Nouvelles recommandations de lOMS sur les moustiquaires imprégnées
dinsecticide
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2007/pr43/fr/index.html
Les dernières données en provenance du Kenya "mettent fin au débat" sur le
mode de distribution des moustiquaires
16 AOÛT 2007 | GENÈVE / NAIROBI -- LOrganisation mondiale de la Santé (OMS)
a publié aujourdhui de nouvelles recommandations mondiales sur
lutilisation des moustiquaires imprégnées dinsecticide contre le
paludisme. Pour la première fois, elle recommande dutiliser des
moustiquaires à imprégnation durable et de les distribuer à tous les
habitants gratuitement ou à un prix fortement subventionné.
Les excellents résultats obtenus au Kenya grâce à la nouvelle stratégie
recommandée par lOMS montrent que la distribution gratuite et massive de
moustiquaires à imprégnation durable est un excellent moyen détendre
rapidement la couverture de la prévention, en particulier parmi les plus
démunis.
Jusquà présent, lOMS préconisait essentiellement de distribuer des
moustiquaires imprégnées dinsecticide à lintention des enfants de moins de
cinq ans et des femmes enceintes. Mais des études ont montré récemment que
lutilisation des ces moustiquaires par tous les habitants des zones visées
permettait à la fois de mieux couvrir et protéger les groupes vulnérables et
de prévenir la maladie dans lensemble de la communauté. Dans les zones de
forte transmission du paludisme, où les plus exposés sont les enfants en bas
âge et les femmes enceintes, lOMS recommande désormais de les protéger en
priorité tout en étendant progressivement la couverture à lensemble de la
population.
Daprès les données préliminaires communiquées par le gouvernement kényen,
le nombre denfants en bas âge dormant sous une moustiquaire imprégnée
dinsecticide a presque été multiplié par dix entre 2004 et 2006 dans les
districts visés du pays, avec pour résultat 44 % de décès de moins que chez
les enfants non protégés. Cest la première fois quon a la preuve des
effets de la distribution à grande échelle de moustiquaires imprégnées
dinsecticide en conditions réelles plutôt que dans le cadre détudes, qui,
dans différentes parties de lAfrique, ont fait état dune baisse de la
mortalité globale comprise entre 14 % et 60 %.
Ce succès peut être attribué à trois grands éléments indispensables pour
combattre efficacement le paludisme : engagement politique résolu des
pouvoirs publics, assistance technique importante de lOMS et financement
suffisant des donateurs bilatéraux et multilatéraux.
"Les nouvelles recommandations formulées par lOMS sur la base de données
probantes constituent une feuille de route pour faire en sorte que les
moustiquaires à imprégnation durable soient plus largement distribuées et
utilisées par les communautés et offrent une protection plus efficace aux
femmes et aux enfants de milieu défavorisé », a commenté le Dr Margaret
Chan, Directeur général de lOrganisation mondiale de la Santé. « La
collaboration entre le gouvernement kényen, lOMS et les donateurs est un
modèle qui devrait être imité dans tous les pays impaludés dAfrique".
En 2001, le Ministère de la Santé kényen a adopté une nouvelle stratégie
nationale de lutte antipaludique consistant à étendre la couverture des
moustiquaires imprégnées dinsecticide. En 2006, le Président Mwai Kibaki a
lancé une opération financée par un don de US $17 millions du Fonds mondial
de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme en vue de distribuer
gratuitement, lors de deux campagnes, 3,4 millions de moustiquaires à
imprégnation durable aux enfants de 45 des 70 districts du Kenya. En
collaboration avec une équipe de recherche internationale, la Division de la
lutte antipaludique du Kenya a étudié la couverture et limpact de cette
opération.
Entre 2002 et 2006, avec un don de £6 millions du Département du
Développement international (Royaume-Uni), lOMS a plaidé pour la
distribution gratuite des moustiquaires à grande échelle, prêté son concours
au gouvernement kényen à cet effet, fourni un appui technique pour aider à
établir deux demandes auprès du Fonds mondial et mis à disposition un
logisticien à plein temps pour aider à organiser et mener à bien la
distribution. La contribution de lOMS a également consisté à définir les
modalités de distribution et les stratégies de fixation des prix pour
atteindre la couverture visée, à diffuser le savoir acquis au sujet de la
distribution de moustiquaires et à renforcer les partenariats. Deux membres
du personnel de lOMS sont affectés à plein temps au soutien du programme de
lutte antipaludique du gouvernement kényen.
"Le gouvernement kényen est fermement décidé à obtenir des résultats
sanitaires meilleurs et plus équitables pour tous les Kényens, en
particulier les femmes et les enfants. Les progrès incroyables réalisés au
Kenya nauraient pas été possibles sans les fonds des donateurs, qui nous
ont permis dacheter les moustiquaires, ni sans lappui technique de lOMS,
grâce auquel nous avons pu les mettre à la disposition de ceux qui en
avaient le plus besoin" a déclaré Charity Ngilu, Ministre de la Santé du
Kenya.
Les moustiquaires imprégnées dinsecticide sont traitées au moyen de
produits qui repoussent, neutralisent ou tuent les moustiques vecteurs du
paludisme. Contrairement aux moustiquaires de type classique, les
moustiquaires à imprégnation durable nont pas besoin dêtre régulièrement
retraitées.
Dans ses nouvelles recommandations, lOMS préconise, en plus de la
distribution de masse lors de campagnes spéciales, de distribuer des
moustiquaires par lintermédiaire des services de santé réguliers afin
dinstaurer et de maintenir une couverture élevée.
Dun prix unitaire de US $5 environ, la moustiquaire à imprégnation durable
est un moyen de lutte simple et rentable contre le paludisme. Il y a peu
encore, lutilisation des moustiquaires imprégnées dinsecticide se
généralisait lentement dans beaucoup de pays, en partie parce que la
communauté internationale ne parvenait pas à sentendre sur le mode de
distribution le plus adapté pour instaurer et maintenir une couverture
élevée, hésitant notamment entre les filières commerciales, le marketing à
but social et la distribution gratuite ou subventionnée dans le cadre des
services de santé ordinaires ou lors de campagnes spéciales.
Dans certains cas, un co-paiement modique peut insister les agents de santé
à distribuer des moustiquaires à imprégnation durable, ce qui augmente la
couverture, mais les nouvelles recommandations de lOMS insistent sur le
fait que le coût ne doit pas faire obstacle à lobtention des moustiquaires.
Jusquà présent, seule la distribution gratuite a permis dinstaurer
rapidement une couverture élevée de la population et de supprimer les
disparités dans lutilisation des moustiquaires, comme latteste lexemple
du Kenya.
"Les chiffres enregistrés au Kenya mettent fin au débat sur le mode de
distribution des moustiquaires à imprégnation durable," a estimé le Dr Arata
Kochi, chef du Programme mondial de lutte antipaludique de lOMS. "La
sécurité et le bien-être des familles ne doivent plus dépendre de leurs
revenus. Quand tous, jeunes ou vieux, peuvent facilement se procurer des
moustiquaires, le paludisme recule."
Le paludisme, que lon peut pourtant éviter et soigner, fait plus dun
million de morts chaque année, principalement des enfants africains de moins
de cinq ans.
Pour plus d'informations, veuillez contacter:
Nairobi:
Jim Palmer
Tél: +1 202 262 9823
Courriel: jamesv.palmer@verizon.net
Genève:
Valerie Crowell
Administrateur technique
VIH/sida, tuberculose et paludisme
OMS, Genève
Tél: +41 22 791 1204
Courriel: crowellv@who.int