiqué.

Bien que certains pays aient modifié leurs protocoles de traitement ARV
après des preuves fournies par des études précédentes, bon nombre d'autres,
parmi les pays en développement, attendent toujours que les patients aient
atteint un CD4 de 200 ou moins pour initier la thérapie. Les enquêteurs de
l'étude se sont dits confiants que davantage de pays révisent désormais
leurs directives en matière de traitement.

Carl Dieffenbach, directeur de la division sida du NIAID, a noté que le
fait de relever le seuil de démarrage du traitement ARV augmenterait de
manière significative le nombre de personnes ayant besoin de ces
médicaments, et qu'il faudrait que le soutien de la communauté mondiale pour
acheter des ARV suive la même tendance.

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