[e-med] Optimiser la prévention et la lutte contre le paludisme: implication du pharmacien

Bonjour,

Après la table ronde ReMeD du 3 11 08 il semble utile de faire un point et
de ne pas laisser tomber la multitude d'idées, réactions, discussions qui
s'y est manifestée.

Pour moi, et pour la première fois il me semble qu'il y a eu une réaction
des pharmaciens qui ne se manifestait pas seulement par une défense dépassée
d'une profession en mal être.

Pour la 1° fois on n'a pas prononcé le mot monopole (ou une seule fois)
alors qu'en Afrique il n'y pas de monopole et que ce n'est pas le problème.

La question des ACT fournis en masse "gratuitement" par les grands bailleurs
de fonds a provoqué des réactions positives des membres de remed présents.

Il faut maintenant et en urgence commencer des actions pour mettre à
disposition du plus grand nombre des ACT de qualité ; ce sont les objectifs
des grands plans mondiaux actuels, il n'est pas question de revenir dessus

Par contre, il faut que les pharmaciens montrent qu'ils sont capables de
prendre leur juste place dans ces programmes.
Pour cela il faut arrêter de parler il faut agir.

Il faut que :
  les ACT soient en vente dans les officines et pharmacies publiques à
prix subventionné
  les ACT autorisés soient de qualité
  les ACT soient disponibles au plus près des patients et la
profession doit inventer des moyens pour cela : dépôts, officines
ambulantes, vendeurs officiels dans les rues, etc..
  la profession coopère plus avec ceux qui sont sur le terrain :
infirmiers, communautés, tradipraticiens etc..
  les MI soient plus accessibles
  l'IEC soit plus dynamique et originale (prendre exemple sur
l'industrie)
  la pharmaco vigilance commence aujourd'hui dans toutes les
officines, il ne s'agit pas de mettre en place des usines à gaz
universitaires mais de montrer que les pharmaciens, au contact des malades,
sont capables de faire remonter des infos sur les EI qu'ils voient tous les
jours dans leur officine.

Encore une fois, des actions pas des paroles et,
   on viendra vous chercher.....

JL Rey
Santé publique

Bonjour,

J'ai bien accuelli le point de vue de Rey au sujet des ACTs. Ces derniers ont déjà fait l'objet de plusieurs débats intéressants dans mon pays la RDC, et un des grands défis à relever à ce jour c'est la disponibilité et la consommation effective de ces ACTs dans les structures consommatrices.

Il me semble que même là où les ACTs sont disponibles en qualité acceptable et à moindre coût, le degré d'acceptabilité par la population reste faible. Il s'agit à première vue d'un problème de sensibilisation auprès des prescripteurs dont la majorité ignore encore les bienfaits de cette nouvelle molécule et ne s'attaquent (à tort) qu'à ses effets indésirables. Les malades ne recoivent pas les renseignements nécessaires sur les bienfaits qu'ils peuvent tirer de l'utilisation des ACTs au-delà de leurs effets secondaires qui, du reste, varient d'un individu à un autre. C'est ici qu'interviendra donc le rôle sensibilisateur du pharmacien comme l'a signifié Mr Rey.

Par ailleurs, malgré leur efficacité prouvée dans la lutte antipaludique, la présence d'énormes quantités d'ACTs dans des milieux où les moustiquaires impriegnés abondent reste encore discutable. Les donateurs éviteraient donc le gaspillage des fonds en tenant compte de l'équilibre entre ces deux items lors de la quantification des besoins.

Bien cordialement,

Jérémie FIKIRI
Pharmacien
Bukavu/Sud Kivu
RDC

A cela , il faut ajouter les effets pervers de la distribution gratuite des ACT. L'infirmier préfère poser une perfusion de quinine payante.......

La sensibilisation ne suffit pas. Il faut que la rémunération des personnels soit correcte.

Serge Barbereau