Ces articles sont intéressants à diffuser sur e-med car
- il y a chaque année des morts dus à cette anthropozoonose virale (une de plus) dans cette région;
- que cette fièvre fait de temps en temps des épidémies avec de nombreux cas
et décès, en particulier à la suite de la mise en eau des barrages (Nil dans
années 70, Sénégal en 1987, etc.) ;
- qu'il y a eu une grosse épidémie dans la même région en 1992;
- que la seule protection possible est la prévention des piqûres de
moustiques (moustiquaires imprégnées);
- qu'il est possible que les épidémies deviennent plus fréquentes avec le
réchauffement de la planète, etc...
Jean loup REY
médecin de santé publique
Le Barry
04180 Villeneuve
06 16 53 83 30
jean-loup.rey@wanadoo.fr
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Fièvre de la vallée du Rift: 75 morts au Kenya, vaccination du bétail
NAIROBI, 8 jan 2007 (AFP)
Une épidémie de fièvre de la vallée du Rift qui touche le nord-est du Kenya
depuis trois semaines a fait 75 morts, selon un nouveau bilan établi lundi
par les autorités sanitaires du pays, qui ont lancé une campagne massive de
vaccination du bétail.
L'épidémie a fait 70 morts dans quatre districts du nord-est, a déclaré à
l'AFP le chef des services de santé de la province du Nord-Est, Omar Ahmed.
Cinq autres décès ont été enregistrés dans le district de Kilifi, sur la
côte de l'océan Indien, selon les autorités sanitaires.
Un précédent bilan établi vendredi faisait état de 68 morts et d'environ 200
malades.
Lundi, le ministère kényan des Ressources animales a revu la hausse le
nombre de têtes de bétail à vacciner pour enrayer l'épidémie, passant de un
à deux millions de têtes. Il n'existe pas de vaccin pour les humains.
"Dans le district le plus touché de Garissa, nous ciblons environ 500.000
animaux, mais au niveau national, nous parlons désormais d'environ deux
millions d'animaux, c'est-à-dire des vaches, des chèvres, des moutons, des
ânes et des dromadaires", a précisé à l'AFP Waweru Kabaka, chef des services
vétérinaires du district de Garissa.
"Dans les prochaines semaines, nous espérons pouvoir mettre fin à cette
épidémie", a-t-il ajouté, joint par téléphone.
Cette maladie virale est transmise à l'homme par un moustique qui a été en
contact avec du bétail infecté. Elle a été identifiée pour la première fois
dans les années 1930 au Kenya, dans la région de la vallée du Rift.
L'émergence de la maladie coïncide généralement avec des périodes de fortes
pluies, ce qui est le cas dans cette région du Kenya affectée depuis octobre
par des précipitations torrentielles et des inondations.
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KENYA
La fièvre hémorragique s'étend dans l'est du pays
Mis en ligne le 5 janvier 2007
http://www.msf.fr/site/actu.nsf/actus/kenya050107?OpenDocument&loc=au
Depuis le 7 décembre, plus de 185 cas de fièvre de la Vallée du Rift ont été
répertoriés dans la région nord-est du Kenya. Cette fièvre hémorragique a
déjà causé la mort de 67 malades infectés. L'épidémie a été déclarée le 22
décembre par le ministère de la Santé kenyan et l'intervention de Médecins
Sans Frontières a débuté ce même jour.
Dans les districts de Garissa, Ijara et Tano River, nos équipes détectent et
prennent en charge des cas, effectuent un travail de sensibilisation de la
population et distribuent du matériel de protection.
La population à risque est estimée à un demi-million de personnes. Or une
grande partie de la province nord-est du Kenya est inaccessible par route
suite aux inondations et le seul moyen de se rendre auprès des malades est
parfois l'hélicoptère.
Les explications du docteur Northan Hurtado, en charge des fièvres
hémorragiques à Médecins Sans Frontières.
» Qu'est-ce que la fièvre de la Vallée du Rift ?
C'est une fièvre hémorragique causée par un virus. Elle affecte avant tout
le bétail (agneaux, veaux, moutons, mais aussi vaches et chèvres), mais peut
aussi se transmettre des animaux à l'homme.
Chez l'être humain, elle reste peu grave dans plus de 80% des cas. Mais pour
les malades qui développent des complications sévères, les risques de
mortalité sont très élevés.
