Mozambique
Le Brésil sinvestit dans la lutte contre le sida
http://www.rfi.fr/sciencefr/articles/106/article_73641.asp
par RFI
Article publié le 17/10/2008 Dernière mise à jour le 18/10/2008 à 02:14 TU
Le Mozambique projette de produire ses propres anti-rétroviraux dès fin
2009, et de construire sa propre usine de médicaments génériques pour les
malades du sida. Bel exemple de coopération dans la lutte contre le sida
entre pays du Sud : le 17 octobre 2008, le président brésilien Lula da Silva
a signé un accord engageant le Brésil à fournir 17 millions deuros pour
aider financièrement le Mozambique dans ce projet.
Le président brésilien Lula Da Silva (g) et son homologue mozambicain
Armando Guebuza, à Maputo, le 16 octobre 2008.
(Photo :AFP)
Ce n'est pas un hasard si l'initiative vient du Brésil : tout comme l'Inde,
ce pays -très affecté par le sida- a en effet développé une énorme industrie
de fabrication de médicaments génériques et mené une politique déterminée de
prévention.
Le pays se félicite d'avoir divisé par deux le taux de mortalité des
personnes atteintes. Seuls 0,61% des Brésiliens sont infectés. Environ un
tiers des séropositifs reçoivent des ARV gratuits dans ce pays, en pointe
dans la production de médicaments anti-sida, qui permettent de prolonger la
vie des malades.
1,6 million de personnes infectées
Une expérience qui pourrait profiter au Mozambique, ancienne colonie
portugaise, qui est l'un des pays le plus affecté par le virus du sida, avec
500 nouvelles contaminations par jour, un taux de prévalence de 16,2% et 1,6
million de personnes infectées.
Par ailleurs, et c'est ce qui rend possible le projet, il n'est pas tenu, en
tant que pays pauvre, de respecter le droit international sur les brevets
des médicaments : il peut ainsi produire des anti-rétroviraux en toute
légalité et les exporter, ensuite, dans d'autres pays africains.
Aussi, ajouté au transfert de technologie, le Brésil s'engage à garantir la
qualité des médicaments qui seront produits dès fin 2009 à Maputo, la
capitale. Les matières premières destinées à la fabrication de huit types
d'ARV, quant à elles, seront importées d'Inde.
Le projet est rendu possible par une directive de l'Organisation Mondiale du
Commerce.