Il y a eu plusieurs épidémies importantes de cette fièvre hémorragique,
principalement dans l'est de l'Afrique. La plus récente, au Yémen et en
Arabie Saoudite en 2000-2001, a causé la mort d'environ 600 personnes. Au
Kenya, la Rift Valley Fever est endémique, c'est-à-dire présente de manière
permanente avec un risque de flambée épidémique. Il y a eu une épidémie
importante en 1997-1998 (170 décès officiels dans le district de Garissa),
au moment du changement climatique dû à El Nino.
» Comment se transmet le virus ?
Le principal facteur de transmission à l'homme est le moustique. Il faut
donc se protéger en portant des vêtements qui couvrent tout le corps, en
utilisant des moustiquaires imprégnées et des produits répulsifs.
Ensuite, l'homme peut être infecté suite à un contact avec la chair ou les
fluides (lait, sang, salive, déjections, etc.) d'un animal infecté. Tout
contact direct avec un animal infecté est donc à éviter, et pendant une
épidémie, il est recommandé de faire bouillir le lait et de cuire la viande.
La transmission directe d'homme à homme n'est pas exclue mais n'est pas
prouvée.
Il existe un vaccin pour les animaux, mais d'une efficacité assez limitée.
» Quels sont les symptômes ?
La période d'incubation est brève, entre deux et cinq jours. Les premiers
symptômes sont similaires à ceux du paludisme : accès de fièvre, douleurs
musculaires et maux de tête. A ce stade, la maladie reste difficile à
identifier, de nombreux malades ne ressentent pas le besoin de consulter un
médecin et seul un examen sanguin en laboratoire peut fournir un diagnostic
précis. Par conséquent, il est difficile d'évaluer précisément le nombre de
cas liés à cette épidémie.
Plus de 2% des cas infectés génèrent des complications sévères, sous la
forme de problèmes de rétine (jusqu'à la perte de la vue), d'encéphalite
(inflammation du cerveau) et d'hémorragie (apparition de petites taches
rouges sur la peau, ecchymoses, diarrhées sanglantes, vomissements avec du
sang, etc.). Il n'existe pas de traitement ciblé pour la Rift Valley Fever
et le risque de mortalité pour les personnes infectées développant une
hémorragie (1%) est d'environ 50%. L'évolution est rapide et le décès, en
cas d'aggravation, survient quelques jours après le début de l'hémorragie.
» En quoi consiste alors la prise en charge médicale?
Il n'existe pas de traitement qui s'attaque au virus même, il faut donc
lutter contre les symptômes de la maladie. Pour ce traitement symptomatique,
nos équipes assurent la réhydratation des patients et délivrent des
analgésiques contre la douleur. La transfusion de sang est une possibilité
étudiée car en théorie cela pourrait permettre une meilleure coagulation du
sang et donc une réduction de l'hémorragie mais ce geste médical présente
des risques importants pour le soignant alors que son efficacité n'est pas
démontrée.
Les patients qui sont diagnostiqués chez eux restent à domicile puisque le
traitement peut être donné sur place. Ce sont les soignants qui se
déplacent. La famille est informée des mesures de précaution à prendre et
reçoit le matériel nécessaire (moustiquaires imprégnées, gants, savon).
5.000 moustiquaires imprégnées sont d'ailleurs en cours d'acheminement. Les
patients qui se présentent dans une structure de santé sont pris en charge à
l'hôpital (si nécessaire), dans une unité spécifique.
Les équipes médicales adaptent les mesures de précaution en fonction du
risque. Des gants, un masque et un lavage des mains avec une solution
chlorée sont recommandés pour les soins médicaux aux patients infectés par
la Rift Valley Fever.
» En 1997-1998, l'épidémie de Rift Valley Fever au Kenya et en Somalie avait
précédé une épidémie de paludisme, un tel risque existe-il aujourd'hui ?
Les facteurs favorables au déclenchement de cette fièvre hémorragique
(notamment des pluies abondantes et des inondations dans une zone sèche)
sont également propices a une épidémie de paludisme. L'expérience indique
qu'il y a un décalage dans le temps, la Rift Valley Fever apparaissant très
rapidement après les évènements climatiques tandis que le paludisme survient
un à deux mois après.
Le risque d'une épidémie importante de paludisme est réel et nos équipes sur
le terrain sont particulièrement vigilantes sur ce point.